Cet événement est passé !
Soirée Débat "Liberté égalité Antiracisme"
{
"name": "Libert\u00e9 \u00e9galit\u00e9 ANTIRACISME" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Soiree-Debat-Liberte-egalite-Antiracisme.html \n\nSoir\u00e9e d\u00e9bat avec Assa Traor\u00e9, Sa\u00efd Bouamama, Eric Fassin, Anina Ciuciu, Edwy Plenel, Lilian Thuram, Rokhaya Diallo, Thomas Piketty, Souma\u00efla Tounkara...\n\nD\u00e9roul\u00e9 \u00e0 venir sur la page Facebook (iftar, concert et stand-up) \n\nDans la campagne pr\u00e9sidentielle qui s\u2019est engag\u00e9e en France, le racisme est partout, l\u2019antiracisme, nulle part. \n\nOn s\u2019inqui\u00e8te de la compatibilit\u00e9 de l\u2019islam avec la R\u00e9publique, et du suppos\u00e9 « probl\u00e8me de l\u2019immigration » ; mais il serait interdit de parler d\u2019islamophobie ou de x\u00e9nophobie d\u2019\u00c9tat. \n\nSur les discriminations raciales et la s\u00e9gr\u00e9gation spatiale et sociale, ou sur le racisme ordinaire, pas une phrase ; rien sur l\u2019antitsiganisme, ni sur la n\u00e9grophobie. On refuse de nommer les violences polici\u00e8res, qui ont fini par d\u00e9border des banlieues vers les centres villes, des cit\u00e9s aux manifestations : « ces mots sont inacceptables dans un \u00c9tat de droit », a tranch\u00e9 le Pr\u00e9sident de la R\u00e9publique.\n\nC\u2019est sans doute la m\u00eame logique de d\u00e9ni qui am\u00e8ne \u00e0 ne rien dire des refoulements ill\u00e9gaux aux fronti\u00e8res pour emp\u00eacher les demandes d\u2019asile : silence, on tue.\n\nBien s\u00fbr, ce n\u2019est pas vraiment nouveau. Il y a longtemps que les politiques nous imposent des d\u00e9bats qui n\u2019en sont pas, comme sur l\u2019identit\u00e9 nationale. Sous couvert d\u2019« ins\u00e9curit\u00e9 culturelle », on attise ainsi le ressentiment identitaire. \n\nC\u2019est \u00e0 la Hongrie de Viktor Orban que font songer les politiques dirig\u00e9es en France contre les Roms ; et Donald Trump et Jair Bolsonaro ne nous paraissent plus exotiques. M\u00eame le vocabulaire a fini par changer de sens. Il est tout le temps question de la\u00efcit\u00e9, y compris au Rassemblement national ; mais jamais pour parler, comme en 1984, des financements publics d\u2019\u00e9coles catholiques. Qu\u2019en est-il aujourd\u2019hui de la s\u00e9paration des \u00e9glises et de l\u2019\u00c9tat ? On a pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 nous faire croire que bannir le voile \u00e9tait la pr\u00e9occupation premi\u00e8re de la population fran\u00e7aise. La la\u00efcit\u00e9 ne serait-elle plus une promesse de libert\u00e9 religieuse ? \n\nL\u2019extr\u00eame droite semble ainsi avoir gagn\u00e9 la bataille id\u00e9ologique. S\u2019en prendre aux \u00e9tudes postcoloniales permet d\u2019\u00e9viter la moindre interrogation sur le traitement colonial des outre-mer. \n\nLes antiracistes qui d\u00e9noncent les politiques de racialisation se font accuser de racisme, a fortiori lorsqu\u2019il s\u2019agit de personnes dites racis\u00e9es, c\u2019est-\u00e0-dire expos\u00e9es au racisme ; en revanche, on peut d\u00e9sormais se draper dans l\u2019universalisme pour mobiliser contre le pr\u00e9tendu « racisme anti-blanc ». Et la d\u00e9rive x\u00e9nophobe et raciste va toujours plus loin. \n\nM\u00eame l\u2019antis\u00e9mitisme fait retour dans la vie politique. Un slogan comme le « Grand remplacement », promu comme « th\u00e9orie », vaut invitation dans les m\u00e9dias, alors qu\u2019un terroriste s\u2019en r\u00e9clame pour justifier son massacre dans deux mosqu\u00e9es \u00e0 Christchurch ; en revanche, analyser l\u2019islamophobie expose des universitaires \u00e0 l\u2019accusation de « complicit\u00e9 intellectuelle avec le terrorisme », et des associations \u00e0 la dissolution. \n\nQuand des condamnations pour racisme ouvrent la porte d\u2019un grand m\u00e9dia, et que la r\u00e9cidive n\u2019\u00e9meut gu\u00e8re le Conseil sup\u00e9rieur de l\u2019audiovisuel, il ne faut pas s\u2019\u00e9tonner si le racisme d\u00e9complex\u00e9 dicte le ton de cette campagne. \n\nVoil\u00e0 pourquoi nous voulons proposer une autre campagne \u2013 notre campagne. On y parlera d\u2019autre chose ; et ce sont d\u2019autres voix qui se feront entendre. \n\nSi l\u2019espace public est « gangren\u00e9 » par le racisme et la x\u00e9nophobie, c\u2019est \u00e0 nous de faire exister un contre-espace antiraciste, en incluant des contre-publics : celles et ceux dont on entend parler sans cesse, mais que l\u2019on n\u2019entend jamais parler ou presque. Et que l\u2019on n\u2019aille pas, pour d\u00e9l\u00e9gitimer l\u2019antiracisme, opposer les classes populaires aux minorit\u00e9s : en r\u00e9alit\u00e9, celles-ci sont surrepr\u00e9sent\u00e9es parmi celles-l\u00e0, et inversement. \n\nDe fait, notre soci\u00e9t\u00e9 ne se r\u00e9duit pas aux bruits et aux odeurs qui ont envahi le discours politique. Le racisme d\u2019en haut n\u2019est qu\u2019une partie de la v\u00e9rit\u00e9 de ce pays. Il y a toute une vie qui vibre dans notre soci\u00e9t\u00e9, loin de cette cacophonie naus\u00e9abonde. \n\nIl est grand temps de faire entendre une autre politique qui bouillonne d\u00e9j\u00e0 dans les quartiers et dans les rues : en t\u00e9moignent les mouvements sociaux qui, malgr\u00e9 la r\u00e9pression, et contre la d\u00e9pression, se multiplient depuis des ann\u00e9es, ces mobilisations qui se croisent et parfois se rencontrent. \n\nIl y a urgence ; c\u2019est pourquoi nous appelons \u00e0 une r\u00e9union publique, le 4 avril 2022 \u00e0 Ivry, avant le premier tour de l\u2019\u00e9lection pr\u00e9sidentielle. \n\nToutefois, notre campagne ne s\u2019arr\u00eatera pas avec l\u2019\u00e9lection ; c\u2019est pourquoi nous appellerons, apr\u00e8s le second tour, \u00e0 une seconde r\u00e9union. \n\nNotre campagne n\u2019est pas d\u00e9limit\u00e9e par le calendrier de la campagne officielle. Car, nous le revendiquons haut et fort, le politique ne se r\u00e9duit pas, dans la soci\u00e9t\u00e9, \u00e0 la politique des partis telle qu\u2019elle se joue aujourd\u2019hui dans l\u2019\u00e9lection pr\u00e9sidentielle. \n\nNous appelons donc \u00e0 faire campagne, d\u00e8s demain, puis au lendemain de l\u2019\u00e9lection, et au-del\u00e0, pendant les cinq ann\u00e9es qui viennent, pour que, dans la devise de la R\u00e9publique, le mot fraternit\u00e9, que sa cons\u00e9cration par le Conseil constitutionnel contre le « d\u00e9lit de solidarit\u00e9 » teinte d\u2019antiracisme, redonne leurs couleurs aux mots libert\u00e9 et \u00e9galit\u00e9. \n\nSignataires :\n\nFatia Alcabelard, Christophe Sinnan, Collectif justice pour Claude Jean-Pierre, Jistis pou Clodo.\n\nEtienne Balibar, philosophe\n\nSa\u00efd Bouamama, sociologue,\n\nFUIQP.\n\nMamad Camara, Comit\u00e9 justice et v\u00e9rit\u00e9 pour Gaye Camara\n\nCollectif v\u00e9rit\u00e9 et justice pour Wissam\n\nAnina Ciuciu, avocate et militante\n\nRokhaya Diallo, journaliste et r\u00e9alisatrice\n\nEric Fassin, sociologue\n\nCamille Gourdeau, Fasti\n\nAlain Gresh, journaliste\n\nNacira Gu\u00e9nif, sociologue et anthropologue\n\nAd\u00e8le Haenel, com\u00e9dienne\n\nKaoutar Harchi, sociologue et \u00e9crivaine\n\nAlmamy Kanout\u00e9, com\u00e9dien et militant\n\nOlivier Le Cour Grandmaison, politologue\n\nSarah Mazouz, sociologue\n\nMame-Fatou Niang, \u00e9tudes fran\u00e7aises\n\nThomas Piketty, \u00e9conomiste\n\nEdwy Plenel, journaliste\n\nRoc\u00e9, rappeur\n\nAgn\u00e8s Rousseaux, Politis\n\nMaboula Soumahoro, am\u00e9ricaniste\n\nPierre Stambul, UJFP\n\nLilian Thuram, Fondation \u00e9ducation contre le racisme\n\nAssa Traor\u00e9, Comit\u00e9 Adama Traor\u00e9\n\nCatherine Tricot, Regards\n\nAlice Zeniter, \u00e9crivaine \n\nSur Internet : https:\/\/www.facebook.com\/events\/970143467225150?ref=newsfeed \n\nVoir aussi : https:\/\/www.facebook.com\/Regards.fr https:\/\/www.facebook.com\/events\/970143467225150?ref=newsfeed" ,
"label": "Ajouter à mon calendrier",
"location": "Espace Robespierre Place de la R\u00e9publique, 94200, Ivry-sur-Seine, France " ,
"startDate":"2022-04-04",
"startTime":"19:00",
"endDate":"2022-04-04",
"endTime":"23:00",
"timeZone": "Europe/Berlin",
"options": ["Apple", "iCal|Fichier iCal", "Google", "Microsoft365", "Outlook.com", "Yahoo"],
"iCalFileName": "evenement-agenda-militant"
}
Thèmes :
Lutte des migrant·es et sans-papiers, antiracisme politique, décolonisation
Lutte des classes, travail et internationalisme
Surveillance, répression, libertés, technopolice
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Lundi 4 avril 2022 de 19h00 à 23h00,
Où ?
Espace Robespierre
Place de la République, 94200, Ivry-sur-Seine, France
Soirée débat avec Assa Traoré, Saïd Bouamama, Eric Fassin, Anina Ciuciu, Edwy Plenel, Lilian Thuram, Rokhaya Diallo, Thomas Piketty, Soumaïla Tounkara...
Déroulé à venir sur la page Facebook (iftar, concert et stand-up)
Dans la campagne présidentielle qui s’est engagée en France, le racisme est partout, l’antiracisme, nulle part.
On s’inquiète de la compatibilité de l’islam avec la République, et du supposé « problème de l’immigration » ; mais il serait interdit de parler d’islamophobie ou de xénophobie d’État.
Sur les discriminations raciales et la ségrégation spatiale et sociale, ou sur le racisme ordinaire, pas une phrase ; rien sur l’antitsiganisme, ni sur la négrophobie. On refuse de nommer les violences policières, qui ont fini par déborder des banlieues vers les centres villes, des cités aux manifestations : « ces mots sont inacceptables dans un État de droit », a tranché le Président de la République.
C’est sans doute la même logique de déni qui amène à ne rien dire des refoulements illégaux aux frontières pour empêcher les demandes d’asile : silence, on tue.
Bien sûr, ce n’est pas vraiment nouveau. Il y a longtemps que les politiques nous imposent des débats qui n’en sont pas, comme sur l’identité nationale. Sous couvert d’« insécurité culturelle », on attise ainsi le ressentiment identitaire.
C’est à la Hongrie de Viktor Orban que font songer les politiques dirigées en France contre les Roms ; et Donald Trump et Jair Bolsonaro ne nous paraissent plus exotiques. Même le vocabulaire a fini par changer de sens. Il est tout le temps question de laïcité, y compris au Rassemblement national ; mais jamais pour parler, comme en 1984, des financements publics d’écoles catholiques. Qu’en est-il aujourd’hui de la séparation des églises et de l’État ? On a préféré nous faire croire que bannir le voile était la préoccupation première de la population française. La laïcité ne serait-elle plus une promesse de liberté religieuse ?
L’extrême droite semble ainsi avoir gagné la bataille idéologique. S’en prendre aux études postcoloniales permet d’éviter la moindre interrogation sur le traitement colonial des outre-mer.
Les antiracistes qui dénoncent les politiques de racialisation se font accuser de racisme, a fortiori lorsqu’il s’agit de personnes dites racisées, c’est-à-dire exposées au racisme ; en revanche, on peut désormais se draper dans l’universalisme pour mobiliser contre le prétendu « racisme anti-blanc ». Et la dérive xénophobe et raciste va toujours plus loin.
Même l’antisémitisme fait retour dans la vie politique. Un slogan comme le « Grand remplacement », promu comme « théorie », vaut invitation dans les médias, alors qu’un terroriste s’en réclame pour justifier son massacre dans deux mosquées à Christchurch ; en revanche, analyser l’islamophobie expose des universitaires à l’accusation de « complicité intellectuelle avec le terrorisme », et des associations à la dissolution.
Quand des condamnations pour racisme ouvrent la porte d’un grand média, et que la récidive n’émeut guère le Conseil supérieur de l’audiovisuel, il ne faut pas s’étonner si le racisme décomplexé dicte le ton de cette campagne.
Voilà pourquoi nous voulons proposer une autre campagne – notre campagne. On y parlera d’autre chose ; et ce sont d’autres voix qui se feront entendre.
Si l’espace public est « gangrené » par le racisme et la xénophobie, c’est à nous de faire exister un contre-espace antiraciste, en incluant des contre-publics : celles et ceux dont on entend parler sans cesse, mais que l’on n’entend jamais parler ou presque. Et que l’on n’aille pas, pour délégitimer l’antiracisme, opposer les classes populaires aux minorités : en réalité, celles-ci sont surreprésentées parmi celles-là, et inversement.
De fait, notre société ne se réduit pas aux bruits et aux odeurs qui ont envahi le discours politique. Le racisme d’en haut n’est qu’une partie de la vérité de ce pays. Il y a toute une vie qui vibre dans notre société, loin de cette cacophonie nauséabonde.
Il est grand temps de faire entendre une autre politique qui bouillonne déjà dans les quartiers et dans les rues : en témoignent les mouvements sociaux qui, malgré la répression, et contre la dépression, se multiplient depuis des années, ces mobilisations qui se croisent et parfois se rencontrent.
Il y a urgence ; c’est pourquoi nous appelons à une réunion publique, le 4 avril 2022 à Ivry, avant le premier tour de l’élection présidentielle.
Toutefois, notre campagne ne s’arrêtera pas avec l’élection ; c’est pourquoi nous appellerons, après le second tour, à une seconde réunion.
Notre campagne n’est pas délimitée par le calendrier de la campagne officielle. Car, nous le revendiquons haut et fort, le politique ne se réduit pas, dans la société, à la politique des partis telle qu’elle se joue aujourd’hui dans l’élection présidentielle.
Nous appelons donc à faire campagne, dès demain, puis au lendemain de l’élection, et au-delà, pendant les cinq années qui viennent, pour que, dans la devise de la République, le mot fraternité, que sa consécration par le Conseil constitutionnel contre le « délit de solidarité » teinte d’antiracisme, redonne leurs couleurs aux mots liberté et égalité.
Signataires :
Fatia Alcabelard, Christophe Sinnan, Collectif justice pour Claude Jean-Pierre, Jistis pou Clodo.
Etienne Balibar, philosophe
Saïd Bouamama, sociologue,
FUIQP.
Mamad Camara, Comité justice et vérité pour Gaye Camara
Collectif vérité et justice pour Wissam
Anina Ciuciu, avocate et militante
Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice
Eric Fassin, sociologue
Camille Gourdeau, Fasti
Alain Gresh, journaliste
Nacira Guénif, sociologue et anthropologue
Adèle Haenel, comédienne
Kaoutar Harchi, sociologue et écrivaine
Almamy Kanouté, comédien et militant
Olivier Le Cour Grandmaison, politologue
Sarah Mazouz, sociologue
Mame-Fatou Niang, études françaises
Thomas Piketty, économiste
Edwy Plenel, journaliste
Rocé, rappeur
Agnès Rousseaux, Politis
Maboula Soumahoro, américaniste
Pierre Stambul, UJFP
Lilian Thuram, Fondation éducation contre le racisme
Assa Traoré, Comité Adama Traoré
Catherine Tricot, Regards
Alice Zeniter, écrivaine
Sur Internet : https://www.facebook.com/events/970143467225150?ref=newsfeed
Voir aussi : https://www.facebook.com/Regards.fr