La Charte AMI
Version du 30 mars 2022
Conçu par un collectif pluriel de militant•es de sensibilités politiques variées, l’AMI, l’Agenda Militant Indépendant, est un agenda participatif des luttes et des mouvements sociaux et populaires d’Île-de-france.
L’AMI est collaboratif, et vise ainsi à favoriser toute forme d’initiative militante en proposant un outil permettant à toute organisation ou personne de publier un événement dès lors qu’il contient des informations permettant de se mobiliser concrètement (date, lieu, horaires, objectif, contenu, portée politique…) et qu’il s’inscrit dans les lignes de la Charte.
I) AMI ?
L’AMI répertorie les rendez-vous s’inscrivant dans les luttes :
- manifestations, rassemblements, piquets de grève
mais aussi, s’ils ont une portée politique évidente :
- rencontres, débats, ateliers, lectures
- concerts de soutien, projections, ...
Les ambitions d’AMI :
- permettre de retrouver facilement les informations utiles pour les rediffuser ensuite sur les divers réseaux sociaux
- rester indépendant de tout parti politique, syndicat, institution, média public ou privé
- être collaboratif et favoriser les rendez-vous participatifs
- faciliter les rencontres entre individus et groupes de cultures politiques variées
II) Luttes ?
On trouve sur AMI des informations sur les événements en lien avec les luttes anticapitalistes, antiracistes, féministes, écologistes... Ci-dessous une liste indicative qui ne prétend pas à l’exhaustivité et ne présuppose aucune hiérarchie mais au contraire des liens complexes et interdépendants :
- lutte des classes, travail et internationalisme :
par exemple : critique de l’idéologie du travail, lutte contre le darwinisme social, le néolibéralisme autoritaire, luttes pour le logement, luttes contre la gentrification, syndicalisme, luttes salariales (augmentation du SMIC, inégalités...), lutte pour le pouvoir d’achat et contre la vie chère, lutte contre l’évasion/optimisation fiscale, luttes anti-impérialistes, luttes décoloniales et contre les lobbies militaro-industriels, lutte contre la faim dans le monde...
- lutte des migrant·e·s et sans-papiers, antiracisme politique :
par exemple : lutte contre les centres de rétention, luttes des sans-papiers, antifascismes, lutte contre les idéologies nationales-identitaires, lutte contre la négrophobie, l’islamophobie, l’antisémitisme, la romophobie, la sinophobie et plus généralement tous les racismes dans leur spécificité, ...
- lutte contre le patriarcat, féminismes :
par exemple : luttes LGBTQIA+, lutte contre le déterminisme de genre, lutte contre la culture du viol, le masculinisme et le virilisme, lutte contre la putophobie, lutte contre le validisme, lutte contre la grossophobie, lutte contre l’handiphobie, lutte contre l’eugénisme...
- lutte pour la protection de l’environnement, écologie :
par exemple : critique du mode de production capitaliste écocide, droits du vivant, les communs, lutte contre le discours green-washing (capitalisme vert, développement durable), lutte contre le réchauffement climatique, lutte contre les grands projets inutiles et l’artificialisation (bétonisation) des terres agricoles, soutien aux initiatives néorurales, ZAD, lutte contre les lobbies pétro/agro-chimiques, lutte contre la malbouffe, ...
- éducation populaire :
par exemple : pédagogies alternatives, émancipation par la transmission des savoirs techniques et scientifiques, lutte contre l’obscurantisme sectaire et religieux, lutte contre le complotisme et le confusionnisme, rapports non-marchand au soin (care) à la santé et au sport, bourses du travail, universités populaires, histoire des luttes, ...
- surveillance, répression, libertés, technopolice :
par exemple : lutte contre les violences policières, antirep, luttes anti-carcérales, luttes contre la torture et pour la dignité, lutte contre la censure, droits des personnes humaines, droits de rassemblement et de manifestation, presse et information, liberté d’expression, lanceurs d’alerte, liberté d’association, lutte contre la technopolice (fichage, reconnaissance faciale, biométrie, militarisation de l’espace public), lutte pour le droit à la vie privée, lutte contre le cyberharcèlement, autodéfense numérique, lutte contre le lobby techno-sécuritaire et plus généralement l’usage de la science et de la technologie à des fins autoritaires, ...
L’AMI se limite pour l’instant uniquement aux rendez-vous en Île-de-France. La plateforme sera éventuellement adaptée après une période de rodage.
III) Pas AMI ?
L’AMI ne publie pas :
- les événements qui rejoueraient, d’une manière ou d’une autre, une forme d’oppression citée dans II)
- les meetings des partis politiques ou autres événements organisés par des groupes mettant en avant des candidat.e.s aux élections
- les événements dont l’accès est payant. Le prix libre est accepté et encouragé. Les prix dits "militants", "conseillés", "réduits", "étudiants/chômeurs/RSA" ne sont en revanche pas acceptés. Nous souhaitons en effet que les personnes sans budget puissent assister aux événements annoncés. Or, les prix, même considérés comme "faibles" par certain.e.s, ne le sont pas pour d’autres et sont, de fait, démobilisateurs et excluants.
- un événement où sont vendus des articles (par exemple une soirée de soutien avec livres, disques, etc...) peut être accepté dans la mesure où l’événement n’est pas uniquement commercial (et où la gratuité de l’accès reste garantie conformément au point précédent).
- des rendez-vous exclusivement culturels sans portée politique évidente
IV) Modération ?
Les décisions reviennent in fine au comité de modération représentant un large panel de sensibilités politiques mais dont les membres reconnaissent dans les thèmes cités dans II), un dénominateur commun.