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Séminaire "Accumulations et accélérations - Le totalitarisme informatique". Le nouvel illectronisme de classe : l’anémie informatique du langage et de la pensée
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"name": "Le nouvel illectronisme de classe : l\u2019an\u00e9mie informatique du langage et de la pens\u00e9e" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Seminaire-Accumulations-et-accelerations-Le-totalitarisme-informatique-Le.html \n\n6e s\u00e9ance du s\u00e9minaire \"Accumulations et acc\u00e9l\u00e9rations : Le totalitarisme informatique\" avec Jean-Gabriel Ganascia, philosophe et professeur d'informatique \u00e0 Sorbonne Universit\u00e9, membre senior de l'Institut universitaire de France, auteur de \"Servitudes virtuelles\", Seuil 2022. \n\nPour Hannah ARENDT, « le totalitarisme ne tend pas vers un r\u00e8gne despotique sur les hommes, mais vers un syst\u00e8me dans lequel les hommes sont superflus, un monde de r\u00e9flexes conditionn\u00e9s, de marionnettes ne pr\u00e9sentant pas la moindre trace de spontan\u00e9it\u00e9. » Or, en externalisant de nombreuses facult\u00e9s et activit\u00e9s humaines, l\u2019informatique \u2013 faussement appel\u00e9 num\u00e9rique \u2013 tend pr\u00e9cis\u00e9ment \u00e0 rendre l\u2019\u00eatre humain et sa subjectivit\u00e9 superflus. \n\nL\u2019informatique exerce par ailleurs une emprise totale dans la mesure o\u00f9 les ambitions de rationaliser et d\u2019automatiser la vie sociale d\u00e9bouchent sur sa p\u00e9trification ainsi que sur une double et vicieuse fuite en avant. Primo : d\u00e9poss\u00e9d\u00e9 des vecteurs de sens que furent la religion et la vie familiale et communautaire, on cherche toujours plus le sens de la vie l\u00e0 o\u00f9 l\u2019on ne peut en trouver, en l\u2019occurrence dans la technique. Secundo : priv\u00e9 de la ma\u00eetrise du quotidien par la division sociale du travail, on compense cette impuissance par la promesse d\u2019omnipotence qu\u2019h\u00e9berge le smartphone. \n\nIl s\u2019av\u00e8re ainsi que l\u2019informatique ne ravage pas tant par ses aspects ouvertement n\u00e9fastes que par son \u00e9norme utilit\u00e9 individuelle : annul\u00e9e par la concurrence mondialis\u00e9e, cette attractivit\u00e9 se mue en facteur de d\u00e9socialisation g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9e, au point que plus aucune sph\u00e8re de la vie humaine ne sort indemne de l\u2019accaparement de l\u2019attention. \n\nInspir\u00e9 d\u2019une p\u00e9dagogie interactive, le s\u00e9minaire, gratuit et sans inscription, s\u2019adresse \u00e0 tous les int\u00e9ress\u00e9s et notamment aux \u00e9tudiants et chercheurs en sciences humaines, en droit et en philosophie. Voir aussi Fondation Maison des Sciences de l'Homme Voir aussi Accumulations et acc\u00e9l\u00e9rations " ,
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Thèmes :
Éducation populaire
Lutte pour la protection de l’environnement, écologie
Lutte contre le patriarcat, féminismes
Lutte des classes, travail et internationalisme
Surveillance, répression, libertés, technopolice
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Mardi 2 avril de 18h00 à 20h00,
Où ?
EHESS Raspail
54, boulevard Raspail, 75006, Paris, France
#Numérique
#Totalitarisme-informatique
6e séance du séminaire "Accumulations et accélérations : Le totalitarisme informatique" avec Jean-Gabriel Ganascia, philosophe et professeur d’informatique à Sorbonne Université, membre senior de l’Institut universitaire de France, auteur de "Servitudes virtuelles", Seuil 2022.
Pour Hannah ARENDT, « le totalitarisme ne tend pas vers un règne despotique sur les hommes, mais vers un système dans lequel les hommes sont superflus, un monde de réflexes conditionnés, de marionnettes ne présentant pas la moindre trace de spontanéité. » Or, en externalisant de nombreuses facultés et activités humaines, l’informatique – faussement appelé numérique – tend précisément à rendre l’être humain et sa subjectivité superflus.
L’informatique exerce par ailleurs une emprise totale dans la mesure où les ambitions de rationaliser et d’automatiser la vie sociale débouchent sur sa pétrification ainsi que sur une double et vicieuse fuite en avant. Primo : dépossédé des vecteurs de sens que furent la religion et la vie familiale et communautaire, on cherche toujours plus le sens de la vie là où l’on ne peut en trouver, en l’occurrence dans la technique. Secundo : privé de la maîtrise du quotidien par la division sociale du travail, on compense cette impuissance par la promesse d’omnipotence qu’héberge le smartphone.
Il s’avère ainsi que l’informatique ne ravage pas tant par ses aspects ouvertement néfastes que par son énorme utilité individuelle : annulée par la concurrence mondialisée, cette attractivité se mue en facteur de désocialisation généralisée, au point que plus aucune sphère de la vie humaine ne sort indemne de l’accaparement de l’attention.
Inspiré d’une pédagogie interactive, le séminaire, gratuit et sans inscription, s’adresse à tous les intéressés et notamment aux étudiants et chercheurs en sciences humaines, en droit et en philosophie.