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Jusqu’où iront-ils pour plaire ? Discussion sur la démagogie
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"name": "Jusqu\u2019o\u00f9 iront-ils pour plaire ? Discussion sur la d\u00e9magogie" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Jusqu-ou-iront-ils-pour-plaire-Discussion-sur-la-demagogie.html \n\nAujourd'hui, d'Houria Bouteldja \u00e0 LFI en passant par Fr\u00e9d\u00e9ric Lordon, tout le spectre de la gauche populiste n'en pince que pour la question des « affects » (entendus comme bas-instincts, ou passions). Il faudrait trouver ce qui mobilise, qu'importe le rationnel, qu'importe si au final ce qu'on mobilise ce sont des « affects » de faf. Pour Lordon par exemple, l'id\u00e9e est de concurrencer l'extr\u00eame-droite sur son terrain car cette derni\u00e8re fait r\u00eaver et fantasmer, en utilisant justement ses affects. De l\u00e0 se dessine une obsession pour la « proposition pulsionnelle » du fascisme, les foules, les hooligans... et une critique d'un « mat\u00e9rialisme \u00e9triqu\u00e9 » qui ne prendrait pas en compte ces « pulsions »-l\u00e0. \n\nLordon par exemple propose alors un « mat\u00e9rialisme \u00e9tendu » d'un « communisme int\u00e9gral » qui s'attacherait \u00e0 savoir comment mobiliser la nation, les racines, la religion\u2026 Pour ce versant de la gauche, cela donne la d\u00e9fense de la nation fran\u00e7aise pour plaire aux natios, la d\u00e9fense du religieux pour draguer les croyants, la d\u00e9fense des racines pour draguer les « f\u00e2ch\u00e9s mais pas fachos », la d\u00e9fense du Frexit et de la sortie de l'euro pour plaire aux \u00e9lecteurs d'Asselineau et de Philippot peut-\u00eatre et puis m\u00eame pourquoi pas la race, l'endogamie et autres concentr\u00e9s r\u00e9actionnaires\u2026 \n\nEt pourquoi pas ? Si « les foules » le veulent ! \n\nCe mode de r\u00e9flexion d\u00e9magogique sur la question de la mobilisation des affects ou des pulsions des individus se retrouve malheureusement bien plus largement que dans cette sph\u00e8re politique qui ne pue que le rance.\n\nCette r\u00e9flexion s'est invit\u00e9e de mani\u00e8re partielle dans les aires \u00e0 pr\u00e9tention subversive. On voit souvent poindre textes, th\u00e9ories ou r\u00e9flexions n\u00e9o-l\u00e9ninistes centr\u00e9s sur la massification, la propagande et la bataille culturelle ou la composition, indiquant qu'il ne faudrait pas aller \u00e0 l'encontre de ce qui peut « f\u00e9d\u00e9rer » les gens, m\u00eame si l'\u00e9l\u00e9ment qui f\u00e9d\u00e8re \u00e0 toujours \u00e9t\u00e9 un ennemi de l'\u00e9mancipation (comme le nationalisme au drapeau fran\u00e7ais, au discours crypto-conspirationniste sur les \u00e9lites, \u00e0 la religion, au sentiment communautaire, aux rapports pacifi\u00e9s avec la gauche...) A croire qu'il faudrait se demander ce qui « fonctionne » le plus, comme un marketeux de La D\u00e9fense ou un directeur de strat\u00e9gie de campagne \u00e9lectorale, et se baser sur cela pour intervenir dans la r\u00e9flexion th\u00e9orique ou la pratique. \n\nDans les faits, cela donne une absence criante de critique antinationaliste ou antireligieuse et d'opposition \u00e0 une gauche qui, si elle a toujours \u00e9t\u00e9 affligeante, a bien fini sa mutation vers un populisme toujours plus abject. \n\nSi nous sommes d'accord avec le constat qu'aujourd'hui, l'affirmation explicite des perspectives r\u00e9volutionnaires semble battre de l'aile, il n'est pas question pour nous de nous demander ce qui « pla\u00eet » le plus mais plut\u00f4t de faire vivre nos perspectives \u00e9mancipatrices et conflictuels. S'il y a des d\u00e9sirs et des instincts vers lesquels il faut se tourner, ne seraient-ce pas ceux qui visent \u00e0 mettre \u00e0 bas ce monde d'exploitation et de discipline plut\u00f4t que ce qui le fait tenir debout ? Voir aussi Les fleurs arctiques " ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Vendredi 7 novembre à 19h30,
Où ?
Les Fleurs arctiques
45, rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
Aujourd’hui, d’Houria Bouteldja à LFI en passant par Frédéric Lordon, tout le spectre de la gauche populiste n’en pince que pour la question des « affects » (entendus comme bas-instincts, ou passions). Il faudrait trouver ce qui mobilise, qu’importe le rationnel, qu’importe si au final ce qu’on mobilise ce sont des « affects » de faf. Pour Lordon par exemple, l’idée est de concurrencer l’extrême-droite sur son terrain car cette dernière fait rêver et fantasmer, en utilisant justement ses affects. De là se dessine une obsession pour la « proposition pulsionnelle » du fascisme, les foules, les hooligans... et une critique d’un « matérialisme étriqué » qui ne prendrait pas en compte ces « pulsions »-là.
Lordon par exemple propose alors un « matérialisme étendu » d’un « communisme intégral » qui s’attacherait à savoir comment mobiliser la nation, les racines, la religion… Pour ce versant de la gauche, cela donne la défense de la nation française pour plaire aux natios, la défense du religieux pour draguer les croyants, la défense des racines pour draguer les « fâchés mais pas fachos », la défense du Frexit et de la sortie de l’euro pour plaire aux électeurs d’Asselineau et de Philippot peut-être et puis même pourquoi pas la race, l’endogamie et autres concentrés réactionnaires…
Et pourquoi pas ? Si « les foules » le veulent !
Ce mode de réflexion démagogique sur la question de la mobilisation des affects ou des pulsions des individus se retrouve malheureusement bien plus largement que dans cette sphère politique qui ne pue que le rance.
Cette réflexion s’est invitée de manière partielle dans les aires à prétention subversive. On voit souvent poindre textes, théories ou réflexions néo-léninistes centrés sur la massification, la propagande et la bataille culturelle ou la composition, indiquant qu’il ne faudrait pas aller à l’encontre de ce qui peut « fédérer » les gens, même si l’élément qui fédère à toujours été un ennemi de l’émancipation (comme le nationalisme au drapeau français, au discours crypto-conspirationniste sur les élites, à la religion, au sentiment communautaire, aux rapports pacifiés avec la gauche...) A croire qu’il faudrait se demander ce qui « fonctionne » le plus, comme un marketeux de La Défense ou un directeur de stratégie de campagne électorale, et se baser sur cela pour intervenir dans la réflexion théorique ou la pratique.
Dans les faits, cela donne une absence criante de critique antinationaliste ou antireligieuse et d’opposition à une gauche qui, si elle a toujours été affligeante, a bien fini sa mutation vers un populisme toujours plus abject.
Si nous sommes d’accord avec le constat qu’aujourd’hui, l’affirmation explicite des perspectives révolutionnaires semble battre de l’aile, il n’est pas question pour nous de nous demander ce qui « plaît » le plus mais plutôt de faire vivre nos perspectives émancipatrices et conflictuels. S’il y a des désirs et des instincts vers lesquels il faut se tourner, ne seraient-ce pas ceux qui visent à mettre à bas ce monde d’exploitation et de discipline plutôt que ce qui le fait tenir debout ?