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Expo photos "Monstreuil confiné" à Zeugma Librairie
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"name": "Expo photos \"Monstreuil confin\u00e9\" \u00e0 Zeugma Librairie" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Expo-photos-Monstreuil-confine-a-Zeugma-Librairie.html \n\n\"Monstreuil confin\u00e9 - Quand le b\u00e9ton transmet sa fi\u00e8vre au bitume\" \n\nExposition du 13 mai au 14 juin \n\nLes photos sont r\u00e9alis\u00e9es exclusivement \u00e0 Montreuil pendant le premier confinement, du 17 mars au 11 mai 2020. Mars-mai, \u00e7a ne vous rappelle rien ? La Commune de Paris, bien s\u00fbr ! Les plus sens\u00e9.e.s vous diront : « Avec moins de morts ! » \n\nN'en d\u00e9plaise \u00e0 Jupiter ou \u00e0 Vulcain... en une semaine, la Semaine sanglante, l'arm\u00e9e versaillaise a fait plus de morts que n'en a fait la Covid, cet « ennemi invisible », durant la premi\u00e8re vague (mars-juillet 2020) dans toute la r\u00e9gion parisienne ! Et ne me menez pas sur le terrain des chiffres, je l'ai abandonn\u00e9 depuis que j'ai fait mien le slogan : « Ils ont les chiffres, nous sommes le nombre ! » \n\nDurant son intervention t\u00e9l\u00e9vis\u00e9e du 16 mars Macron a d\u00fb employer sept fois le mot guerre dont six fois utilis\u00e9 dans l'anaphore « nous sommes en guerre » !\n\nR\u00e9gner par la peur... \n\nCe pouvoir, que le grondement jaune de la rue faisait tanguer depuis plusieurs mois, a vu ses jours s'iriser pendant la pand\u00e9mie pour s'enluminer \u00e0 sa sortie... Confin\u00e9.e.s des journ\u00e9es enti\u00e8res et pendant longtemps, nous \u00e9tions groggys et torpides. La r\u00e9forme des retraites est pass\u00e9e comme si de rien n'\u00e9tait ! Nous avons accept\u00e9 de signer, chacun pour soi-m\u00eame, l'autorisation de sortir une heure par jour : nous accepterons d'avaler toute sorte de couleuvres... \n\nEn m'autorisant \u00e0 sortir, je me suis autoris\u00e9 \u00e0 prendre ces photos. En signant cinq \u00e0 six formulaires par jour, je me soumettais autant de fois au dictat de Macron et son gouvernement ; mais cela, je l'ai compris bien apr\u00e8s... Il y a la Covid longue et son alter ego, l'h\u00e9b\u00e9tude longue... \n\nLa peur s'est install\u00e9e et la r\u00e9flexion s'est scl\u00e9ros\u00e9e : masques pas masques, vaccin ou m\u00e9dicament, Raoult pas Raoult... et un tas de faux d\u00e9bats... le t\u00e9l\u00e9phone, unique moyen d'\u00e9couter et de parler \u00e0 quelqu'un, est devenu source de dispute et de brouille, la moindre contrari\u00e9t\u00e9, la moindre variation dans l'intonation de la voix irrite l'esprit et provoque la col\u00e8re... Le courriel s'est impos\u00e9 comme vaccin, relativement efficace, anti-ruptures-d\u00e9finitives. \n\nCe n'est pas en ces moments d'alanguissement long et g\u00e9n\u00e9ralis\u00e9 qu'on doit s'\u00e9tonner des vacillations de la pens\u00e9e et de l'expression. \n\nEn plus des chuchotements et des mugissements des murs \u00e0 travers banderoles, pancartes et tags, le bouillonnement de la rue montreuilloise \u00e9tait nettement d\u00e9celable. En effet, la rue s'\u00e9branlait de temps \u00e0 autre, probablement pour \u00e9viter aux murs fi\u00e9vreux leur effondrement : rage dedans ! Le b\u00e9ton transmet sa fi\u00e8vre au bitume, belle osmose ! \n\nPour entretenir l'illusion de leur indispensabilit\u00e9, les premiers de cord\u00e9e, responsables de la cynique muflerie de la soci\u00e9t\u00e9, se r\u00e9f\u00e8rent, dans leurs r\u00e9cits et discours \u00e0 la mythologie grecque ; \u00e0 ses dieux ils s'identifient. Et \u00e7a p\u00e9n\u00e8tre l'imaginaire populaire ! \n\nN\u00e9anmoins, cet imaginaire se nourrit aussi des caresses des r\u00eaveries, certes souvent appuy\u00e9es, parfois maladroites mais toujours sinc\u00e8res, d'une partie de celles et ceux qui ne poss\u00e8dent rien ou sont d\u00e9poss\u00e9d\u00e9.e.s de tout. Une minorit\u00e9, « pommes pourries », comme ses ennemis de classe aiment l'appeler. Cette minorit\u00e9 d\u00e9cri\u00e9e sait qu'elle ne peut compter ni sur les dieux, ni sur les rois, ni sur les tribuns, ces moulins \u00e0 parole rompus \u00e0 la ma\u00eetrise des \u00e9l\u00e9ments de langage et \u00e0 l'exercice de la formule. Ces combats quotidiens et ces luttes permanentes sont leurs seules r\u00e9f\u00e9rences. \n\nC'est \u00e0 ces pommes pourries que nous devons cette exposition et \u00e0 elles, elle est d\u00e9di\u00e9e. \n\nVous ne confinez pas nos col\u00e8res ! Les plus pr\u00e9caires ouvrent la voie... \n\nLe 4 avril, les occupants du 138, rue de Stalingrad, des sans-papiers de l'ancien foyer Bara, sont sortis battre le pav\u00e9, r\u00e9clamant des papiers et un relogement digne. La manifestation s'est d\u00e9roul\u00e9e dans le calme jusqu'\u00e0 sa destination finale : feu la boulangerie bio autog\u00e9r\u00e9e La Conqu\u00eate du pain, \u00e0 l'angle de la rue de la Beaune et de la rue Jules-Ferry. \n\nLe 20 avril, un rassemblement d'une centaine de personnes devant l'H\u00f4tel de Ville d\u00e9nonce les violences polici\u00e8res dans les quartiers populaires, notamment \u00e0 Villeneuve-la-Garenne... \n\nLe 1er mai, nous avons eu droit \u00e0 trois rassemblements. Les deux premiers, place du march\u00e9 de la Croix-de-Chavaux et place Jean-Jaur\u00e8s, devant la mairie, ont \u00e9t\u00e9 rapidement dispers\u00e9s, et beaucoup de participant.e.s verbalis\u00e9.e.s ; le troisi\u00e8me, celui de la Boissi\u00e8re, ne s'est pas fait inqui\u00e9ter du tout. Un cort\u00e8ge avec banderoles a d\u00e9ambul\u00e9 tranquillement dans des rues d\u00e9peupl\u00e9es. \n\nCertaines photos du 1er mai et la quasi-totalit\u00e9 des photos de la manif des ex-Bara ne sont pas mon oeuvre, elles ont \u00e9t\u00e9 glan\u00e9es \u00e7a et l\u00e0 sur Internet (1). \n\nSans le pr\u00e9cieux concours, totalement d\u00e9sint\u00e9ress\u00e9, de certaines belles personnes, l'exposition serait rest\u00e9e un doux r\u00eave confin\u00e9 dans un classeur rang\u00e9 dans ma biblioth\u00e8que. Je pense \u00e0 Gilles Lamotte l'embellisseur des photos, Didier Bodar le concepteur du catalogue, des affiches et des cartes postales, Basile le Montreuillois \u00e0 Saint-Blaise pour les beaux cadres, Richard le photographe Accro-Photo (Croix-de-Chavaux), Ambroise de Roto et enfin Binour Latrous le monteur\/compositeur de l'expo. \n\nD'une id\u00e9e individuelle est n\u00e9 un projet collectif.\n\nMerci pour ce moment de communisme r\u00e9el. \n\n— Kamel SABRI \n\n(1) Les photos signal\u00e9es par un point rouge sont susceptibles d'\u00eatre soumises \u00e0 des droits d'auteur. " ,
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Thèmes :
Lutte des classes, travail et internationalisme
Lutte des migrant·es et sans-papiers, antiracisme politique, décolonisation
Lutte pour la protection de l’environnement, écologie
Lutte contre le patriarcat, féminismes
Surveillance, répression, libertés, technopolice
Quand ?
Cet événement est passé
Mardi 13 mai de 00h00 à 23h59,
Où ?
Zeugma
Avenue Walwein 93100 Montreuil
"Monstreuil confiné - Quand le béton transmet sa fièvre au bitume"
Exposition du 13 mai au 14 juin
Les photos sont réalisées exclusivement à Montreuil pendant le premier confinement, du 17 mars au 11 mai 2020. Mars-mai, ça ne vous rappelle rien ? La Commune de Paris, bien sûr ! Les plus sensé.e.s vous diront : « Avec moins de morts ! »
N’en déplaise à Jupiter ou à Vulcain... en une semaine, la Semaine sanglante, l’armée versaillaise a fait plus de morts que n’en a fait la Covid, cet « ennemi invisible », durant la première vague (mars-juillet 2020) dans toute la région parisienne ! Et ne me menez pas sur le terrain des chiffres, je l’ai abandonné depuis que j’ai fait mien le slogan : « Ils ont les chiffres, nous sommes le nombre ! »
Durant son intervention télévisée du 16 mars Macron a dû employer sept fois le mot guerre dont six fois utilisé dans l’anaphore « nous sommes en guerre » !
Régner par la peur...
Ce pouvoir, que le grondement jaune de la rue faisait tanguer depuis plusieurs mois, a vu ses jours s’iriser pendant la pandémie pour s’enluminer à sa sortie... Confiné.e.s des journées entières et pendant longtemps, nous étions groggys et torpides. La réforme des retraites est passée comme si de rien n’était ! Nous avons accepté de signer, chacun pour soi-même, l’autorisation de sortir une heure par jour : nous accepterons d’avaler toute sorte de couleuvres...
En m’autorisant à sortir, je me suis autorisé à prendre ces photos. En signant cinq à six formulaires par jour, je me soumettais autant de fois au dictat de Macron et son gouvernement ; mais cela, je l’ai compris bien après... Il y a la Covid longue et son alter ego, l’hébétude longue...
La peur s’est installée et la réflexion s’est sclérosée : masques pas masques, vaccin ou médicament, Raoult pas Raoult... et un tas de faux débats... le téléphone, unique moyen d’écouter et de parler à quelqu’un, est devenu source de dispute et de brouille, la moindre contrariété, la moindre variation dans l’intonation de la voix irrite l’esprit et provoque la colère... Le courriel s’est imposé comme vaccin, relativement efficace, anti-ruptures-définitives.
Ce n’est pas en ces moments d’alanguissement long et généralisé qu’on doit s’étonner des vacillations de la pensée et de l’expression.
En plus des chuchotements et des mugissements des murs à travers banderoles, pancartes et tags, le bouillonnement de la rue montreuilloise était nettement décelable. En effet, la rue s’ébranlait de temps à autre, probablement pour éviter aux murs fiévreux leur effondrement : rage dedans ! Le béton transmet sa fièvre au bitume, belle osmose !
Pour entretenir l’illusion de leur indispensabilité, les premiers de cordée, responsables de la cynique muflerie de la société, se réfèrent, dans leurs récits et discours à la mythologie grecque ; à ses dieux ils s’identifient. Et ça pénètre l’imaginaire populaire !
Néanmoins, cet imaginaire se nourrit aussi des caresses des rêveries, certes souvent appuyées, parfois maladroites mais toujours sincères, d’une partie de celles et ceux qui ne possèdent rien ou sont dépossédé.e.s de tout. Une minorité, « pommes pourries », comme ses ennemis de classe aiment l’appeler. Cette minorité décriée sait qu’elle ne peut compter ni sur les dieux, ni sur les rois, ni sur les tribuns, ces moulins à parole rompus à la maîtrise des éléments de langage et à l’exercice de la formule. Ces combats quotidiens et ces luttes permanentes sont leurs seules références.
C’est à ces pommes pourries que nous devons cette exposition et à elles, elle est dédiée.
Vous ne confinez pas nos colères ! Les plus précaires ouvrent la voie...
Le 4 avril, les occupants du 138, rue de Stalingrad, des sans-papiers de l’ancien foyer Bara, sont sortis battre le pavé, réclamant des papiers et un relogement digne. La manifestation s’est déroulée dans le calme jusqu’à sa destination finale : feu la boulangerie bio autogérée La Conquête du pain, à l’angle de la rue de la Beaune et de la rue Jules-Ferry.
Le 20 avril, un rassemblement d’une centaine de personnes devant l’Hôtel de Ville dénonce les violences policières dans les quartiers populaires, notamment à Villeneuve-la-Garenne...
Le 1er mai, nous avons eu droit à trois rassemblements. Les deux premiers, place du marché de la Croix-de-Chavaux et place Jean-Jaurès, devant la mairie, ont été rapidement dispersés, et beaucoup de participant.e.s verbalisé.e.s ; le troisième, celui de la Boissière, ne s’est pas fait inquiéter du tout. Un cortège avec banderoles a déambulé tranquillement dans des rues dépeuplées.
Certaines photos du 1er mai et la quasi-totalité des photos de la manif des ex-Bara ne sont pas mon oeuvre, elles ont été glanées ça et là sur Internet (1).
Sans le précieux concours, totalement désintéressé, de certaines belles personnes, l’exposition serait restée un doux rêve confiné dans un classeur rangé dans ma bibliothèque. Je pense à Gilles Lamotte l’embellisseur des photos, Didier Bodar le concepteur du catalogue, des affiches et des cartes postales, Basile le Montreuillois à Saint-Blaise pour les beaux cadres, Richard le photographe Accro-Photo (Croix-de-Chavaux), Ambroise de Roto et enfin Binour Latrous le monteur/compositeur de l’expo.
D’une idée individuelle est né un projet collectif.
Merci pour ce moment de communisme réel.
— Kamel SABRI
(1) Les photos signalées par un point rouge sont susceptibles d’être soumises à des droits d’auteur.