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Discussion sur les radios militantes
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"name": "Discussion sur les radios militantes" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Discussion-sur-les-radios-militantes.html \n\n« La radio d'intervention n'est pas un but en soi, elle n'est qu'un moyen, un instrument parmi d'autres qui peut aider un processus \u00e0 se d\u00e9velopper, mais en aucun cas n'est capable \u00e0 lui tout seul de le faire na\u00eetre. La radio d'intervention est par principe \u00e9ph\u00e9m\u00e8re, m\u00eame si parfois le provisoire peut se prolonger, mais elle ne doit en aucun cas s'envisager comme permanente. La radio d'intervention se doit surtout d'intervenir... avant d'essayer d'\u00eatre radiophonique. » \n\nExtrait d'un texte de 1978, 1979 pr\u00e9sent\u00e9 dans la liasse 3 des Archives Getaway (Ecoutez la vraie diff\u00e9rence, Radio Verte Fessenheim, Radio SOS Emploi Longwy et les autres..., Claude Collin, 1979, \"La pens\u00e9e sauvage\", pp. 113-118.) \n\nL'outil de la prise de parole par la radio, sur les ondes, ou maintenant sur le Web, fait partie des moyens d'intervention dans les luttes depuis le XXe si\u00e8cle. On peut m\u00eame dire que l'enjeu de l'utilisation de la radio a lui-m\u00eame fait lutte \u00e0 un moment de volont\u00e9 de monopole \u00e9tatique des ondes. \n\nIl a exist\u00e9 un mouvement de radios libres, en France, en Italie par exemple, et nombreuses sont les radios qui, dans les temps forts de l'autonomie, ont subi la r\u00e9pression du mouvement et ont surtout particip\u00e9 activement \u00e0 certains d\u00e9bats, conflits de l'\u00e9poque et aux luttes. \n\nIl nous semble int\u00e9ressant de revenir dans une discussion publique sur cette histoire vivifiante et complexe. La multiplication des radios pirates, libres et alternatives a durant un temps permis d'intervenir en opposition aux discours r\u00e9volutionnaires scl\u00e9ros\u00e9s autour de la figure de l'ouvrier qualifi\u00e9 du Parti Communiste, bien que cet outil fut aussi utilis\u00e9 par le PC. \u00c0 un certain point, les radios dans l'histoire militante et r\u00e9volutionnaire sont indissociables des luttes partant des marges et minorit\u00e9s qui font exister jusqu'\u00e0 pr\u00e9sent un h\u00e9ritage de 68 et de l'autonomie. Mais aujourd'hui que le PC est dans son agonie (Dieu merci), contre quels mythes et discours majoritaires pouvons-nous intervenir par la radio ? Ne pourrait-on dire que la contestation de l'ouvrier traditionnel, travailleur et dot\u00e9 d'une bonne nationalit\u00e9, par et depuis le point de vue de minorit\u00e9s d\u00e9rangeant les normes ambiantes, est aujourd'hui r\u00e9cup\u00e9r\u00e9e par des porte-paroles de minorit\u00e9s qui sont tout autant \u00e9crasants que l'\u00e9taient les crocodiles du PC, par le prisme du « premier concern\u00e9 » qui emp\u00eache le m\u00e9lange prot\u00e9iforme des existences en lutte ? \n\nL'int\u00e9r\u00eat premier des radios libres n'\u00e9tait-il pas de sortir enfin du champ de la repr\u00e9sentation politique, et d'enfin donner la parole \u00e0 des individus, des marginaux, des inclassables, sans les associer \u00e0 une ligne de sujet politique et de direction homog\u00e8ne ? Que peut-il y avoir de subversif dans un t\u00e9moignage marginal, puisqu'il ne s'agit pas non plus de croire \u00e0 une vertu absolue du t\u00e9moignage en soi ? Que faire des r\u00e9cits de vie et des t\u00e9moignages oraux ? Que peut recouvrir une parole libre dans une d\u00e9mocratie lib\u00e9rale o\u00f9, au moins en th\u00e9orie, les points de vue circulent ? \n\n\u00c7a commence \u00e0 faire d\u00e9j\u00e0 beaucoup de questions, il est temps de se les poser... Et de s'atteler \u00e0 questionner notre rapport \u00e0 l'information et \u00e0 l'actuel. Quelles informations avons-nous int\u00e9r\u00eat \u00e0 faire circuler par la radio, alors m\u00eame que nous vivons dans une \u00e9poque qui regorge de live, de podcasts, d'enregistrements et de captations journalistiques de m\u00e9dias dit « ind\u00e9pendants », la plupart du temps ext\u00e9rieurs \u00e0 nos luttes, r\u00e9cup\u00e9rateurs et souvent paralysants si ce n'est policiers ? \n\nNous pourrons lors de cette discussion revenir sur le pass\u00e9 des radios en s'appuyant sur la liasse 3 des archives getaway, qui sera disponible et s'int\u00e9resser aux interventions radio pr\u00e9sentes, notamment sur le Web, \u00e0 partir de la pertinence de l'utilisation de ce m\u00e9dia par l'exemple de Radio Mad Max et de son \u00e9mission 35h de trop. Cette derni\u00e8re est n\u00e9e au sein d'un mouvement social (celui contre la r\u00e9forme des retraites) en ayant tent\u00e9 d'y intervenir par une critique \u00e9largie du travail, et a d\u00e9cid\u00e9 de maintenir par la suite un live sur la plateforme Twitch un dimanche soir sur deux. On pourra questionner les enjeux et int\u00e9r\u00eats du live, les formats et projets li\u00e9s \u00e0 ce m\u00e9dium, et ses rapports aux luttes pr\u00e9sentes et \u00e0 venir, en pr\u00e9sence du pirate de la radio, Max, et des maximonstres. Voir aussi Les fleurs arctiques Voir aussi 35h de trop " ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Vendredi 10 mai 2024 à 19h30,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
#Radio
« La radio d’intervention n’est pas un but en soi, elle n’est qu’un moyen, un instrument parmi d’autres qui peut aider un processus à se développer, mais en aucun cas n’est capable à lui tout seul de le faire naître. La radio d’intervention est par principe éphémère, même si parfois le provisoire peut se prolonger, mais elle ne doit en aucun cas s’envisager comme permanente. La radio d’intervention se doit surtout d’intervenir... avant d’essayer d’être radiophonique. »
Extrait d’un texte de 1978, 1979 présenté dans la liasse 3 des Archives Getaway (Ecoutez la vraie différence, Radio Verte Fessenheim, Radio SOS Emploi Longwy et les autres..., Claude Collin, 1979, "La pensée sauvage", pp. 113-118.)
L’outil de la prise de parole par la radio, sur les ondes, ou maintenant sur le Web, fait partie des moyens d’intervention dans les luttes depuis le XXe siècle. On peut même dire que l’enjeu de l’utilisation de la radio a lui-même fait lutte à un moment de volonté de monopole étatique des ondes.
Il a existé un mouvement de radios libres, en France, en Italie par exemple, et nombreuses sont les radios qui, dans les temps forts de l’autonomie, ont subi la répression du mouvement et ont surtout participé activement à certains débats, conflits de l’époque et aux luttes.
Il nous semble intéressant de revenir dans une discussion publique sur cette histoire vivifiante et complexe. La multiplication des radios pirates, libres et alternatives a durant un temps permis d’intervenir en opposition aux discours révolutionnaires sclérosés autour de la figure de l’ouvrier qualifié du Parti Communiste, bien que cet outil fut aussi utilisé par le PC. À un certain point, les radios dans l’histoire militante et révolutionnaire sont indissociables des luttes partant des marges et minorités qui font exister jusqu’à présent un héritage de 68 et de l’autonomie. Mais aujourd’hui que le PC est dans son agonie (Dieu merci), contre quels mythes et discours majoritaires pouvons-nous intervenir par la radio ? Ne pourrait-on dire que la contestation de l’ouvrier traditionnel, travailleur et doté d’une bonne nationalité, par et depuis le point de vue de minorités dérangeant les normes ambiantes, est aujourd’hui récupérée par des porte-paroles de minorités qui sont tout autant écrasants que l’étaient les crocodiles du PC, par le prisme du « premier concerné » qui empêche le mélange protéiforme des existences en lutte ?
L’intérêt premier des radios libres n’était-il pas de sortir enfin du champ de la représentation politique, et d’enfin donner la parole à des individus, des marginaux, des inclassables, sans les associer à une ligne de sujet politique et de direction homogène ? Que peut-il y avoir de subversif dans un témoignage marginal, puisqu’il ne s’agit pas non plus de croire à une vertu absolue du témoignage en soi ? Que faire des récits de vie et des témoignages oraux ? Que peut recouvrir une parole libre dans une démocratie libérale où, au moins en théorie, les points de vue circulent ?
Ça commence à faire déjà beaucoup de questions, il est temps de se les poser... Et de s’atteler à questionner notre rapport à l’information et à l’actuel. Quelles informations avons-nous intérêt à faire circuler par la radio, alors même que nous vivons dans une époque qui regorge de live, de podcasts, d’enregistrements et de captations journalistiques de médias dit « indépendants », la plupart du temps extérieurs à nos luttes, récupérateurs et souvent paralysants si ce n’est policiers ?
Nous pourrons lors de cette discussion revenir sur le passé des radios en s’appuyant sur la liasse 3 des archives getaway, qui sera disponible et s’intéresser aux interventions radio présentes, notamment sur le Web, à partir de la pertinence de l’utilisation de ce média par l’exemple de Radio Mad Max et de son émission 35h de trop. Cette dernière est née au sein d’un mouvement social (celui contre la réforme des retraites) en ayant tenté d’y intervenir par une critique élargie du travail, et a décidé de maintenir par la suite un live sur la plateforme Twitch un dimanche soir sur deux. On pourra questionner les enjeux et intérêts du live, les formats et projets liés à ce médium, et ses rapports aux luttes présentes et à venir, en présence du pirate de la radio, Max, et des maximonstres.