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Discussion autour du livre "Histoires de la Zad"
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"name": "Discussion autour du livre Histoires de la Zad" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Discussion-autour-du-livre-Histoires-de-la-Zad.html \n\n\u00c0 l'invitation du Groupe libertaire d'Ivry\n\nDimanche 20 avril 2025 \u00e0 partir de 16 h\n\nEntr\u00e9e libre (accueil d\u00e8s 15 h) \n\nDiscussion (pas de conf\u00e9rence...) autour du livre : \"Histoires de la Zad de Notre-Dame des Landes\" \n\n« La m\u00e9moire de ces lieux et des gens qui les ont fr\u00e9quent\u00e9s, de ce qui se jouait et se vivait sur ce bout de bocage, se dissipera aussi si elle n'est pas transmise, dans le brouillard de l'histoire des vainqueur-es. » \n\nCe bouquin entend conserver l'esprit de « masse anonyme », du bouillonnement qui a anim\u00e9 la « zone. ». Pas de chef, pas de porte-parole. \u00c0 rebours du parti-pris de livres publi\u00e9s depuis 2012, des clich\u00e9s mettant en avant certains groupes ou individus qui ne repr\u00e9sentent pas l'extr\u00eame h\u00e9t\u00e9rog\u00e9n\u00e9it\u00e9 des occupant-es. \n\nL'intention premi\u00e8re de cet ouvrage est de donner la parole \u00e0 celles et ceux qui, jusqu'ici, pour de multiples raisons, n'ont que peu ou pas \u00e9t\u00e9 entendues. La diversit\u00e9 des personnes sollicit\u00e9es et des lieux repr\u00e9sent\u00e9s, leur difficult\u00e9 \u00e0 s'exprimer aussi, expliquent souvent les d\u00e9lais - plusieurs ann\u00e9es dans certains cas -, avant d'accepter l'\u00e9criture d'un r\u00e9cit ou l'enregistrement d'un t\u00e9moignage. Celles et ceux qui ont offert leurs r\u00e9cits ne se sont pas concert\u00e9-es ; certains faits sont donc \u00e9voqu\u00e9s \u00e0 de multiples reprises. \n\nLa r\u00e9sistance aux expulsions de 2012 est document\u00e9e par de nombreuses photos et vid\u00e9os. Certaines montrent des camarades qui se d\u00e9placent d'arbre en arbre \u00e0 dix ou quinze m\u00e8tres de haut, sur des ponts de singe. M\u00eame si ces pratiques de funambule s'approchent du merveilleux, le plus touchant se d\u00e9roule au pied des arbres : des dizaines, voire des centaines de personnes encourageant les ami-es dans les airs, les applaudissant, jouant de la musique, sifflant, chantant. \n\nPourtant, quelques ann\u00e9es plus tard, une fois l'abandon du projet d'a\u00e9roport act\u00e9, c'est une autre forme d'encouragement qui \u00e9mergera : celui \u00e0 d\u00e9gager de la zad. \u00c0 laisser place aux porteurs de projets valid\u00e9s par les administrations. \u00c0 croire que la radicalit\u00e9 \u00e9tait alors per\u00e7ue comme « utile » : on vous encourage parce que l'image m\u00e9diatis\u00e9e est forte et consid\u00e9r\u00e9e efficace. Mais demain nous n'aurons plus besoin de vous, ni de ce genre de protestation. Alors il faudra partir. Car la plupart de ces camarades sur zone ne se r\u00e9soudront pas \u00e0 faire confiance \u00e0 l'\u00c9tat. \u00c0 signer des papiers avec la pr\u00e9fecture, \u00e0 quitter leurs lieux de vie, \u00e0 devenir raisonnables. Et deviendront par l\u00e0-m\u00eame « des probl\u00e8mes », des « saboteurs du mouvement » (sic). Tristesse. Rage. \n\nOn retiendra plut\u00f4t cette mise en garde, pr\u00e9monitoire : « [...] Ce qui se partage aussi, c'est de se battre sans s'en remettre aux politiciens, de ne pas entendre leur langue morte, de ne pas croire leurs promesses. De se m\u00e9fier de leurs concessions. [...] C'est \u00e0 nous de prendre les choses en main, sans rien attendre de tous les rapaces qui font leur puissance sur notre dos [...] » \n\nL'eau chaude, les cabanes, l'agriculture ou les communs n'ont pas \u00e9t\u00e9 invent\u00e9s par la zad. Par contre, cette zone a offert autre chose : un terrain de jeux, un asile, une zone affranchie de beaucoup de r\u00e8gles, insolente, irr\u00e9aliste, immature, anonyme. Durant presque une d\u00e9cennie, un grand nombre de personnes en mal avec la soci\u00e9t\u00e9 s'y sont retrouv\u00e9es. Et il aura fallu des ann\u00e9es aux forces de l'ordre et aux groupes dominants sur zone pour en (re)prennent le contr\u00f4le. \n\nLes r\u00e9cits pr\u00e9sent\u00e9s dans ces pages se font l'\u00e9cho de ces histoires. \n\nBien s\u00fbr, la fin de cette lutte est \u00e0 l'image de bien d'autres. Elle vient rappeler que les profiteurs sont puissants et tr\u00e8s divers, qu'ils apparaissent souvent parmi les « \u00e9lites » de la lutte elle-m\u00eame. L'\u00c9tat les recherche pour cr\u00e9er un dialogue et les valide pour leur d\u00e9l\u00e9guer la pacification de ce qui lui \u00e9chappe. Puis la porte est ouverte sur une longue carri\u00e8re. La petite clique qui a pilot\u00e9 la fin de la lutte est bien issue du mouvement d'occupation. Elle a su saisir l'occasion pour capitaliser l'imaginaire rebelle et indomptable de la zad, tout en suivant la voie trac\u00e9e par les organisations citoyennes, agricoles et politiciennes. \n\n\u2013 Mimi Cracra, l'une des r\u00e9dactrices de ces Histoires de la Zad. Voir aussi Librairie Publico Voir aussi Ivry anarchiste " ,
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Thèmes :
Lutte pour la protection de l’environnement, écologie
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Dimanche 20 avril à 16h00,
Où ?
Librairie Le Monde libertaire - Publico
145 Rue Amelot 75011 Paris
#débat
#zad
À l’invitation du Groupe libertaire d’Ivry
Dimanche 20 avril 2025 à partir de 16 h
Entrée libre (accueil dès 15 h)
Discussion (pas de conférence...) autour du livre : "Histoires de la Zad de Notre-Dame des Landes"
« La mémoire de ces lieux et des gens qui les ont fréquentés, de ce qui se jouait et se vivait sur ce bout de bocage, se dissipera aussi si elle n’est pas transmise, dans le brouillard de l’histoire des vainqueur-es. »
Ce bouquin entend conserver l’esprit de « masse anonyme », du bouillonnement qui a animé la « zone. ». Pas de chef, pas de porte-parole. À rebours du parti-pris de livres publiés depuis 2012, des clichés mettant en avant certains groupes ou individus qui ne représentent pas l’extrême hétérogénéité des occupant-es.
L’intention première de cet ouvrage est de donner la parole à celles et ceux qui, jusqu’ici, pour de multiples raisons, n’ont que peu ou pas été entendues. La diversité des personnes sollicitées et des lieux représentés, leur difficulté à s’exprimer aussi, expliquent souvent les délais - plusieurs années dans certains cas -, avant d’accepter l’écriture d’un récit ou l’enregistrement d’un témoignage. Celles et ceux qui ont offert leurs récits ne se sont pas concerté-es ; certains faits sont donc évoqués à de multiples reprises.
La résistance aux expulsions de 2012 est documentée par de nombreuses photos et vidéos. Certaines montrent des camarades qui se déplacent d’arbre en arbre à dix ou quinze mètres de haut, sur des ponts de singe. Même si ces pratiques de funambule s’approchent du merveilleux, le plus touchant se déroule au pied des arbres : des dizaines, voire des centaines de personnes encourageant les ami-es dans les airs, les applaudissant, jouant de la musique, sifflant, chantant.
Pourtant, quelques années plus tard, une fois l’abandon du projet d’aéroport acté, c’est une autre forme d’encouragement qui émergera : celui à dégager de la zad. À laisser place aux porteurs de projets validés par les administrations. À croire que la radicalité était alors perçue comme « utile » : on vous encourage parce que l’image médiatisée est forte et considérée efficace. Mais demain nous n’aurons plus besoin de vous, ni de ce genre de protestation. Alors il faudra partir. Car la plupart de ces camarades sur zone ne se résoudront pas à faire confiance à l’État. À signer des papiers avec la préfecture, à quitter leurs lieux de vie, à devenir raisonnables. Et deviendront par là-même « des problèmes », des « saboteurs du mouvement » (sic). Tristesse. Rage.
On retiendra plutôt cette mise en garde, prémonitoire : « [...] Ce qui se partage aussi, c’est de se battre sans s’en remettre aux politiciens, de ne pas entendre leur langue morte, de ne pas croire leurs promesses. De se méfier de leurs concessions. [...] C’est à nous de prendre les choses en main, sans rien attendre de tous les rapaces qui font leur puissance sur notre dos [...] »
L’eau chaude, les cabanes, l’agriculture ou les communs n’ont pas été inventés par la zad. Par contre, cette zone a offert autre chose : un terrain de jeux, un asile, une zone affranchie de beaucoup de règles, insolente, irréaliste, immature, anonyme. Durant presque une décennie, un grand nombre de personnes en mal avec la société s’y sont retrouvées. Et il aura fallu des années aux forces de l’ordre et aux groupes dominants sur zone pour en (re)prennent le contrôle.
Les récits présentés dans ces pages se font l’écho de ces histoires.
Bien sûr, la fin de cette lutte est à l’image de bien d’autres. Elle vient rappeler que les profiteurs sont puissants et très divers, qu’ils apparaissent souvent parmi les « élites » de la lutte elle-même. L’État les recherche pour créer un dialogue et les valide pour leur déléguer la pacification de ce qui lui échappe. Puis la porte est ouverte sur une longue carrière. La petite clique qui a piloté la fin de la lutte est bien issue du mouvement d’occupation. Elle a su saisir l’occasion pour capitaliser l’imaginaire rebelle et indomptable de la zad, tout en suivant la voie tracée par les organisations citoyennes, agricoles et politiciennes.
– Mimi Cracra, l’une des rédactrices de ces Histoires de la Zad.