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Discussion "Cocorico : nique ta race" à la bibliothèque des Fleurs Arctiques
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"name": "Cocorico : nique ta race !" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Discussion-Cocorico-nique-ta-race-a-la-bibliotheque-des-Fleurs-Arctiques.html \n\n« Mon caca sent peut-\u00eatre mauvais, mais au moins, c\u2019est mon caca »\n\nDe Gaulle, \u00e0 2 ans, sur son pot \n\nL\u2019amour de la nation, de la patrie, de l\u2019identit\u00e9, le renforcement des fronti\u00e8res, les campagnes de propagande s\u00e9curitaire, voil\u00e0 bien des vieilles rengaines \u00e0 nouveau dans l\u2019air du temps. Le SNU prend place dans ce contexte : encaserner les adolescents dans le confinement mental du sacrifice pour la nation, voil\u00e0 un de ses objectifs. Ce corpus id\u00e9ologique semble aujourd\u2019hui gagner en force et en pugnacit\u00e9 : on en appelle au gaullisme \u00e0 la t\u00e9l\u00e9, on ach\u00e8te franco-fran\u00e7ais, on chante la marseillaise en manifestation, on est pr\u00eats \u00e0 voter Le Pen quand on est \u00e9colo parce qu\u2019elle se prononce en faveur des circuits courts \u2026 Mais il serait simplificateur de r\u00e9duire cela \u00e0 une simple question de folklore. Cette sale mont\u00e9e nationaliste ambiante, qui d\u00e9passe peut-\u00eatre les fronti\u00e8res de l\u2019hexagone, s\u2019accompagne aussi (et en est l\u2019une des expressions) d\u2019un renforcement plus g\u00e9n\u00e9ral de l\u2019\u00c9tat et du contr\u00f4le social qui se p\u00e9rennise. Attachons nous \u00e0 comprendre cette \u00e9volution, \u00e0 nous demander ce que le nationalisme est et repr\u00e9sente, pour mesurer l\u2019\u00e9tendue du probl\u00e8me, ses implications et ses cons\u00e9quences, et pour retrouver les moyens de s\u2019y confronter efficacement. \n\nCes derni\u00e8res ann\u00e9es, cette mont\u00e9e du nationalisme s\u2019est d\u00e9clin\u00e9e \u00e0 gauche sous la forme d\u2019un souverainisme dont la nature doit \u00eatre clairement d\u00e9finie, tant il a b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 d\u2019un doute quant \u00e0 ses motivations « d\u00e9fensives » face \u00e0 des organisations inter\u00e9tatique pr\u00e9sent\u00e9es comme toutes-puissantes. Que ce soit sur le plan de la production nationale, avec ses propositions de r\u00e9industrialisation et de protectionnisme agricole (\u00e9ventuellement accompagn\u00e9 de greenwashing) ; que ce soit sur le plan de l\u2019immigration, o\u00f9 l\u2019on justifie un contr\u00f4le renforc\u00e9 aux fronti\u00e8res sous pr\u00e9texte que l\u2019immigration ferait baisser le salaire des travailleurs fran\u00e7ais ; que ce soit sur le plan de la politique ext\u00e9rieure, r\u00e9sumable au vague slogan anti-imp\u00e9rialiste : « ni Europe, ni OTAN » — ce « souverainisme de gauche » b\u00e9n\u00e9ficie dans l\u2019ensemble d\u2019une trop large bienveillance, voire adh\u00e9sion, au sein de la gauche radicale, adh\u00e9sion qui prend en cette saison \u00e9lectorale la forme du « vote utile » pour son champion « insoumis ». Parler de « confusionnisme rouge-brun » (comme on constaterait ailleurs d\u2019un air faussement navr\u00e9 que « les extr\u00eames se touchent ») ne suffit pas \u00e0 qualifier la d\u00e9mission d\u2019une gauche qui \u00e9pouse comme toujours \u00e9troitement les logiques d\u2019\u00c9tat, \u00e9tant bien loin de concentrer ses efforts \u00e0 entretenir une perspective \u00e0 m\u00eame de les d\u00e9passer. \n\nCette adh\u00e9sion chez le brave citoyen-pan\u00e9liste de gauche, volontaire ou « par d\u00e9faut », en tout cas par r\u00e9action aux crises successives, est presque plus inqui\u00e9tante dans ce qu\u2019elle valide implicitement, que dans ses coups de gueules explicites. En l\u2019occurrence, elle valide un arsenal de mesures de gestion et de contr\u00f4le des populations pr\u00eates \u00e0 \u00eatre mises en \u0153uvre dans une parfaite continuit\u00e9 avec le gouvernement actuel. Parmi elles, on retrouve tout particuli\u00e8rement l\u2019abject S.N.U (Service National Universel) service civique non-obligatoire (mais fortement encourag\u00e9 par une propagande d\u2019\u00c9tat) propos\u00e9 aux jeunes entre 15 et 17 ans (\u00e2ge du g\u00e9nie rimbaldien). L\u2019id\u00e9e est de leur faire assurer \u00e0 bas co\u00fbt des missions dont la nature est \u00e9loquente \u00e0 la lecture de leur intitul\u00e9 : accueil d\u2019agence P\u00f4le-emploi, secr\u00e9tariat d\u2019assistance sociale, pompiers, police, gendarmerie, arm\u00e9e — et pourquoi pas un jour employ\u00e9 \u00e0 Frontex ? Que le candidat pr\u00e9f\u00e9r\u00e9 des gauchistes reprenne \u00e0 son compte (en en prolongeant de surcro\u00eet la dur\u00e9e !) ce dispositif, dit assez bien la place que prend aujourd\u2019hui l\u2019id\u00e9ologie nationaliste \u00e0 gauche.\n\nDans les luttes, on aura vu le rapport \u00e0 cette id\u00e9ologie \u00e9voluer pendant le mouvement des Gilets Jaunes, en particulier la tol\u00e9rance de certaines franges des mouvances radicales qui cherchaient d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9ment, et peut-\u00eatre avec raison, de la contestation sociale \u00e0 tendance d\u00e9sorganisatrice \u00e0 se mettre sous la dent.\n\nUn certain discours s\u2019y est d\u00e9velopp\u00e9, qui ne date pas d\u2019hier, arguant que la participation au mouvement ne devait surtout pas s\u2019encombrer de la critique de ces id\u00e9ologies nationalistes, puisque cette critique incarn\u00e9e aurait nuit \u00e0 l\u2019unit\u00e9, et donc aux possibilit\u00e9s d\u2019intervention au sein des Gilets Jaunes. \n\nIl y a eu trop souvent une h\u00e9sitation de la part de ceux qui voulaient intervenir dans le mouvement \u00e0 se confronter au nationalisme, et donc \u00e0 faire na\u00eetre \u00e0 ce propos un clivage qui e\u00fbt nuit \u00e0 la recherche alors quasi-d\u00e9sesp\u00e9r\u00e9e d\u2019une coh\u00e9sion\n\nDans une conjoncture aussi favorable au nationalisme que la p\u00e9riode actuelle, les interventions r\u00e9volutionnaires ne peuvent pas continuer longtemps d\u2019\u00e9viter de se poser la question de ce qui est tol\u00e9r\u00e9, du rapport \u00e0 cette id\u00e9ologie sulfureuse proprement contre r\u00e9volutionnaire. \n\nCette r\u00e9flexion, ou plut\u00f4t cette absence de r\u00e9flexion collective sur le sujet, ajout\u00e9e \u00e0 l\u2019impuissance g\u00e9n\u00e9rale actuelle, aura sans doute paralys\u00e9 et emp\u00each\u00e9 l\u2019\u00e9laboration de nombre de propositions int\u00e9ressantes, et nous ne croyons pas qu\u2019il soit souhaitable d\u2019attendre le prochain \u00e9chec du prochain mouvement social pour poser cette probl\u00e9matique :Quelle port\u00e9e, quelle audibilit\u00e9 et quelle pertinence pour la critique du nationalisme dans les luttes, et quels outils pour lui permettre de s\u2019incarner ? \n\nCette question pr\u00e9sente aujourd\u2019hui d\u2019autant plus d\u2019int\u00e9r\u00eat que, pendant la guerre en Ukraine, le rapport au nationalisme se questionne sous de nombreux angles, que ce soit \u00e0 propos des soutiens \u00e0 divers groupes arm\u00e9s pr\u00e9sents sur place, \u00e0 propos des luttes potentielles aux fronti\u00e8res des pays o\u00f9 les ukrainiens en fuite se rendent, ou \u00e0 propos des limites des \u00e9laborations r\u00e9volutionnaires qui se cantonnent \u00e0 leur pays. \n\nC\u2019est dans tout ce contexte qu\u2019il nous semble important de reposer la question de l\u2019id\u00e9ologie nationaliste, de ses caract\u00e9ristiques, de ses implications, de ses modes d\u2019expression (qui peuvent laisser entrevoir plusieurs nationalismes), et surtout de ce qui lui oppose une r\u00e9sistance farouche. \n\n« Nous mangerons peut-\u00eatre du pain noir, mais \u00e7a sera notre pain. »\n\nMaurice Thorez, communiste autoritaire mort,en 1964 \u00e9touff\u00e9 par les miettes de son propre pain.\n\nCe fut une mort mais ce fut sa mort. \n\nSur Internet : Cocorico : nique ta race ! – Les Fleurs Arctiques \n\nVoir aussi : Les Fleurs Arctiques – Une biblioth\u00e8que pour la r\u00e9volution – Paris 19e https:\/\/lesfleursarctiques.noblogs.org\/?p=2248" ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Jeudi 21 avril 2022 à 19h30,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
« Mon caca sent peut-être mauvais, mais au moins, c’est mon caca »
De Gaulle, à 2 ans, sur son pot
L’amour de la nation, de la patrie, de l’identité, le renforcement des frontières, les campagnes de propagande sécuritaire, voilà bien des vieilles rengaines à nouveau dans l’air du temps. Le SNU prend place dans ce contexte : encaserner les adolescents dans le confinement mental du sacrifice pour la nation, voilà un de ses objectifs. Ce corpus idéologique semble aujourd’hui gagner en force et en pugnacité : on en appelle au gaullisme à la télé, on achète franco-français, on chante la marseillaise en manifestation, on est prêts à voter Le Pen quand on est écolo parce qu’elle se prononce en faveur des circuits courts … Mais il serait simplificateur de réduire cela à une simple question de folklore. Cette sale montée nationaliste ambiante, qui dépasse peut-être les frontières de l’hexagone, s’accompagne aussi (et en est l’une des expressions) d’un renforcement plus général de l’État et du contrôle social qui se pérennise. Attachons nous à comprendre cette évolution, à nous demander ce que le nationalisme est et représente, pour mesurer l’étendue du problème, ses implications et ses conséquences, et pour retrouver les moyens de s’y confronter efficacement.
Ces dernières années, cette montée du nationalisme s’est déclinée à gauche sous la forme d’un souverainisme dont la nature doit être clairement définie, tant il a bénéficié d’un doute quant à ses motivations « défensives » face à des organisations interétatique présentées comme toutes-puissantes. Que ce soit sur le plan de la production nationale, avec ses propositions de réindustrialisation et de protectionnisme agricole (éventuellement accompagné de greenwashing) ; que ce soit sur le plan de l’immigration, où l’on justifie un contrôle renforcé aux frontières sous prétexte que l’immigration ferait baisser le salaire des travailleurs français ; que ce soit sur le plan de la politique extérieure, résumable au vague slogan anti-impérialiste : « ni Europe, ni OTAN » — ce « souverainisme de gauche » bénéficie dans l’ensemble d’une trop large bienveillance, voire adhésion, au sein de la gauche radicale, adhésion qui prend en cette saison électorale la forme du « vote utile » pour son champion « insoumis ». Parler de « confusionnisme rouge-brun » (comme on constaterait ailleurs d’un air faussement navré que « les extrêmes se touchent ») ne suffit pas à qualifier la démission d’une gauche qui épouse comme toujours étroitement les logiques d’État, étant bien loin de concentrer ses efforts à entretenir une perspective à même de les dépasser.
Cette adhésion chez le brave citoyen-panéliste de gauche, volontaire ou « par défaut », en tout cas par réaction aux crises successives, est presque plus inquiétante dans ce qu’elle valide implicitement, que dans ses coups de gueules explicites. En l’occurrence, elle valide un arsenal de mesures de gestion et de contrôle des populations prêtes à être mises en œuvre dans une parfaite continuité avec le gouvernement actuel. Parmi elles, on retrouve tout particulièrement l’abject S.N.U (Service National Universel) service civique non-obligatoire (mais fortement encouragé par une propagande d’État) proposé aux jeunes entre 15 et 17 ans (âge du génie rimbaldien). L’idée est de leur faire assurer à bas coût des missions dont la nature est éloquente à la lecture de leur intitulé : accueil d’agence Pôle-emploi, secrétariat d’assistance sociale, pompiers, police, gendarmerie, armée — et pourquoi pas un jour employé à Frontex ? Que le candidat préféré des gauchistes reprenne à son compte (en en prolongeant de surcroît la durée !) ce dispositif, dit assez bien la place que prend aujourd’hui l’idéologie nationaliste à gauche.
Dans les luttes, on aura vu le rapport à cette idéologie évoluer pendant le mouvement des Gilets Jaunes, en particulier la tolérance de certaines franges des mouvances radicales qui cherchaient désespérément, et peut-être avec raison, de la contestation sociale à tendance désorganisatrice à se mettre sous la dent.
Un certain discours s’y est développé, qui ne date pas d’hier, arguant que la participation au mouvement ne devait surtout pas s’encombrer de la critique de ces idéologies nationalistes, puisque cette critique incarnée aurait nuit à l’unité, et donc aux possibilités d’intervention au sein des Gilets Jaunes.
Il y a eu trop souvent une hésitation de la part de ceux qui voulaient intervenir dans le mouvement à se confronter au nationalisme, et donc à faire naître à ce propos un clivage qui eût nuit à la recherche alors quasi-désespérée d’une cohésion
Dans une conjoncture aussi favorable au nationalisme que la période actuelle, les interventions révolutionnaires ne peuvent pas continuer longtemps d’éviter de se poser la question de ce qui est toléré, du rapport à cette idéologie sulfureuse proprement contre révolutionnaire.
Cette réflexion, ou plutôt cette absence de réflexion collective sur le sujet, ajoutée à l’impuissance générale actuelle, aura sans doute paralysé et empêché l’élaboration de nombre de propositions intéressantes, et nous ne croyons pas qu’il soit souhaitable d’attendre le prochain échec du prochain mouvement social pour poser cette problématique :Quelle portée, quelle audibilité et quelle pertinence pour la critique du nationalisme dans les luttes, et quels outils pour lui permettre de s’incarner ?
Cette question présente aujourd’hui d’autant plus d’intérêt que, pendant la guerre en Ukraine, le rapport au nationalisme se questionne sous de nombreux angles, que ce soit à propos des soutiens à divers groupes armés présents sur place, à propos des luttes potentielles aux frontières des pays où les ukrainiens en fuite se rendent, ou à propos des limites des élaborations révolutionnaires qui se cantonnent à leur pays.
C’est dans tout ce contexte qu’il nous semble important de reposer la question de l’idéologie nationaliste, de ses caractéristiques, de ses implications, de ses modes d’expression (qui peuvent laisser entrevoir plusieurs nationalismes), et surtout de ce qui lui oppose une résistance farouche.
« Nous mangerons peut-être du pain noir, mais ça sera notre pain. »
Maurice Thorez, communiste autoritaire mort,en 1964 étouffé par les miettes de son propre pain.
Ce fut une mort mais ce fut sa mort.
Sur Internet : Cocorico : nique ta race ! – Les Fleurs Arctiques
Voir aussi : Les Fleurs Arctiques – Une bibliothèque pour la révolution – Paris 19e