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Roswitha Scholz in Paris / Séminaire Crise & Critique
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"name": "Roswitha Scholz in Paris : Librairie Quilombo et S\u00e9minaire Crise & Critique" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Roswitha-Scholz-in-Paris-Librairie-Quilombo-et-Seminaire-Crise-Critique.html \n\n\u2013 Vendredi 12 mai \n\n\"Le Sexe du capitalisme. Qu'est-ce que la critique de la valeur-dissociation ?\" : Rencontre avec Roswitha Scholz \n\nD\u00e8s 20h \u00e0 la Librairie Quilombo\n\n23, rue Voltaire\n\nParis XIe\n\nM\u00e9tro Rue des boulets ou Nation \n\nEntr\u00e9e libre. \n\nLe patriarcat serait un r\u00e9sidu pr\u00e9capitaliste vou\u00e9 \u00e0 dispara\u00eetre, inadapt\u00e9 au capitalisme pleinement d\u00e9velopp\u00e9. Celui-ci pourrait donc exister sans la supr\u00e9matie du m\u00e2le blanc, occidental et h\u00e9t\u00e9rosexuel. Le marxisme traditionnel n'a jamais consid\u00e9r\u00e9 que le rapport entre les genres \u00e9tait fondamental. Certains courants f\u00e9ministes voient le patriarcat comme un syst\u00e8me quasi ontologique de l'exploitation, dont le capitalisme ne serait que la derni\u00e8re adaptation. Mais pour Roswitha Scholz, le capitalisme est un syst\u00e8me fondamentalement bas\u00e9 sur le rapport social asym\u00e9trique entre les genres, un patriarcat producteur de marchandises d\u00e9termin\u00e9 par la scission sexuelle entre le « masculin » et le « f\u00e9minin ». \n\nS\u00e9minaire \"Crise & Critique\" - 13 et 14 mai 2023\n\nLe Maltais Rouge\n\n40, rue de Malte\n\n75011 Paris \n\nTable de Presse des \u00e9ditions Crise & Critique \n\nParticipation libre et n\u00e9cessaire (5 euros conseill\u00e9s par journ\u00e9e) pour payer la location de la salle (autour de 300 euros) \n\n\u2013 Samedi 13 mai Matin\u00e9e : 9h30 - 12h30 : « Que les choses continuent comme avant, voil\u00e0 la catastrophe ». L'actualit\u00e9 de Walter Benjamin : Conf\u00e9rence-d\u00e9bat avec Herbert B\u00f6ttcher (revue \"Exit !\" - Allemagne) \n\nLa pens\u00e9e de Walter Benjamin vise \u00e0 interrompre le flux de l'histoire en tant que temps uniforme et vide. Au « moment du danger » du fascisme et de la guerre, sa r\u00e9flexion visait \u00e0 interrompre le catastrophique « continuer ainsi ». Il voulait rendre l'histoire lisible de mani\u00e8re \u00e0 ce qu'elle brise sa gangue vide et mette le pr\u00e9sent en difficult\u00e9. Il faut rendre perceptible ce qui a disparu dans l'histoire, notamment les victimes sur lesquelles elle a roul\u00e9 en tant qu'histoire des vainqueurs. \n\nHerbert B\u00f6ttcher, th\u00e9oricien de la critique de la valeur-dissociation et membre du comit\u00e9 de r\u00e9daction de la revue \"Exit !\", illustrera l'actualit\u00e9 de la pens\u00e9e de Walter Benjamin dans la perspective des catastrophes qui se produisent dans le continuum de la crise du capitalisme et qui poussent \u00e0 la destruction du monde. Apr\u00e8s-midi : 14h-16h30 : \"Politique d'identit\u00e9 intersectionnelle et politique de classe n\u00e9o-marxiste. Quelques remarques critiques sur le tabou de l'abstraction \u00e0 gauche\" : Conf\u00e9rence-d\u00e9bat avec Roswitha Scholz (revue \"Exit !\" - Allemagne) \n\nCe n'est pas seulement dans le discours de gauche que la tension entre politique identitaire - o\u00f9 des facteurs d'identification particuliers d\u00e9veloppent des programmes politiques fond\u00e9s sur ces identit\u00e9s - et politique de classe, occupe aujourd'hui une large place. On y oublie toujours le probl\u00e8me de la d\u00e9termination de la forme sociale pour, \u00e0 partir de l\u00e0, m\u00e9diatiser le processus r\u00e9flexif avec la totalit\u00e9 concr\u00e8te et la d\u00e9passer. \n\nIl n'est donc pas possible, comme c'est le cas aujourd'hui, d'invoquer les identit\u00e9s de groupe (m\u00eame en se r\u00e9f\u00e9rant \u00e0 une classe ouvri\u00e8re imaginaire qui n'existe plus) et le fait d'« \u00eatre concern\u00e9 » comme crit\u00e8re de v\u00e9rit\u00e9. La th\u00e9orie critique a besoin d'une distance r\u00e9flexive, pr\u00e9cis\u00e9ment pour ne pas laisser la critique s'adonner en fin de compte \u00e0 une fausse imm\u00e9diatet\u00e9 et tomber dans le pi\u00e8ge barbare des mauvais rapports en cours de d\u00e9sint\u00e9gration. \n\nCela ne fait pas non plus de bien \u00e0 l'engagement pratique. Les int\u00e9r\u00eats particuliers et les sentiments visc\u00e9raux ne peuvent pas \u00eatre le point de d\u00e9part primaire. La dimension socio-psychologique de ce probl\u00e8me sera abord\u00e9e dans la deuxi\u00e8me partie de l'expos\u00e9. \n\nLe Maltais Rouge\n\n40, rue de Malte\n\n75011 Paris \n\n\u2013 Dimanche 14 mai Matin\u00e9e : 9h30 - 12h30 : Discussion autour des concepts de la critique de la valeur-dissociation : Rencontre avec Roswitha Scholz et Herbert B\u00f6ttcher (revue Exit ! - Allemagne) \n\nAvec la critique de la valeur-dissociation sous l'impulsion de Roswitha Scholz, Robert Kurz et de la revue Exit !, Il ne s'agit plus d'un simple \u00e9largissement et approfondissement de la critique marxienne de l'\u00e9conomie politique, il s'agit plut\u00f4t d'un d\u00e9passement th\u00e9orique \u00e0 l'int\u00e9rieur de la critique de la valeur, reconnue comme trop limit\u00e9e pour saisir la totalit\u00e9 sociale. \n\nLa critique de l'\u00e9conomie politique n'est pas seulement enrichie par la critique de la valeur-dissociation, elle en est compl\u00e8tement transform\u00e9e, tout autant au niveau du contenu que de la m\u00e9thode. Nous \u00e9changerons \u00e0 ce propos avec Roswitha Scholz et Herbert B\u00f6ttcher au travers d'une s\u00e9rie de questions sur les concepts de valeur-dissociation, double socialisation, totalit\u00e9 bris\u00e9e, totalit\u00e9 concr\u00e8te, th\u00e9orie des niveaux macro-, m\u00e9so- et micro- de la socialisation, l'importance du r\u00e9alisme dialectique, etc. Apr\u00e8s-midi : 14h-16h30 : \"La gauche et le probl\u00e8me de la reformulation de l'anti-imp\u00e9rialisme dans le contexte du capitalisme de crise\" : Echange avec Pierre Madelin (revue Terrestres - France) \n\nLe Maltais Rouge\n\n40, rue de Malte\n\n75011 Paris \n\nDepuis quelques d\u00e9cennies, beaucoup constatent \u00e0 gauche la r\u00e9surgence de formes dualistes d'internationalisme, poussant de nombreux mouvements ou personnalit\u00e9s dans le r\u00f4le de soutien assum\u00e9 \u00e0 des dictatures ou mouvements « r\u00e9actionnaires » pseudo-anti-h\u00e9g\u00e9moniques : l'Irak de Saddam Hussein, la Syrie de Bachar-al-Assad, la Russie de Poutine, l'islamistophilie d'une certaine gauche r\u00e9gressive \u00e0 l'instar d'un Fran\u00e7ois Burgat, le soutien de certains mouvements pro-palestiniens au Hamas, au Hezbollah et \u00e0 l'Iran, etc. sans parler de la gauche Maduro\/Chavez, de la g\u00e9opolitique de M\u00e9lenchon ou des sorties du Monde Diplomatique et de son directeur de r\u00e9daction Serge Halimi. \n\nAlors que des ann\u00e9es 1920 aux ann\u00e9es 1970, de nombreux courants anti-imp\u00e9rialistes ont pu soutenir des mouvements anti-h\u00e9g\u00e9moniques de lib\u00e9ration ou d'ind\u00e9pendance en apparence progressistes, l'\u00e9chec des modernisations de rattrapage dans les p\u00e9riph\u00e9ries et le processus mondial de crise du capitalisme global \u00e0 partir des ann\u00e9es 1980 ont multipli\u00e9 \u00e0 n'en plus savoir que faire les dictatures de modernisation ou les acteurs m\u00e9tapolitiques religionistes qui ne sont qu'un des visages de la barbarisation du capitalisme et d'un \u00e9tat d'exception de plus en plus permanent. Pour autant, dans le nouveau contexte du capitalisme de crise globale, la vieille grille anti-imp\u00e9rialiste de soutien \u00e0 des \u00c9tats qui comportait encore une vis\u00e9e \u00e9mancipatrice durant la conjoncture des ann\u00e9es 1920-1970 a \u00e9t\u00e9 transpos\u00e9e telle quelle, sans aucune r\u00e9vision de sa compr\u00e9hension du monde contemporain, sur les pires r\u00e9gimes de crise ou mouvements fondamentalistes de la p\u00e9riode actuelle. \n\nPour identifier ce probl\u00e8me persistant, la gauche r\u00e9volutionnaire a alors parl\u00e9 de « campisme » ou d'« anti-imp\u00e9rialisme des imb\u00e9ciles » (Leila Al-Shami) afin de s'en d\u00e9marquer. Moishe Postone a identifi\u00e9 d\u00e8s les ann\u00e9es 2000 ce probl\u00e8me colossal pos\u00e9 au camp de l'\u00e9mancipation en \u00e9voquant le fait que « les progressistes ont \u00e9t\u00e9 confront\u00e9s \u00e0 une situation qu'ils auraient d\u00fb comprendre comme un dilemme : un conflit entre, d'un c\u00f4t\u00e9, une puissance imp\u00e9rialiste mondiale agressive et, de l'autre, un mouvement anti-mondialisation profond\u00e9ment r\u00e9actionnaire, Al-Qa\u00efda, ou un r\u00e9gime fasciste brutal, celui de Saddam Hussein » (Postone dans « Internationalisme et anti-imp\u00e9rialisme »). Il rajoutait : « il n'y a gu\u00e8re eu de tentatives de probl\u00e9matiser ce dilemme et d'analyser cette constellation de mani\u00e8re \u00e0 formuler une critique \u00e0 vis\u00e9e \u00e9mancipatrice, ce qui semble \u00eatre devenu extr\u00eamement difficile dans le monde d'aujourd'hui. Pour cela, il aurait fallu d\u00e9velopper un internationalisme en rupture avec le dualisme de la Guerre froide, un dualisme qui a trop souvent l\u00e9gitim\u00e9 comme \"anti-imp\u00e9rialistes\" des \u00c9tats qui n'\u00e9taient pas plus \u00e9mancipateurs que de nombreux r\u00e9gimes autoritaires et r\u00e9pressifs soutenus par le gouvernement am\u00e9ricain. » Aujourd'hui, \u00e0 gauche, nous sommes loin d'\u00eatre sortis de ces mod\u00e8les et attitudes politiques inad\u00e9quats et anachroniques. \n\nOrganisation : Association Crise & Critique Voir aussi : Palim Psao " ,
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Thèmes :
Lutte contre le patriarcat, féminismes
Lutte des classes, travail et internationalisme
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Du 12 mai à 20h00 au 14 mai 2023 à 16h30,
Où ?
Lieux multiples
#critique
#valeur
#féminisme
#capitalisme
– Vendredi 12 mai
"Le Sexe du capitalisme. Qu’est-ce que la critique de la valeur-dissociation ?" : Rencontre avec Roswitha Scholz
Dès 20h à la Librairie Quilombo
23, rue Voltaire
Paris XIe
Métro Rue des boulets ou Nation
Entrée libre.
Le patriarcat serait un résidu précapitaliste voué à disparaître, inadapté au capitalisme pleinement développé. Celui-ci pourrait donc exister sans la suprématie du mâle blanc, occidental et hétérosexuel. Le marxisme traditionnel n’a jamais considéré que le rapport entre les genres était fondamental. Certains courants féministes voient le patriarcat comme un système quasi ontologique de l’exploitation, dont le capitalisme ne serait que la dernière adaptation. Mais pour Roswitha Scholz, le capitalisme est un système fondamentalement basé sur le rapport social asymétrique entre les genres, un patriarcat producteur de marchandises déterminé par la scission sexuelle entre le « masculin » et le « féminin ».
Séminaire "Crise & Critique" - 13 et 14 mai 2023
Le Maltais Rouge
40, rue de Malte
75011 Paris
Table de Presse des éditions Crise & Critique
Participation libre et nécessaire (5 euros conseillés par journée) pour payer la location de la salle (autour de 300 euros)
– Samedi 13 mai
- Matinée : 9h30 - 12h30 : « Que les choses continuent comme avant, voilà la catastrophe ». L’actualité de Walter Benjamin : Conférence-débat avec Herbert Böttcher (revue "Exit !" - Allemagne)
La pensée de Walter Benjamin vise à interrompre le flux de l’histoire en tant que temps uniforme et vide. Au « moment du danger » du fascisme et de la guerre, sa réflexion visait à interrompre le catastrophique « continuer ainsi ». Il voulait rendre l’histoire lisible de manière à ce qu’elle brise sa gangue vide et mette le présent en difficulté. Il faut rendre perceptible ce qui a disparu dans l’histoire, notamment les victimes sur lesquelles elle a roulé en tant qu’histoire des vainqueurs.
Herbert Böttcher, théoricien de la critique de la valeur-dissociation et membre du comité de rédaction de la revue "Exit !", illustrera l’actualité de la pensée de Walter Benjamin dans la perspective des catastrophes qui se produisent dans le continuum de la crise du capitalisme et qui poussent à la destruction du monde.
- Après-midi : 14h-16h30 : "Politique d’identité intersectionnelle et politique de classe néo-marxiste. Quelques remarques critiques sur le tabou de l’abstraction à gauche" : Conférence-débat avec Roswitha Scholz (revue "Exit !" - Allemagne)
Ce n’est pas seulement dans le discours de gauche que la tension entre politique identitaire - où des facteurs d’identification particuliers développent des programmes politiques fondés sur ces identités - et politique de classe, occupe aujourd’hui une large place. On y oublie toujours le problème de la détermination de la forme sociale pour, à partir de là, médiatiser le processus réflexif avec la totalité concrète et la dépasser.
Il n’est donc pas possible, comme c’est le cas aujourd’hui, d’invoquer les identités de groupe (même en se référant à une classe ouvrière imaginaire qui n’existe plus) et le fait d’« être concerné » comme critère de vérité. La théorie critique a besoin d’une distance réflexive, précisément pour ne pas laisser la critique s’adonner en fin de compte à une fausse immédiateté et tomber dans le piège barbare des mauvais rapports en cours de désintégration.
Cela ne fait pas non plus de bien à l’engagement pratique. Les intérêts particuliers et les sentiments viscéraux ne peuvent pas être le point de départ primaire. La dimension socio-psychologique de ce problème sera abordée dans la deuxième partie de l’exposé.
Le Maltais Rouge
40, rue de Malte
75011 Paris
– Dimanche 14 mai
- Matinée : 9h30 - 12h30 : Discussion autour des concepts de la critique de la valeur-dissociation : Rencontre avec Roswitha Scholz et Herbert Böttcher (revue Exit ! - Allemagne)
Avec la critique de la valeur-dissociation sous l’impulsion de Roswitha Scholz, Robert Kurz et de la revue Exit !, Il ne s’agit plus d’un simple élargissement et approfondissement de la critique marxienne de l’économie politique, il s’agit plutôt d’un dépassement théorique à l’intérieur de la critique de la valeur, reconnue comme trop limitée pour saisir la totalité sociale.
La critique de l’économie politique n’est pas seulement enrichie par la critique de la valeur-dissociation, elle en est complètement transformée, tout autant au niveau du contenu que de la méthode. Nous échangerons à ce propos avec Roswitha Scholz et Herbert Böttcher au travers d’une série de questions sur les concepts de valeur-dissociation, double socialisation, totalité brisée, totalité concrète, théorie des niveaux macro-, méso- et micro- de la socialisation, l’importance du réalisme dialectique, etc.
- Après-midi : 14h-16h30 : "La gauche et le problème de la reformulation de l’anti-impérialisme dans le contexte du capitalisme de crise" : Echange avec Pierre Madelin (revue Terrestres - France)
Le Maltais Rouge
40, rue de Malte
75011 Paris
Depuis quelques décennies, beaucoup constatent à gauche la résurgence de formes dualistes d’internationalisme, poussant de nombreux mouvements ou personnalités dans le rôle de soutien assumé à des dictatures ou mouvements « réactionnaires » pseudo-anti-hégémoniques : l’Irak de Saddam Hussein, la Syrie de Bachar-al-Assad, la Russie de Poutine, l’islamistophilie d’une certaine gauche régressive à l’instar d’un François Burgat, le soutien de certains mouvements pro-palestiniens au Hamas, au Hezbollah et à l’Iran, etc. sans parler de la gauche Maduro/Chavez, de la géopolitique de Mélenchon ou des sorties du Monde Diplomatique et de son directeur de rédaction Serge Halimi.
Alors que des années 1920 aux années 1970, de nombreux courants anti-impérialistes ont pu soutenir des mouvements anti-hégémoniques de libération ou d’indépendance en apparence progressistes, l’échec des modernisations de rattrapage dans les périphéries et le processus mondial de crise du capitalisme global à partir des années 1980 ont multiplié à n’en plus savoir que faire les dictatures de modernisation ou les acteurs métapolitiques religionistes qui ne sont qu’un des visages de la barbarisation du capitalisme et d’un état d’exception de plus en plus permanent. Pour autant, dans le nouveau contexte du capitalisme de crise globale, la vieille grille anti-impérialiste de soutien à des États qui comportait encore une visée émancipatrice durant la conjoncture des années 1920-1970 a été transposée telle quelle, sans aucune révision de sa compréhension du monde contemporain, sur les pires régimes de crise ou mouvements fondamentalistes de la période actuelle.
Pour identifier ce problème persistant, la gauche révolutionnaire a alors parlé de « campisme » ou d’« anti-impérialisme des imbéciles » (Leila Al-Shami) afin de s’en démarquer. Moishe Postone a identifié dès les années 2000 ce problème colossal posé au camp de l’émancipation en évoquant le fait que « les progressistes ont été confrontés à une situation qu’ils auraient dû comprendre comme un dilemme : un conflit entre, d’un côté, une puissance impérialiste mondiale agressive et, de l’autre, un mouvement anti-mondialisation profondément réactionnaire, Al-Qaïda, ou un régime fasciste brutal, celui de Saddam Hussein » (Postone dans « Internationalisme et anti-impérialisme »). Il rajoutait : « il n’y a guère eu de tentatives de problématiser ce dilemme et d’analyser cette constellation de manière à formuler une critique à visée émancipatrice, ce qui semble être devenu extrêmement difficile dans le monde d’aujourd’hui. Pour cela, il aurait fallu développer un internationalisme en rupture avec le dualisme de la Guerre froide, un dualisme qui a trop souvent légitimé comme "anti-impérialistes" des États qui n’étaient pas plus émancipateurs que de nombreux régimes autoritaires et répressifs soutenus par le gouvernement américain. » Aujourd’hui, à gauche, nous sommes loin d’être sortis de ces modèles et attitudes politiques inadéquats et anachroniques.
Organisation : Association Crise & Critique