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Présentation-discussion du livre "Extrême droite : la résistible ascension" (de l’Institut La Boétie)

Thèmes :
Autre Lutte des classes, travail et internationalisme Surveillance, répression, libertés, technopolice

Type d'événement :
Réunion publique

Quand ?
Le 4 octobre à 19h,

Où ?
La Parole Errante
Rue François Debergue 93100 Montreuil

#fascisation

Rencontre organisée par le café-librairie Michèle Firk autour de "Extrême droite : la résistible ascension" en présence de Cassandre Begous, Marlène Benquet, Ugo Palheta, Stefano Palombarini, et de membres de l’AFA et des Soulèvements de la Terre

Brecht écrit "La résistible ascension d’Arturo Ui" en 1941. Parabole didactique sur la montée du nazisme, la pièce dépeint Hitler en gangster dont l’accession au pouvoir est organisée par un trust de vendeurs de choux-fleurs peinant à maintenir leurs marges autrement que par la force et le racket. Inutile de préciser qu’au moment de la rédaction, aussi résistible qu’ait pu être l’ascension fasciste, il fallait bien constater que personne n’avait su l’empêcher.

On ne spéculera pas sur les velléités de s’opposer à la fascisation de l’institut la Boétie (pour une raison simple, le mot n’apparaît quasiment pas dans le livre). Préférant parler d’extrême-droitisation, l’organe intellectuel et intellectuel organique de la FI n’en offre pas moins une synthèse complète sur le sujet : analyse du caractère transclasse du vote RN, des syntagmes réactionnaires qui composent son langage (raciste, sexiste, transphobe et autres) et du soutien nécessaire que lui apporte une bourgeoisie radicalisée. Chacun de ces points mériterait une discussion à part entière tant nous avons besoin d’en affiner notre compréhension.

On peut sans doute partager certaines des intentions revendiquées par la postface du livre : conjurer le sentiment d’inéluctabilité et d’impuissance, identifier les faiblesses de l’extrême droite pour mieux la combattre. On émettra des doutes sur la méthode (constituer un bloc électoral populaire, avec feu l’avenir en commun ou le programme du NFP comme projet contre-hégémonique). Tandis que Michel Barnier préside à l’union des droites depuis Matignon, le processus dialectique de convergence entre extrême droite et extrême centre, la radicalisation galopante d’une bourgeoisie barbare et l’autonomisation relative de l’exécutif semblent s’être ligués pour écarter la possibilité de stopper le fascisme par les urnes. Tout au plus (et ce n’est pas rien) semble-t-il pouvoir être retardé.

Il est probable qu’en vérité personne ne sache comment prévenir le désastre, de même que personne n’a su empêcher l’ascension d’Arturo Ui. D’où la nécessité de multiplier les discussions et de croiser les perspectives. Et s’il s’agit bien de combattre la bête immonde, on rappellera cette citation apocryphe souvent prêtée à Brecht : « Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise ».