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"Nique la France", discussion autour du nationalisme
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"name": "Nique la France, discussion autour du nationalisme" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Nique-la-France-discussion-autour-du-nationalisme.html \n\nAujourd'hui, on assiste \u00e0 une tendance qui monte dans le discours et les actions des politiques et des bourgeois des divers camps politiciens qui nous gouvernent. Partout, la petite musique du nationalisme se r\u00e9pand jusqu'\u00e0 devenir symphonie, les conservateurs sont \u00e0 la grosse caisse mais la gauche n'est pas dans l'orchestre que pour sonner le triangle ! \n\nLe capitalisme ne fait plus (et depuis bien longtemps !) r\u00eaver dans les chaumi\u00e8res. Se tuer au travail, s'entasser dans des m\u00e9tros ou des studios, subir le harc\u00e8lement de France Travail, il n'y a rien \u00e0 en tirer et tout le monde le sait ! \n\nAlors, l'\u00c9tat et le Capital sortent d'autres cartes, vieilles comme le monde... C'est la dette fran\u00e7aise qu'il faudrait sauver, ou bien la souverainet\u00e9 industrielle, p\u00e9renniser NOTRE mod\u00e8le \u00e9nerg\u00e9tique, NOTRE esprit d'entreprise, NOTRE d\u00e9mographie, NOTRE secteur industriel, enfin bref, la France a besoin de vous ! Demain, peut-\u00eatre sur le champ de bataille comme hier, mais aujourd'hui d\u00e9j\u00e0, \u00e0 l'usine ou au bureau ! \n\nHier, l'\u00c9tat a tent\u00e9 de mettre au pas la jeunesse et de l'embrigader dans des services militaires 2.0, le SNU, et a d\u00fb abandonner face aux contestations. Aujourd'hui, face \u00e0 Poutine ou Trump, il invoque l'effort patriote et nous invite \u00e0 s'engager pour la nation d'une mani\u00e8re ou d'une autre en cr\u00e9ant des \"\u00e9pargnes patriotes\" ou en investissant dans l'industrie militaire fran\u00e7aise. \u00c7a produira des missiles, \u00e7a cr\u00e9era de l'emploi et de la richesse et tout ceci est FRAN\u00c7AIS : \u00e7a tombe mal, \u00e7a r\u00e9sume tout ce qu'on d\u00e9teste ! \n\nCe que le pouvoir cherche dans la nation, c'est une \u00e9paisseur morale qui maintienne l'ordre, une fiction qui garantisse la paix sociale dans la soci\u00e9t\u00e9 et justifie la guerre contre d'autres nations, la colonisation du monde, l'imposition de ses normes, la mise au travail pour une cause.\n\nLe nationalisme et son corollaire, le patriotisme, ont toujours \u00e9t\u00e9 un moyen de cr\u00e9er des cat\u00e9gories fictives, concurrentes entre elles que ce soit sur le champ de bataille, quand il est alors mat\u00e9rialis\u00e9 par la plus d\u00e9go\u00fbtante et tragique de ses formes, ou sur d'autres terrains : la concurrence \u00e9conomique, le sport, la culture... Des cat\u00e9gories fictives, sur seule base d'un bout de papier ou d'une \"identit\u00e9 culturelle\" uniforme fantasm\u00e9e, qui ont toujours d\u00e9tourn\u00e9 l'attention des r\u00e9elles oppositions qui traversent ce monde : celle des pauvres et des riches, des d\u00e9cideurs bourgeois et des administr\u00e9s, des laquais et des r\u00e9volt\u00e9s. \n\nLe nationalisme est bien s\u00fbr \u00e9voqu\u00e9 par les fafs ou les conservateurs mais la gauche n'est pas en reste dans toute cette entreprise. Elle invoque cette figure pour un autre argument que l'on entend de plus en plus ces temps-ci : la nation serait un affect qui parle aux masses, susceptible d'\u00eatre le noyau d'un mouvement social f\u00e9d\u00e9rateur car les gens s'y retrouveraient, \u00e7a les rassurerait. Voil\u00e0 m\u00eame que des r\u00e9acs de gauche qui tentent depuis longtemps de capitaliser sur l'identit\u00e9, comme Bouteldja, s'attaquent maintenant \u00e0 ressusciter le patriotisme fran\u00e7ais, qui aurait \u00e9t\u00e9 dissous par la mondialisation et qu'il s'agirait de ressusciter pour en faire la nouvelle voie vers la r\u00e9volution (une r\u00e9volution qui serait faite avec LFI donc...), par le concept fumeux de \"communisme patriote\" (quelqu'un lui a dit qu'on avait d\u00e9j\u00e0 le PRCF pour \u00e7a et que \u00e7a a toujours \u00e9t\u00e9 de la merde stalinienne ?) ou du Frexit d\u00e9colonial. Mais f\u00e9d\u00e9rateur de qui ? Des Fran\u00e7ais... Argh ! Et pour quoi faire ? De la France... Beurk ! Est invoqu\u00e9e alors l'histoire des luttes, des gilets jaunes \u00e0 la Commune en passant par la R\u00e9volution fran\u00e7aise, pour expliquer combien la France pourrait \u00eatre, ou est d\u00e9j\u00e0, ou a toujours \u00e9t\u00e9, le v\u00e9ritable outil qui nous \u00e9mancipera du Capital, ou en tout cas, qu'elle est un passage (\u00e9ternel ?) oblig\u00e9 pour mener \u00e0 un soul\u00e8vement. \n\nMais ces mouvements \u00e9voqu\u00e9s ne peuvent \u00e9videmment pas \u00eatre r\u00e9sum\u00e9s par leurs composantes patriotes ou nationalistes, en conflit avec d'autres composantes. C'est du rackett politique que de faire croire que ce qui a mis en mouvement ceux qui se sont r\u00e9volt\u00e9s est un affect patriote. \n\nLa nation peut-elle \u00eatre r\u00e9volutionnaire ? Certainement oui, si l'on comprend la r\u00e9volution comme ce qu'elle a d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 dans d'autres \u00e9poques, comme en URSS ; mais une r\u00e9volution nationale et nationaliste, n\u00e9cessairement autoritaire par cons\u00e9quent, ne nous \u00e9manciperait pas de l'\u00c9tat, de ses fronti\u00e8res, sa police, sa justice, ses papiers et des exclus qu'elle cr\u00e9e tous les jours \u00e0 la pelle. \n\nVenez donc le 21 mars \u00e0 19h30 r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 la mont\u00e9e contemporaine du nationalisme, discuter des impasses o\u00f9 elle conduit les mouvements sociaux, et surtout r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 des fa\u00e7ons actuelles et urgentes de s'opposer \u00e0 ces discours et ces pratiques, pour cracher sur la France et toutes les nations ! Voir aussi sur Les Fleurs arctiques " ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Vendredi 21 mars à 19h30,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
Aujourd’hui, on assiste à une tendance qui monte dans le discours et les actions des politiques et des bourgeois des divers camps politiciens qui nous gouvernent. Partout, la petite musique du nationalisme se répand jusqu’à devenir symphonie, les conservateurs sont à la grosse caisse mais la gauche n’est pas dans l’orchestre que pour sonner le triangle !
Le capitalisme ne fait plus (et depuis bien longtemps !) rêver dans les chaumières. Se tuer au travail, s’entasser dans des métros ou des studios, subir le harcèlement de France Travail, il n’y a rien à en tirer et tout le monde le sait !
Alors, l’État et le Capital sortent d’autres cartes, vieilles comme le monde... C’est la dette française qu’il faudrait sauver, ou bien la souveraineté industrielle, pérenniser NOTRE modèle énergétique, NOTRE esprit d’entreprise, NOTRE démographie, NOTRE secteur industriel, enfin bref, la France a besoin de vous ! Demain, peut-être sur le champ de bataille comme hier, mais aujourd’hui déjà, à l’usine ou au bureau !
Hier, l’État a tenté de mettre au pas la jeunesse et de l’embrigader dans des services militaires 2.0, le SNU, et a dû abandonner face aux contestations. Aujourd’hui, face à Poutine ou Trump, il invoque l’effort patriote et nous invite à s’engager pour la nation d’une manière ou d’une autre en créant des "épargnes patriotes" ou en investissant dans l’industrie militaire française. Ça produira des missiles, ça créera de l’emploi et de la richesse et tout ceci est FRANÇAIS : ça tombe mal, ça résume tout ce qu’on déteste !
Ce que le pouvoir cherche dans la nation, c’est une épaisseur morale qui maintienne l’ordre, une fiction qui garantisse la paix sociale dans la société et justifie la guerre contre d’autres nations, la colonisation du monde, l’imposition de ses normes, la mise au travail pour une cause.
Le nationalisme et son corollaire, le patriotisme, ont toujours été un moyen de créer des catégories fictives, concurrentes entre elles que ce soit sur le champ de bataille, quand il est alors matérialisé par la plus dégoûtante et tragique de ses formes, ou sur d’autres terrains : la concurrence économique, le sport, la culture... Des catégories fictives, sur seule base d’un bout de papier ou d’une "identité culturelle" uniforme fantasmée, qui ont toujours détourné l’attention des réelles oppositions qui traversent ce monde : celle des pauvres et des riches, des décideurs bourgeois et des administrés, des laquais et des révoltés.
Le nationalisme est bien sûr évoqué par les fafs ou les conservateurs mais la gauche n’est pas en reste dans toute cette entreprise. Elle invoque cette figure pour un autre argument que l’on entend de plus en plus ces temps-ci : la nation serait un affect qui parle aux masses, susceptible d’être le noyau d’un mouvement social fédérateur car les gens s’y retrouveraient, ça les rassurerait. Voilà même que des réacs de gauche qui tentent depuis longtemps de capitaliser sur l’identité, comme Bouteldja, s’attaquent maintenant à ressusciter le patriotisme français, qui aurait été dissous par la mondialisation et qu’il s’agirait de ressusciter pour en faire la nouvelle voie vers la révolution (une révolution qui serait faite avec LFI donc...), par le concept fumeux de "communisme patriote" (quelqu’un lui a dit qu’on avait déjà le PRCF pour ça et que ça a toujours été de la merde stalinienne ?) ou du Frexit décolonial. Mais fédérateur de qui ? Des Français... Argh ! Et pour quoi faire ? De la France... Beurk ! Est invoquée alors l’histoire des luttes, des gilets jaunes à la Commune en passant par la Révolution française, pour expliquer combien la France pourrait être, ou est déjà, ou a toujours été, le véritable outil qui nous émancipera du Capital, ou en tout cas, qu’elle est un passage (éternel ?) obligé pour mener à un soulèvement.
Mais ces mouvements évoqués ne peuvent évidemment pas être résumés par leurs composantes patriotes ou nationalistes, en conflit avec d’autres composantes. C’est du rackett politique que de faire croire que ce qui a mis en mouvement ceux qui se sont révoltés est un affect patriote.
La nation peut-elle être révolutionnaire ? Certainement oui, si l’on comprend la révolution comme ce qu’elle a déjà été dans d’autres époques, comme en URSS ; mais une révolution nationale et nationaliste, nécessairement autoritaire par conséquent, ne nous émanciperait pas de l’État, de ses frontières, sa police, sa justice, ses papiers et des exclus qu’elle crée tous les jours à la pelle.
Venez donc le 21 mars à 19h30 réfléchir à la montée contemporaine du nationalisme, discuter des impasses où elle conduit les mouvements sociaux, et surtout réfléchir à des façons actuelles et urgentes de s’opposer à ces discours et ces pratiques, pour cracher sur la France et toutes les nations !