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Nik toutes les lois, racistes ou pas : Appel pour une manif autonome contre les CRA, les frontières et l’enfermement

Thèmes :
Lutte des classes, travail et internationalisme Lutte des migrant·es et sans-papiers, antiracisme politique, décolonisation Surveillance, répression, libertés, technopolice

Type d'événement :
Rassemblement

Quand ?
Le 30 mars de 14h à 18h,

Où ?
Place de la Réunion
Place de la Réunion 75020 Paris

Appel pour une manif autonome contre les CRA, les frontières et l’enfermement, dimanche 30 mars à 14h, rendez-vous place de la Réunion.

Depuis la loi raciste de Darmanin début 2024 et les élections législatives de juin et leurs 121 députés RN, les politiques de “droite” comme de “gauche” sont en roue libre. On enchaîne les lois racistes (loi Darmanin, circulaire Retailleau, annonces de construction de CRA), antisociales (RSA, loi Kasbarian) ou tout simplement répressives (Comparution immédiates pour les mineurs à partir de 16 ans, pouvoir renforcé des agents de sécu RATP, vidéo surveillance algorithmique pérennisée) pour nous faire chier au quotidien.

Tout ça s’accompagne de discours nauséabonds : grand remplacement évoqué à l’assemblée, “submersion migratoire” martelé sans problème au sommet de l’État, récupération des luttes contre les VSS (Violences Sexistes et Sexuelles) à des fins racistes et xénophobes, obsession pour les OQTF et la répression des “étrangers délinquants”. Cela se traduit par des constructions de nouveaux CRA et prisons (10 nouveaux centres prévus pour 2027, une “super-prison” pour les “narco-trafiquants”) et la répression des luttes et des révoltes (Nahel, Kanaky, Martinique, instructions et affaires anti-terro de partout)…

Ce racisme décomplexé donne des ailes aux fafs qui à Paris viennent pointer leur sale tête jusqu’à la Gaîté Lyrique occupée par des mineurs isolés, attaquer une projection antifasciste et des manifs de sans-papiers. Le tout dans une ambiance générale carrément apathique…

Pour nous, ce qui se passe aujourd’hui est dans la continuité de l’histoire de l’État français qui a toujours joué sur la détestation des étranger.e.s ou assimilé.e.s comme-tel.le.s (depuis les immigrations italiennes et polonaises anciennes jusqu’à aujourd’hui) pour justifier une précarisation (des bidonvilles aux cités de transit, à la ségrégation dans les quartiers) et une répression (création des CRA, “Brigade Nord-Africaine” devenue la BAC d’aujourd’hui, meurtres policiers) toujours croissante de ceux-ci.

Un état ne peut se maintenir qu’en créant des frontières permettant de trier des personnes et de créer des divisions entre une soi-disant population « nationale » qui aurait le droit de vivre sur un territoire donné et des « étrangers ». Ces frontières contrôlent, enferment, tuent et continueront de tuer tant qu’elles existeront.

Une perspective révolutionnaire qui viserait à détruire le racisme et toutes les oppressions doit donc inclure la nécessité d’abattre l’Etat.

Ici, on veut faire une précision importante : le racisme n’est pas spécifique à la droite ou l’extrême droite (même si on l’assimile plus à elles actuellement). Les CRA ont été créés par le PS il y a 40 ans, la gauche (tous partis confondus) sort encore régulièrement des dingueries en faisant le tri entre les “bons” immigrés qui bossent et “s’intègrent”, et les autres. Pour exemples : la CGT réclame la régularisation des sans-papiers qui travaillent, mais pas de tous les sans-papiers, Mélenchon veut “garder” les “étrangers qui payent leur TVA” ou donner la nationalité aux “médecins étrangers”, le PS trouve normal de débattre de l’identité nationale… Même les milieux militants s’en remettent parfois au mythe de l’existence d’une “identité” “nationale” française pour combattre le racisme.

Il ne faut rien attendre d’une quelconque autorité, qu’elle se dise de gauche ou de droite, nous devons construire des luttes autonomes pour aboutir à nos fins.

Fuck la politique, son spectacle et son jeu démocratique qui restera à jamais qu’un chien de garde de ce vieux monde qu’il faut détruire.

Les gens n’ont pas attendu ces constats et cette ambiance puante pour se mettre à lutter contre ce système dégueulasse :

En ne citant que la lutte contre les CRA, les retenus se révoltent continuellement contre leur enfermement et brisent ainsi leur isolement, que ce soit par des grèves de la faim, des évasions, ou en foutant le feu. En 2024, au moins 5 incendies ont eu lieu dans des CRA en métropole et plus d’une quarantaine de retenus ont réussi à se faire la belle. Et à l’extérieur des personnes en soutien visent, pleine de rage, la destruction des CRA : tags, parloirs sauvages, liens avec l’intérieur, actions de sabotages et d’attaques contre la machine à enfermer (boîtes privés, état, cogestionnaires de la misère comme France terre d’asile, ASFFAM, etc.)

Lutter contre les CRA, les frontières et l’enfermement c’est se révolter ici et maintenant.

C’est ne rien attendre pour exprimer sa rage contre ce monde et ce système qui enferme des personnes parce qu’iels n’ont pas les “bons papiers”.

C’est comprendre que pour les détruire, il faut s’attaquer à toutes les autres oppressions, au pouvoir quelle que soit sa forme et aux États quels qu’ils soient.

Pour cela on doit se rencontrer, échanger, discuter, s’organiser de façon autonome à nos échelles, sortir de l’atomisation dans lequel on nous maintient.

Cette manif se voudrait donc être modestement un de ces moments de rencontre. En espérant qu’elle puisse lancer une dynamique plus large de lutte !

Multiplions les actions autonomes, les manifs, les tractages, les discussions, les rencontres, les sabotages et les attaques !

Brûle les CRA, les prisons et leur monde de merde !
Mort aux pouvoirs, aux partis et aux États !
Vive les luttes autonomes, l’auto-organisation et la vie libre !