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Marche contre les violences, les crimes et le racisme d’État
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"name": "Marche contre les violences, les crimes et le racisme d\u2019\u00c9tat" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Marche-contre-les-violences-les-crimes-et-le-racisme-d-Etat.html \n\nLe R\u00e9seau d'Entraide V\u00e9rit\u00e9 et Justice appelle \u00e0 marcher et\/ou participer \u00e0 des \u00e9v\u00e9nements ce samedi 15 mars 2025 avec les familles de victimes et les survivant\u00b7es des violences polici\u00e8res, p\u00e9nitentiaires, psychiatriques, judiciaires... contre l'impunit\u00e9 de ces violences, contre les propos, actes, violences et crimes racistes, x\u00e9nophobes, n\u00e9grophobes, rromophobes, islamophobes, homophobes, transphobes sexistes. Nous marcherons ensemble pour la m\u00e9moire des victimes tu\u00e9es, disparues, disparues forc\u00e9e et l'honneur des survivant\u00b7es de l'\u00c9tat policier et judiciaire... \n\nLa solidarit\u00e9 est notre arme, organisons-nous et renfor\u00e7ons-la au-del\u00e0 des fronti\u00e8res.\n\nOn n'oublie pas, on ne pardonne pas !\n\nPas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos !\n\nPas de justice, pas de paix ! \n\nRDV le SAMEDI 15 MARS 2025 dans plusieurs villes : \n\nPARIS :\n\nRDV \u00e0 13h Mo Barb\u00e8s - 2, bvd Barb\u00e8s (Paris 18) - arriv\u00e9e \u00e0 la Ga\u00eet\u00e9 Lyrique occup\u00e9e, rue Papin (Paris 3) \n\nBLOIS\n\nSAINT-ETIENNE\n\nAMIENS\n\nBORDEAUX\n\nTOULOUSE \n\n... et partout ailleurs pour dire : \n\n\u2013 Stop aux violences et crimes d'\u00c9tat et aux racismes syst\u00e9miques \n\n\u2013 Pour la libert\u00e9 de circulation et la r\u00e9gularisation pour toutes et tous \n\n\u2013 A bas les fronti\u00e8res, les CRA, les prisons, l'enfermement.... \n\nContacter le REVJ\n\nRevendications du REVJ\n\nPour Soutenir le R\u00e9seau d'Entraide V\u00e9rit\u00e9 et Justice \n\nTEXTE D'APPEL \n\nNos combats ne datent pas d'hier. Depuis de trop nombreuses ann\u00e9es, la police et la gendarmerie fran\u00e7aises blessent, mutilent, violent et tuent des personnes et des populations qui, en raison de leur classe sociale, de leur couleur de peau, de leur religion, de leur orientation sexuelle et de leur expression de genre, ne correspondent pas \u00e0 l'ordre \u00e9tabli. Elles blessent, mutilent, violent et tuent ceux et celles dont les luttes contestent cet ordre \u00e9tabli par leurs id\u00e9es politiques, leurs r\u00e9voltes, leurs modes de vie. \n\nLa France poss\u00e8de une longue histoire de violences polici\u00e8res. Des territoires colonis\u00e9s d'Afrique aux quartiers populaires actuels, de l'Hexagone \u00e0 la R\u00e9union, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte, la Kanaky, les violences d'aujourd'hui sont la continuit\u00e9 des massacres perp\u00e9tr\u00e9s hier au nom de l'ordre colonial. Ces massacres incluent ceux des tirailleurs s\u00e9n\u00e9galais en 1944 \u00e0 Thiaroye, des gr\u00e9vistes guadeloup\u00e9ens du 14 f\u00e9vrier 1952, et des Alg\u00e9riens du 17 octobre 1961 \u00e0 Paris, o\u00f9 les manifestants d\u00e9non\u00e7aient les violences polici\u00e8res et revendiquaient l'ind\u00e9pendance de l'Alg\u00e9rie. \n\nDans les ann\u00e9es 1960, marqu\u00e9es par de nombreux crimes racistes et des violences polici\u00e8res mortelles visant les travailleurs immigr\u00e9s et fran\u00e7ais, mais aussi les \u00e9tudiants, notamment lors de la r\u00e9pression brutale de mai-juin 1968, apparaissent les premiers Comit\u00e9s V\u00e9rit\u00e9 et Justice. Des proches des victimes de violences polici\u00e8res, des voisin\u00b7es, des coll\u00e8gues, des militant\u00b7es et des intellectuels s'organisent alors pour mener un combat juridique et politique. Aujourd'hui, nous h\u00e9ritons de leurs outils de d\u00e9fense populaire pour lutter contre la r\u00e9pression violente que l'\u00c9tat fait subir, nous fait subir, les invisibilisations et la criminalisation des victimes, mortes ou vivantes : solidarit\u00e9 morale et financi\u00e8re avec les familles et victimes survivantes, accompagnement dans les affaires judiciaires, r\u00e9alisation de contre-enqu\u00eates, participation aux audiences dans les tribunaux, cr\u00e9ation de relais autonomes de diffusion de l'information, organisation de marches, pour ne citer que quelques exemples. \n\nUne vingtaine d'ann\u00e9es plus tard, en 1983, plusieurs r\u00e9voltes \u00e9clatent dans les quartiers populaires. Face aux crimes racistes et s\u00e9curitaires perp\u00e9tr\u00e9s par la police. Les r\u00e9voltes sont des moyens de d\u00e9fense collective suite \u00e0 des crimes racistes dans les quartiers populaires. \u00c0 la suite des r\u00e9voltes de 1983, les habitant\u00b7es, familles et militant\u00b7es s'organisent en associations ou en Comit\u00e9s V\u00e9rit\u00e9 et Justice et marchent ensemble pour l'\u00e9galit\u00e9 des droits et contre le racisme. La m\u00eame ann\u00e9e, l'Association des familles de victimes des crimes racistes et s\u00e9curitaires est cr\u00e9\u00e9e. \n\nEn 2010, plusieurs Comit\u00e9s V\u00e9rit\u00e9 et Justice se rassemblent et cr\u00e9ent le collectif Vies Vol\u00e9es, afin de rompre l'isolement face aux violences et de porter leurs luttes. R\u00e9pondant \u00e0 l'appel lanc\u00e9 par le Collectif Oppos\u00e9 \u00e0 la Brutalit\u00e9 Polici\u00e8re (COPB) de Montr\u00e9al pour faire du 15 mars la Journ\u00e9e Internationale contre la brutalit\u00e9 polici\u00e8re, le collectif Vies Vol\u00e9es et d'autres comit\u00e9s de victimes \u00e0 Paris, ainsi que le collectif Contre Les Abus Policiers (CLAP33) \u00e0 Bordeaux, organisent la marche contre les violences polici\u00e8res du 15 mars 2011. Depuis lors, cette date est le rendez-vous annuel des familles de victimes et des survivant\u00b7es de violences polici\u00e8res, p\u00e9nitentiaires et psychiatriques en France. \n\nCes derni\u00e8res ann\u00e9es, le nombre de bless\u00e9\u00b7es et mutil\u00e9\u00b7es par les armes de la police et de la gendarmerie (matraques, taser, flash-ball, lanceur de balle de d\u00e9fense, grenades) a aussi augment\u00e9. Ces armes, d'abord exp\u00e9riment\u00e9es dans les quartiers populaires dans les ann\u00e9es 1990, font aujourd'hui de plus en plus de victimes lors des manifestations ou des rassemblements festifs, accompagn\u00e9s d'une criminalisation de toute protestation. En 2014, apr\u00e8s la mort de R\u00e9mi Fraisse, plusieurs bless\u00e9\u00b7es cr\u00e9ent l'Assembl\u00e9e des bless\u00e9\u00b7es. \n\nLa r\u00e9pression s'est ensuite intensifi\u00e9e, d'abord lors des manifestations contre la Loi travail en 2016, puis pendant le mouvement des Gilets Jaunes en 2018. Le collectif des Mutil\u00e9\u00b7es pour l'exemple est n\u00e9 \u00e0 la suite de ces r\u00e9pressions. \n\nDepuis 2007, le r\u00e9seau des associations, comit\u00e9s et collectifs s'organise au fil des luttes, des proc\u00e8s, des rencontres, des victimes et des proches de victimes. Le R\u00e9seau d'Entraide V\u00e9rit\u00e9 et Justice se constitue en tant que tel en 2021. Aujourd'hui, il appelle \u00e0 manifester ensemble, partout en France, de l'Hexagone \u00e0 la R\u00e9union. Ce r\u00e9seau rassemble de nombreuses familles de victimes tu\u00e9es par la police et la gendarmerie, des familles qui ont perdu un proche tu\u00e9 en prison ou suite \u00e0 des disparitions forc\u00e9es, ainsi que des personnes bless\u00e9es et mutil\u00e9es par les forces de l'ordre. Il appelle \u00e0 lutter ensemble contre les violences polici\u00e8res, militaires et psychiatriques. \n\nL'impunit\u00e9 polici\u00e8re et la complicit\u00e9 de la justice sont le prolongement de ces violences. D'apr\u00e8s le journal Basta !, 213 interventions polici\u00e8res l\u00e9tales recens\u00e9es de 1977 \u00e0 2020. Parmi ces 213 affaires, 39 % ont \u00e9t\u00e9 class\u00e9es sans suite, et 28 % se sont sold\u00e9es par un non-lieu. De plus, parmi les 32 \u00e9borgnements, 6 mutilations de mains et 1 de pied survenues pendant les Gilets Jaunes, un seul proc\u00e8s a eu lieu, sans qu'aucune condamnation n'ait \u00e9t\u00e9 prononc\u00e9e contre le policier ou le gendarme responsable des tirs.\" Depuis des ann\u00e9es, les victimes et les familles de victimes d\u00e9noncent la lenteur judiciaire et l'impunit\u00e9 polici\u00e8re, avec l'\u00e9vitement de l'enqu\u00eate, le faux et usage de faux en \u00e9criture publique, le refus d'acc\u00e8s aux preuves et leurs falsifications et destructions, le refus d'entendre les t\u00e9moins, la criminalisation des victimes vivantes et mortes, les intimidations, la difficult\u00e9 d'obtenir syst\u00e9matiquement une reconstitution r\u00e9elle des faits sur les lieux du crime l\u00e9tal ou non. Depuis des ann\u00e9es, nous d\u00e9non\u00e7ons cette impunit\u00e9 polici\u00e8re, nous d\u00e9non\u00e7ons un syst\u00e8me d\u00e9termin\u00e9 \u00e0 nous habituer aux violences, aux crimes et au racisme d'\u00c9tat, \u00e0 les justifier, \u00e0 les banaliser, et \u00e0 faire accepter l'id\u00e9e que le port d'un uniforme autorise \u00e0 \u00eatre arm\u00e9, \u00e0 torturer, blesser, mutiler, violer et \u00e0 tuer. \n\nComme en 1983, lors de la marche pour l'\u00e9galit\u00e9, comme en 1996, lors de la mobilisation de l'\u00e9glise Saint-Bernard \u00e0 Paris par les personnes qui n'avaient pas les papiers fran\u00e7ais, comme \u00e0 la suite des r\u00e9voltes de 2005, du mouvement des Gilets Jaunes en 2018, des r\u00e9voltes de 2020 et de 2023, construisons ensemble cette solidarit\u00e9, contre l'injustice et l'impunit\u00e9, en exigeant V\u00e9rit\u00e9, Justice et R\u00e9parations pour toutes les victimes d'hier \u00e0 aujourd'hui des meurtres n\u00e9ocoloniaux, des brutalit\u00e9s polici\u00e8res, militaires, des violences aux fronti\u00e8res, de l'enfermement, des violences administratives, et judiciaires.\n\nN'oublions pas que la solidarit\u00e9, le soutien aux victimes, les mobilisations contre l'injustice et l'impunit\u00e9 sont des rapports de force \u00e0 maintenir et \u00e0 renforcer.\n\nCe premier trimestre 2025 s'annonce d'espoir tant par une condamnation de la France que par des proc\u00e8s \u00e0 venir. \n\nComme le 27 f\u00e9vrier 2025, la Cour Europ\u00e9enne des Droits de l'Homme (CEDH) a condamn\u00e9 la France pour violation du droit \u00e0 la vie concernant la mort de R\u00e9mi Fraisse. L'acharnement de sa famille \u00e0 obtenir justice et r\u00e9parations a permis d'aller au del\u00e0 de ce non-lieu de la juridiction fran\u00e7aise pour faire condamner la France. Le gendarme tireur de la grenade avait b\u00e9n\u00e9fici\u00e9 d'un non-lieu confirm\u00e9 par la cours de cassation en 2021. L'\u00c9tat fran\u00e7ais est r\u00e9guli\u00e8rement condamn\u00e9 tant par la CEDH que l'ONU pour violation des droits humains, du droit \u00e0 la vie, pour tortures, traitements inhumains et d\u00e9gradants, et pour autant elle continue \u00e0 orchestrer ces violences et crimes en militarisant son \u00e9tat policier que l'appareil judiciaire d\u00e9core d'impunit\u00e9s et de d\u00e9ni de justice par les non-lieux, les classements sans suite, des acquittements, des sursis et tant d'autres violences judiciaires. \n\nComme le 4 mars dernier, le parquet a requis un proc\u00e8s aux assises pour meurtre \u00e0 l'encontre du policier qui a tu\u00e9 Nahel Merzouk, 17 ans, le 27 juin 2023, \u00e0 Nanterre. Le meurtre de Nahel fait \u00e9cho, deux semaines plus t\u00f4t, le 14 juin 2023 \u00e0 celui d'Alhoussein Camara, 19 ans, \u00e0 Angoul\u00eame, le policier auteur du tir est mis en examen pour homicide volontaire... \n\nToute vie est une vie ! Ni oubli, ni pardon ! \n\nNous disons : \n\nStop aux violations des droits humains, \u00e0 l'impunit\u00e9 et au d\u00e9ni de justice\n\nStop aux violences et crimes d'\u00c9tat. Stop aux mort.es aux fronti\u00e8res, sur les routes, en m\u00e9diterran\u00e9e, dans les CRA, en enfermement psychiatrique, en prison, par la police, la gendarmerie...\n\nStop aux discriminations, aux racismes syst\u00e9miques, aux racismes des politiques migratoires, au fascisme, \u00e0 la x\u00e9nophobie, \u00e0 la n\u00e9grophobie, \u00e0 l'islamophobie, \u00e0 l'anti-tsiganisme, aux g\u00e9nocides, aux massacres, aux nettoyages ethniques, \u00e0 l'esclavagisme moderne.\n\nStop au n\u00e9ocolonialisme, \u00e0 l'imp\u00e9rialisme, au capitalisme, aux pillages, \u00e0 la militarisation.\n\nStop \u00e0 l'ing\u00e9rence colonialiste, au nazisme et aux discours fascisants et racistes des politiques, aux violences patriarcales, LGBTphobes et notamment \u00e0 la transphobie. \n\nSolidarit\u00e9 et soutien aux survivant.es, aux familles endeuill\u00e9es, aux familles des disparu.e.s forc\u00e9.e.s et port\u00e9.e.s disparu.e.s,\n\nSolidarit\u00e9 et soutien aux personnes exil\u00e9es, migrantes, aux personnes avec ou sans papiers fran\u00e7ais, aux mineur-es \u00e9tranger-es non accompagn\u00e9-es, aux personnes sans h\u00e9bergement, sans logement, aux personnes pr\u00e9caires... R\u00e9gularisation pour toutes et tous \n\nSolidarit\u00e9 et soutien aux m\u00e8res protectrices, \u00e0 toutes les victimes.\n\nSolidarit\u00e9 et soutien aux r\u00e9volt\u00e9\u00b7es du monde entier.\n\nSolidarit\u00e9 et soutien aux peuples opprim\u00e9s \u00e0 travers le monde.\n\nLa solidarit\u00e9 est notre arme, organisons-nous et renfor\u00e7ons-la au-del\u00e0 des fronti\u00e8res. \n\nMigrer est un droit !\n\nOn n'oublie pas, on ne pardonne pas ! \n\nPas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos !\n\nPas de justice, pas de paix ! Voir la page Facebook Voir aussi @reseau_entraide_verite_justice " ,
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Surveillance, répression, libertés, technopolice
Lutte des migrant·es et sans-papiers, antiracisme politique, décolonisation
Type d'événement :
Rassemblement
Quand ?
Cet événement est passé
Samedi 15 mars de 13h12 à 18h00,
Où ?
Place de la Chapelle
Place de la Chapelle 75018 Paris
Le Réseau d’Entraide Vérité et Justice appelle à marcher et/ou participer à des événements ce samedi 15 mars 2025 avec les familles de victimes et les survivant·es des violences policières, pénitentiaires, psychiatriques, judiciaires... contre l’impunité de ces violences, contre les propos, actes, violences et crimes racistes, xénophobes, négrophobes, rromophobes, islamophobes, homophobes, transphobes sexistes. Nous marcherons ensemble pour la mémoire des victimes tuées, disparues, disparues forcée et l’honneur des survivant·es de l’État policier et judiciaire...
La solidarité est notre arme, organisons-nous et renforçons-la au-delà des frontières.
On n’oublie pas, on ne pardonne pas !
Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos !
Pas de justice, pas de paix !
RDV le SAMEDI 15 MARS 2025 dans plusieurs villes :
PARIS :
RDV à 13h Mo Barbès - 2, bvd Barbès (Paris 18) - arrivée à la Gaîté Lyrique occupée, rue Papin (Paris 3)
BLOIS
SAINT-ETIENNE
AMIENS
BORDEAUX
TOULOUSE
... et partout ailleurs pour dire :
– Stop aux violences et crimes d’État et aux racismes systémiques
– Pour la liberté de circulation et la régularisation pour toutes et tous
– A bas les frontières, les CRA, les prisons, l’enfermement....
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Revendications du REVJ
Pour Soutenir le Réseau d’Entraide Vérité et Justice
TEXTE D’APPEL
Nos combats ne datent pas d’hier. Depuis de trop nombreuses années, la police et la gendarmerie françaises blessent, mutilent, violent et tuent des personnes et des populations qui, en raison de leur classe sociale, de leur couleur de peau, de leur religion, de leur orientation sexuelle et de leur expression de genre, ne correspondent pas à l’ordre établi. Elles blessent, mutilent, violent et tuent ceux et celles dont les luttes contestent cet ordre établi par leurs idées politiques, leurs révoltes, leurs modes de vie.
La France possède une longue histoire de violences policières. Des territoires colonisés d’Afrique aux quartiers populaires actuels, de l’Hexagone à la Réunion, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane, Mayotte, la Kanaky, les violences d’aujourd’hui sont la continuité des massacres perpétrés hier au nom de l’ordre colonial. Ces massacres incluent ceux des tirailleurs sénégalais en 1944 à Thiaroye, des grévistes guadeloupéens du 14 février 1952, et des Algériens du 17 octobre 1961 à Paris, où les manifestants dénonçaient les violences policières et revendiquaient l’indépendance de l’Algérie.
Dans les années 1960, marquées par de nombreux crimes racistes et des violences policières mortelles visant les travailleurs immigrés et français, mais aussi les étudiants, notamment lors de la répression brutale de mai-juin 1968, apparaissent les premiers Comités Vérité et Justice. Des proches des victimes de violences policières, des voisin·es, des collègues, des militant·es et des intellectuels s’organisent alors pour mener un combat juridique et politique. Aujourd’hui, nous héritons de leurs outils de défense populaire pour lutter contre la répression violente que l’État fait subir, nous fait subir, les invisibilisations et la criminalisation des victimes, mortes ou vivantes : solidarité morale et financière avec les familles et victimes survivantes, accompagnement dans les affaires judiciaires, réalisation de contre-enquêtes, participation aux audiences dans les tribunaux, création de relais autonomes de diffusion de l’information, organisation de marches, pour ne citer que quelques exemples.
Une vingtaine d’années plus tard, en 1983, plusieurs révoltes éclatent dans les quartiers populaires. Face aux crimes racistes et sécuritaires perpétrés par la police. Les révoltes sont des moyens de défense collective suite à des crimes racistes dans les quartiers populaires. À la suite des révoltes de 1983, les habitant·es, familles et militant·es s’organisent en associations ou en Comités Vérité et Justice et marchent ensemble pour l’égalité des droits et contre le racisme. La même année, l’Association des familles de victimes des crimes racistes et sécuritaires est créée.
En 2010, plusieurs Comités Vérité et Justice se rassemblent et créent le collectif Vies Volées, afin de rompre l’isolement face aux violences et de porter leurs luttes. Répondant à l’appel lancé par le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COPB) de Montréal pour faire du 15 mars la Journée Internationale contre la brutalité policière, le collectif Vies Volées et d’autres comités de victimes à Paris, ainsi que le collectif Contre Les Abus Policiers (CLAP33) à Bordeaux, organisent la marche contre les violences policières du 15 mars 2011. Depuis lors, cette date est le rendez-vous annuel des familles de victimes et des survivant·es de violences policières, pénitentiaires et psychiatriques en France.
Ces dernières années, le nombre de blessé·es et mutilé·es par les armes de la police et de la gendarmerie (matraques, taser, flash-ball, lanceur de balle de défense, grenades) a aussi augmenté. Ces armes, d’abord expérimentées dans les quartiers populaires dans les années 1990, font aujourd’hui de plus en plus de victimes lors des manifestations ou des rassemblements festifs, accompagnés d’une criminalisation de toute protestation. En 2014, après la mort de Rémi Fraisse, plusieurs blessé·es créent l’Assemblée des blessé·es.
La répression s’est ensuite intensifiée, d’abord lors des manifestations contre la Loi travail en 2016, puis pendant le mouvement des Gilets Jaunes en 2018. Le collectif des Mutilé·es pour l’exemple est né à la suite de ces répressions.
Depuis 2007, le réseau des associations, comités et collectifs s’organise au fil des luttes, des procès, des rencontres, des victimes et des proches de victimes. Le Réseau d’Entraide Vérité et Justice se constitue en tant que tel en 2021. Aujourd’hui, il appelle à manifester ensemble, partout en France, de l’Hexagone à la Réunion. Ce réseau rassemble de nombreuses familles de victimes tuées par la police et la gendarmerie, des familles qui ont perdu un proche tué en prison ou suite à des disparitions forcées, ainsi que des personnes blessées et mutilées par les forces de l’ordre. Il appelle à lutter ensemble contre les violences policières, militaires et psychiatriques.
L’impunité policière et la complicité de la justice sont le prolongement de ces violences. D’après le journal Basta !, 213 interventions policières létales recensées de 1977 à 2020. Parmi ces 213 affaires, 39 % ont été classées sans suite, et 28 % se sont soldées par un non-lieu. De plus, parmi les 32 éborgnements, 6 mutilations de mains et 1 de pied survenues pendant les Gilets Jaunes, un seul procès a eu lieu, sans qu’aucune condamnation n’ait été prononcée contre le policier ou le gendarme responsable des tirs." Depuis des années, les victimes et les familles de victimes dénoncent la lenteur judiciaire et l’impunité policière, avec l’évitement de l’enquête, le faux et usage de faux en écriture publique, le refus d’accès aux preuves et leurs falsifications et destructions, le refus d’entendre les témoins, la criminalisation des victimes vivantes et mortes, les intimidations, la difficulté d’obtenir systématiquement une reconstitution réelle des faits sur les lieux du crime létal ou non. Depuis des années, nous dénonçons cette impunité policière, nous dénonçons un système déterminé à nous habituer aux violences, aux crimes et au racisme d’État, à les justifier, à les banaliser, et à faire accepter l’idée que le port d’un uniforme autorise à être armé, à torturer, blesser, mutiler, violer et à tuer.
Comme en 1983, lors de la marche pour l’égalité, comme en 1996, lors de la mobilisation de l’église Saint-Bernard à Paris par les personnes qui n’avaient pas les papiers français, comme à la suite des révoltes de 2005, du mouvement des Gilets Jaunes en 2018, des révoltes de 2020 et de 2023, construisons ensemble cette solidarité, contre l’injustice et l’impunité, en exigeant Vérité, Justice et Réparations pour toutes les victimes d’hier à aujourd’hui des meurtres néocoloniaux, des brutalités policières, militaires, des violences aux frontières, de l’enfermement, des violences administratives, et judiciaires.
N’oublions pas que la solidarité, le soutien aux victimes, les mobilisations contre l’injustice et l’impunité sont des rapports de force à maintenir et à renforcer.
Ce premier trimestre 2025 s’annonce d’espoir tant par une condamnation de la France que par des procès à venir.
Comme le 27 février 2025, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a condamné la France pour violation du droit à la vie concernant la mort de Rémi Fraisse. L’acharnement de sa famille à obtenir justice et réparations a permis d’aller au delà de ce non-lieu de la juridiction française pour faire condamner la France. Le gendarme tireur de la grenade avait bénéficié d’un non-lieu confirmé par la cours de cassation en 2021. L’État français est régulièrement condamné tant par la CEDH que l’ONU pour violation des droits humains, du droit à la vie, pour tortures, traitements inhumains et dégradants, et pour autant elle continue à orchestrer ces violences et crimes en militarisant son état policier que l’appareil judiciaire décore d’impunités et de déni de justice par les non-lieux, les classements sans suite, des acquittements, des sursis et tant d’autres violences judiciaires.
Comme le 4 mars dernier, le parquet a requis un procès aux assises pour meurtre à l’encontre du policier qui a tué Nahel Merzouk, 17 ans, le 27 juin 2023, à Nanterre. Le meurtre de Nahel fait écho, deux semaines plus tôt, le 14 juin 2023 à celui d’Alhoussein Camara, 19 ans, à Angoulême, le policier auteur du tir est mis en examen pour homicide volontaire...
Toute vie est une vie ! Ni oubli, ni pardon !
Nous disons :
Stop aux violations des droits humains, à l’impunité et au déni de justice
Stop aux violences et crimes d’État. Stop aux mort.es aux frontières, sur les routes, en méditerranée, dans les CRA, en enfermement psychiatrique, en prison, par la police, la gendarmerie...
Stop aux discriminations, aux racismes systémiques, aux racismes des politiques migratoires, au fascisme, à la xénophobie, à la négrophobie, à l’islamophobie, à l’anti-tsiganisme, aux génocides, aux massacres, aux nettoyages ethniques, à l’esclavagisme moderne.
Stop au néocolonialisme, à l’impérialisme, au capitalisme, aux pillages, à la militarisation.
Stop à l’ingérence colonialiste, au nazisme et aux discours fascisants et racistes des politiques, aux violences patriarcales, LGBTphobes et notamment à la transphobie.
Solidarité et soutien aux survivant.es, aux familles endeuillées, aux familles des disparu.e.s forcé.e.s et porté.e.s disparu.e.s,
Solidarité et soutien aux personnes exilées, migrantes, aux personnes avec ou sans papiers français, aux mineur-es étranger-es non accompagné-es, aux personnes sans hébergement, sans logement, aux personnes précaires... Régularisation pour toutes et tous
Solidarité et soutien aux mères protectrices, à toutes les victimes.
Solidarité et soutien aux révolté·es du monde entier.
Solidarité et soutien aux peuples opprimés à travers le monde.
La solidarité est notre arme, organisons-nous et renforçons-la au-delà des frontières.
Migrer est un droit !
On n’oublie pas, on ne pardonne pas !
Pas de fachos dans les quartiers, pas de quartiers pour les fachos !
Pas de justice, pas de paix !