Jocelyne Saab et la résistance palestinienne. "Au Poste" - CinéMutins Club #4
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"name": "Jocelyne Saab et la r\u00e9sistance palestinienne. Au Poste Cin\u00e9Mutins Club #4" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Jocelyne-Saab-et-la-resistance-palestinienne-Au-Poste-CineMutins-Club-4.html \n\nPour cerner le pr\u00e9sent, plonger dans le pass\u00e9. \n\nPour sa 4e \u00e9dition, \"Au Poste Cin\u00e9Mutins Club\" vous propose de plonger dans l'\u0153uvre de la Franco-Libanaise Jocelyne Saab. Les projections seront suivies d'un d\u00e9bat avec Mathilde Rouxel, chercheuse et directrice de l'Association Jocelyne Saab, et Jean-Fran\u00e7ois Corty, vice-pr\u00e9sident de M\u00e9decins du Monde, favorablement connu de nos services. \n\nNOTRE CIN\u00c9 CLUB \n\nChaque premier jeudi de chaque mois, \u00e0 la tomb\u00e9e de la nuit, le m\u00e9dia autonome Au Poste s'associe avec les francs-tireurs de la plateforme VOD Cin\u00e9Mutins pour des rencontres grand \u00e9cran \u00e0 C\u00e9sure. Un long m\u00e9trage de cin\u00e9ma, l'\u00e9quipe du film, une projection et ensuite : un d\u00e9bat d\u00eenatoire retransmis live et en roue libre sur Au Poste depuis la cantine. Et en premi\u00e8re partie, pour brasser les genres et les gens, un ou deux courts m\u00e9trages.\n\nPrix libre, satisfaction garantie.\n\nEn partenariat avec La (super) Scop des Sales Gosses. \n\nLibre participation aux frais. Cela nous permettra de r\u00e9tribuer les auteurs\/r\u00e9alisateurs\/producteurs (nous louons les films projet\u00e9s) et de financer une partie de l'organisation. \n\nPROGRAMME : \n\n\u2013 18h30 : Court m\u00e9trage\n\nFilm des \u00e9tudiants en cin\u00e9ma de Nanterre \u00e0 confirmer. \n\n\u2013 19h : 5 films de Jocelyne Saab\n\nPr\u00e9sent\u00e9s en version restaur\u00e9e, ces films font partie du coffret « Jocelyne Saab, cin\u00e9aste (p\u00e9riode 1974-1982) » \u00e9dit\u00e9 par les Mutins de Pang\u00e9e. \n\nJocelyne Saab est n\u00e9e \u00e0 Beyrouth en 1948, ann\u00e9e de la Nakba, dans un quartier tr\u00e8s mixe de Beyrouth-Ouest o\u00f9 se c\u00f4toient musulmans libanais, kurdes, chr\u00e9tiens. En 1968, elle entre \u00e0 l'universit\u00e9 et d\u00e9couvre la r\u00e9alit\u00e9 des camps de r\u00e9fugi\u00e9s palestiniens. Elle fait des \u00e9tudes d'\u00e9conomie en d\u00e9pit de son d\u00e9sir de cin\u00e9ma, et se lance dans le journalisme. Gr\u00e2ce \u00e0 France 3, elle devient reporter de guerre, envoy\u00e9e dans la Libye de Kadhafi, l'Irak de Saddam Hussein, mais surtout dans le Sinai et le Golan syrien en 1973, lors de la Guerre d'Octobre qui \u00e9branle Isra\u00ebl et permet \u00e0 l'\u00c9gypte de r\u00e9cup\u00e9rer une partie des territoires occup\u00e9s par l'arm\u00e9e isra\u00e9lienne depuis 1967. \n\nEn 1974, elle r\u00e9alise \"Les Femmes palestiniennes\" sur la lutte des Palestiniennes au Liban. Tr\u00e8s classique dans sa forme (Saab a appris \u00e0 faire des images dans les canons de la t\u00e9l\u00e9vision fran\u00e7aise), le film est pourtant jug\u00e9 trop militant et censur\u00e9. \u00c0 partir de l\u00e0, elle d\u00e9cide de travailler \u00e0 son compte. Les groupes arm\u00e9s palestiniens lui font confiance : elle est la premi\u00e8re journaliste \u00e0 documenter un camp d'entra\u00eenement palestinien, le premier \u00e0 pratiquer les commandos-suicides. \n\n\"Le Front du refus\" (1975) est l'un des scoops qui propulsent sa carri\u00e8re. En d\u00e9pit du ton critique qu'elle emploie (car incapable de comprendre comment cette violence destructrice pouvait r\u00e9parer la douleur de la colonisation), les Palestiniens continuent de lui faire confiance, gr\u00e2ce notamment au travail qu'elle r\u00e9alise apr\u00e8s le massacre de la Quarantaine en 1976. La Quarantaine est un quartier situ\u00e9 au nord est de Beyrouth, \u00e0 l'\u00e9poque un bidonville peupl\u00e9 en majorit\u00e9 de Kurdes, de musulmans libanais et de Palestiniens, dans une r\u00e9gion \u00e0 majorit\u00e9 chr\u00e9tienne. Le massacre perp\u00e9tr\u00e9 par les milices chr\u00e9tiennes d'extr\u00eame droite est consid\u00e9r\u00e9 comme le premier de la guerre civile. \n\nJocelyne Saab ne le documente pas directement : avec \"Les Enfants de la guerre\" (1976), elle fait un retour sur le massacre en interrogeant les enfants survivants, pour la plupart palestiniens. Elle continue de couvrir le conflit jusqu'\u00e0 l'invasion isra\u00e9lienne du Liban en 1982 et le si\u00e8ge de Beyrouth-Ouest, qui avait pour objectif d'\u00e9liminer les leaders de l'OLP. Rest\u00e9e \u00e0 Beyrouth pendant le si\u00e8ge, Jocelyne Saab r\u00e9alise \"Beyrouth, ma ville\" (1982), une ode politique \u00e0 la vie, qui documente l'occupation isra\u00e9lienne de Beyrouth jusqu'au d\u00e9sespoir du d\u00e9part des Palestiniens, qui solda leur pr\u00e9sence. \n\nC'est \u00e0 elle qu'Arafat demande de documenter son d\u00e9part du Liban sur l'Atlantis, le bateau qui le m\u00e8nera en Gr\u00e8ce : \"Le Bateau de l'exil\" (1982) est le film-gardien de ces images, et fut le dernier documentaire r\u00e9alis\u00e9 \u00e0 Beyrouth par la cin\u00e9aste. Le d\u00e9part des Palestiniens du Liban a marqu\u00e9 pour elle la fin d'un monde, au prix, pour tous trop co\u00fbteux, de l'utopie. \n\n\u2013 Les Femmes palestiniennes\n\nJocelyne Saab donne la parole aux femmes palestiniennes, victimes souvent oubli\u00e9es du conflit isra\u00e9lo-palestinien. Documentaire, 1974, couleur, France, 16 mm, 16 min. \n\n\u2013 \"Le Front du Refus (ou Les Commandos-suicides)\"\n\nQuand la paix s'av\u00e8re impossible, tous les moyens sont bons pour d\u00e9fendre une cause politique. De l\u00e0 na\u00eet, \u00e0 la fronti\u00e8re qui s\u00e9pare les territoires palestiniens et ce qu'ils refusent de reconna\u00eetre comme Isra\u00ebl, l'id\u00e9e des commandos-suicides. Jocelyne Saab filme des adolescents de seize \u00e0 vingt-deux ans, qui s'entra\u00eenent sans rel\u00e2che, dans une base secr\u00e8te souterraine, \u00e0 devenir des commandos-suicides. Documentaire, 1975, couleur, France, 16 mm, 10 min. \n\n\u2013 \"Les Enfants de la guerre\"\n\nQuelques jours apr\u00e8s le massacre de la Quarantaine, dans un bidonville \u00e0 majorit\u00e9 musulmane de Beyrouth, Jocelyne Saab suit et rencontre les enfants rescap\u00e9s, marqu\u00e9s par les visions horribles des combats qui se sont d\u00e9roul\u00e9s sous leurs yeux. En leur offrant des crayons pour dessiner et en les engageant \u00e0 jouer sous l'\u0153il de sa cam\u00e9ra, la r\u00e9alisatrice se retrouve face \u00e0 un constat amer : ils ne connaissent plus d'autre jeu que celui de la guerre, qui, rapidement, devient pour eux aussi un m\u00e9tier. Documentaire, 1976, couleur, France, 16\/35 mm, 10 min. \n\n\u2013 \"Beyrouth, ma ville\"\n\nEn juillet 1982, l'arm\u00e9e isra\u00e9lienne assi\u00e8ge Beyrouth. Quatre jours plus t\u00f4t, Jocelyne Saab voit sa maison br\u00fbler et 150 ans partir en fum\u00e9e. Elle se pose alors la question : quand tout cela a-t-il commenc\u00e9 ? Chaque lieu deviendra alors une histoire et chaque nom une m\u00e9moire. Documentaire, 1982, couleur, Liban, 16 mm, 37 min. \n\n\u2013 \"Le Bateau de l'exil\"\n\nApr\u00e8s avoir v\u00e9cu dans la clandestinit\u00e9 \u00e0 Beyrouth pour \u00e9chapper aux Isra\u00e9liens, le chef de l'OLP Yasser Arafat a quitt\u00e9 le Liban pour un nouvel exil en Gr\u00e8ce puis en Tunisie \u00e0 bord du paquebot Atlantis. Il parle de son destin et de l'avenir de l'OLP. Documentaire, 1982, couleur, Liban, 16 mm, 12 min. \n\n\u00c0 21h, d\u00e9bat en public avec Mathilde Rouxel, chercheuse et directrice de l'Association Jocelyne Saab et de Jean-Fran\u00e7ois Corty, vice-pr\u00e9sident de M\u00e9decins du Monde, favorablement connu de nos services. Voir aussi Au Poste " ,
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Thèmes :
Lutte des migrant·es et sans-papiers, antiracisme politique, décolonisation
Éducation populaire
Lutte contre le patriarcat, féminismes
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Le 7 décembre de 18h30 à 22h30,
Où ?
Césure
13 Rue Santeuil 75005 Paris
#Palestine
Pour cerner le présent, plonger dans le passé.
Pour sa 4e édition, "Au Poste CinéMutins Club" vous propose de plonger dans l’œuvre de la Franco-Libanaise Jocelyne Saab. Les projections seront suivies d’un débat avec Mathilde Rouxel, chercheuse et directrice de l’Association Jocelyne Saab, et Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde, favorablement connu de nos services.
NOTRE CINÉ CLUB
Chaque premier jeudi de chaque mois, à la tombée de la nuit, le média autonome Au Poste s’associe avec les francs-tireurs de la plateforme VOD CinéMutins pour des rencontres grand écran à Césure. Un long métrage de cinéma, l’équipe du film, une projection et ensuite : un débat dînatoire retransmis live et en roue libre sur Au Poste depuis la cantine. Et en première partie, pour brasser les genres et les gens, un ou deux courts métrages.
Prix libre, satisfaction garantie.
En partenariat avec La (super) Scop des Sales Gosses.
Libre participation aux frais. Cela nous permettra de rétribuer les auteurs/réalisateurs/producteurs (nous louons les films projetés) et de financer une partie de l’organisation.
PROGRAMME :
– 18h30 : Court métrage
Film des étudiants en cinéma de Nanterre à confirmer.
– 19h : 5 films de Jocelyne Saab
Présentés en version restaurée, ces films font partie du coffret « Jocelyne Saab, cinéaste (période 1974-1982) » édité par les Mutins de Pangée.
Jocelyne Saab est née à Beyrouth en 1948, année de la Nakba, dans un quartier très mixe de Beyrouth-Ouest où se côtoient musulmans libanais, kurdes, chrétiens. En 1968, elle entre à l’université et découvre la réalité des camps de réfugiés palestiniens. Elle fait des études d’économie en dépit de son désir de cinéma, et se lance dans le journalisme. Grâce à France 3, elle devient reporter de guerre, envoyée dans la Libye de Kadhafi, l’Irak de Saddam Hussein, mais surtout dans le Sinai et le Golan syrien en 1973, lors de la Guerre d’Octobre qui ébranle Israël et permet à l’Égypte de récupérer une partie des territoires occupés par l’armée israélienne depuis 1967.
En 1974, elle réalise "Les Femmes palestiniennes" sur la lutte des Palestiniennes au Liban. Très classique dans sa forme (Saab a appris à faire des images dans les canons de la télévision française), le film est pourtant jugé trop militant et censuré. À partir de là, elle décide de travailler à son compte. Les groupes armés palestiniens lui font confiance : elle est la première journaliste à documenter un camp d’entraînement palestinien, le premier à pratiquer les commandos-suicides.
"Le Front du refus" (1975) est l’un des scoops qui propulsent sa carrière. En dépit du ton critique qu’elle emploie (car incapable de comprendre comment cette violence destructrice pouvait réparer la douleur de la colonisation), les Palestiniens continuent de lui faire confiance, grâce notamment au travail qu’elle réalise après le massacre de la Quarantaine en 1976. La Quarantaine est un quartier situé au nord est de Beyrouth, à l’époque un bidonville peuplé en majorité de Kurdes, de musulmans libanais et de Palestiniens, dans une région à majorité chrétienne. Le massacre perpétré par les milices chrétiennes d’extrême droite est considéré comme le premier de la guerre civile.
Jocelyne Saab ne le documente pas directement : avec "Les Enfants de la guerre" (1976), elle fait un retour sur le massacre en interrogeant les enfants survivants, pour la plupart palestiniens. Elle continue de couvrir le conflit jusqu’à l’invasion israélienne du Liban en 1982 et le siège de Beyrouth-Ouest, qui avait pour objectif d’éliminer les leaders de l’OLP. Restée à Beyrouth pendant le siège, Jocelyne Saab réalise "Beyrouth, ma ville" (1982), une ode politique à la vie, qui documente l’occupation israélienne de Beyrouth jusqu’au désespoir du départ des Palestiniens, qui solda leur présence.
C’est à elle qu’Arafat demande de documenter son départ du Liban sur l’Atlantis, le bateau qui le mènera en Grèce : "Le Bateau de l’exil" (1982) est le film-gardien de ces images, et fut le dernier documentaire réalisé à Beyrouth par la cinéaste. Le départ des Palestiniens du Liban a marqué pour elle la fin d’un monde, au prix, pour tous trop coûteux, de l’utopie.
– Les Femmes palestiniennes
Jocelyne Saab donne la parole aux femmes palestiniennes, victimes souvent oubliées du conflit israélo-palestinien. Documentaire, 1974, couleur, France, 16 mm, 16 min.
– "Le Front du Refus (ou Les Commandos-suicides)"
Quand la paix s’avère impossible, tous les moyens sont bons pour défendre une cause politique. De là naît, à la frontière qui sépare les territoires palestiniens et ce qu’ils refusent de reconnaître comme Israël, l’idée des commandos-suicides. Jocelyne Saab filme des adolescents de seize à vingt-deux ans, qui s’entraînent sans relâche, dans une base secrète souterraine, à devenir des commandos-suicides. Documentaire, 1975, couleur, France, 16 mm, 10 min.
– "Les Enfants de la guerre"
Quelques jours après le massacre de la Quarantaine, dans un bidonville à majorité musulmane de Beyrouth, Jocelyne Saab suit et rencontre les enfants rescapés, marqués par les visions horribles des combats qui se sont déroulés sous leurs yeux. En leur offrant des crayons pour dessiner et en les engageant à jouer sous l’œil de sa caméra, la réalisatrice se retrouve face à un constat amer : ils ne connaissent plus d’autre jeu que celui de la guerre, qui, rapidement, devient pour eux aussi un métier. Documentaire, 1976, couleur, France, 16/35 mm, 10 min.
– "Beyrouth, ma ville"
En juillet 1982, l’armée israélienne assiège Beyrouth. Quatre jours plus tôt, Jocelyne Saab voit sa maison brûler et 150 ans partir en fumée. Elle se pose alors la question : quand tout cela a-t-il commencé ? Chaque lieu deviendra alors une histoire et chaque nom une mémoire. Documentaire, 1982, couleur, Liban, 16 mm, 37 min.
– "Le Bateau de l’exil"
Après avoir vécu dans la clandestinité à Beyrouth pour échapper aux Israéliens, le chef de l’OLP Yasser Arafat a quitté le Liban pour un nouvel exil en Grèce puis en Tunisie à bord du paquebot Atlantis. Il parle de son destin et de l’avenir de l’OLP. Documentaire, 1982, couleur, Liban, 16 mm, 12 min.
À 21h, débat en public avec Mathilde Rouxel, chercheuse et directrice de l’Association Jocelyne Saab et de Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde, favorablement connu de nos services.