En finir VRAIMENT avec la gauche
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"name": "En finir VRAIMENT avec la gauche" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/En-finir-VRAIMENT-avec-la-gauche.html \n\nPourquoi et comment en finir avec la gauche ? \n\nPourquoi ? \n\nLa question est bien plut\u00f4t de se demander pourquoi la question se pose encore aujourd'hui. On est maintenant bien loin de 68 et de ce moment o\u00f9 une partie des aires r\u00e9volutionnaires s'est enkyst\u00e9e dans une repr\u00e9sentation d'elle-m\u00eame comme contre-pouvoir jusqu'\u00e0 devenir une gauche qui cherche et m\u00e9rite le pouvoir. On est loin aussi de la dite « vague rose » de 81 qui a emport\u00e9 dans cette perspective de conqu\u00eate (et d'en finir avec la droite) une partie de ceux qui cherchaient dix ans plus t\u00f4t la conflictualit\u00e9 et la subversion, certains s'installant bien \u00e0 l'aise dans cette victoire \u00e9lectorale, derri\u00e8re Mitterrand qui pour sa part n'avait rien d'un soixante-huitard avec son pass\u00e9 proche de l'extr\u00eame droite, et n'a jamais pr\u00e9tendu \u00e0 aucune conflictualit\u00e9 autre que celle de gagner les \u00e9lections, quand d'autres se sont retrouv\u00e9s alors dans une situation schizophr\u00e9nique, avec un calcul \u00e0 trop de bandes pour \u00eatre autre chose qu'un alibi (on participe au pouvoir mais en fait c'est pour le subvertir de l'int\u00e9rieur, et, en fait, on est du c\u00f4t\u00e9 de ceux qui voudront renverser le pouvoir qu'on incarne). \n\nDepuis ces \u00e9poques o\u00f9, si on ignore tout des d\u00e9bats historiques entre r\u00e9volutionnaires, on pouvait peut-\u00eatre encore parler d'ambigu\u00eft\u00e9, d'illusion, puis de trahison (la fameuse trahison de 83...), la gauche a gouvern\u00e9, non seulement la France mais aussi l'Europe, elle a mis en place les politiques qui se poursuivent actuellement en terme de politique migratoire (instauration des centres de r\u00e9tention, chantage \u00e0 l'int\u00e9gration qui justifie le tri des migrants parce qu'\"on ne peut pas accueillir toute la mis\u00e8re du monde\"), et en terme de mise au travail avec le RMI sous conditions, les diverses r\u00e9formes de l'Unedic, elle a modernis\u00e9 et agrandi les prisons et cr\u00e9\u00e9 les QHS, elle a \"r\u00e9tabli l'ordre\" colonial en tirant sur les Kanaks en Nouvelle-Cal\u00e9donie, pour ne citer que quelques exemples frappants. Elle a aussi bien s\u00fbr gouvern\u00e9 avec la droite et certainement favoris\u00e9 la mont\u00e9e de l'extr\u00eame droite par calcul \u00e9lectoraliste. On n'a rien sans rien et on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs. \n\nMieux encore : comme c'est quand m\u00eame « la gauche », elle a cherch\u00e9 par tous moyens \u00e0 garder un pied dans les luttes, \u00e0 travers ses relais divers, sa « gauche de la gauche » toujours pr\u00eate \u00e0 devenir Gauche Plurielle, Nupes ou Front populaire, ses syndicats qui se retroussent les manches pour faire cesser les mouvements sociaux au moment opportun, ses relais associatifs qui maintiennent l'ordre et la bonne humeur dans les banlieues, ses grands fr\u00e8res... Elle a impuls\u00e9 le gigantesque think-tank de l'adaptation aux \u00e9volutions du capitalisme, avec les \u00e9l\u00e8ves de Foucault qui concoctent le Plan d'Aide au Retour \u00e0 l'Emploi, avec ses sociologues\/criminologues qui affinent la s\u00e9curit\u00e9 et la r\u00e9pression pro-active, avec ses politiques de pr\u00e9ventions et son contr\u00f4le social \u00e0 grande \u00e9chelle. \n\nLes politiques mises en place par la gauche suivent leur cours, am\u00e9lior\u00e9es par des gouvernements d'experts, ou de droite, peut-\u00eatre bient\u00f4t d'extr\u00eame droite, sans rupture. \u00c7a roule. Mais cette gauche s'est objectivement d\u00e9lit\u00e9e. Le PS, garant de ses capacit\u00e9s \u00e0 gouverner, est d\u00e9sormais fantomatique. Le PC n'est plus qu'un ramassis de vieux r\u00e9acs qui font la promotion du p\u00e2t\u00e9 Enaff et des contr\u00f4les aux fronti\u00e8res. Ses \"forces vives\", r\u00e9cemment quasi victorieuses aux l\u00e9gislatives, sont men\u00e9es par un ex socialiste qui \u00e9ructe contre les Tch\u00e9tch\u00e8nes, se pr\u00e9sente comme un homme providentiel aux accents populistes, diffuse \u00e0 tout va racisme et antis\u00e9mitisme. \n\nOn aurait pu penser que cette agonie, \u00e0 laquelle on assiste depuis trop longtemps, laisserait la place libre pour que la conflictualit\u00e9 se d\u00e9livre des leviers qui l'entravent inlassablement et que cette Autonomie qui s'est construite tant bien que mal hors de la gauche et contre elle depuis les ann\u00e9es 70 apporte suffisamment d'entrain pour que, une fois les cha\u00eenes rompues, un vent de lutte se l\u00e8ve enfin. Or il n'en est rien, et les aires qui se disent aujourd'hui encore \"autonomes\" ne se souviennent m\u00eame plus que cette autonomie, c'est contre la gauche qu'elle voulait se construire. Aujourd'hui plus que jamais, alors qu'il faudrait mettre le dernier coup de pelle \u00e0 une gauche exsangue, une bonne partie des aires qui se veulent subversives pr\u00e9f\u00e8rent activer la r\u00e9animation du cadavre, faire vivre les syndicats, voter et surtout faire voter, parce que c'est quand m\u00eame \"moins pire\", un gouvernement de gauche, et m\u00eame de se faire le relais des vieilles rengaines populistes, racistes, int\u00e9grationnistes qui ont \u00e9t\u00e9 le pire de ces aires politiques. \n\nComment ? \n\nCe qu'on voudrait se demander d'abord c'est comment on est arriv\u00e9 \u00e0 cette situation o\u00f9 la politique du \"moins pire\" est port\u00e9e en \u00e9tendard par les aires \u00e0 pr\u00e9tention r\u00e9volutionnaire. De l\u00e0 pourra peut-\u00eatre enfin s'ouvrir cette question vitale : comment en finir avec la gauche, et avec elle, en finir avec les perspectives de contr\u00f4le des luttes et de leur devenir, pour nourrir enfin des perspectives r\u00e9volutionnaires vivantes. C'est aussi se demander comment lutter sous et contre une gauche qui se retrouve paradoxalement autant aux portes du pouvoir que l'extr\u00eame-droite. \n\nA ce \"comment ?\"-l\u00e0 ne r\u00e9pondra aucune recette miracle ; c'est bien pour cette raison qu'il faut ouvrir la question et en discuter largement. Cette soir\u00e9e a comme perspective d'y contribuer. Voir aussi Les Fleurs arctiques " ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Le 11 octobre à 19h30,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
Pourquoi et comment en finir avec la gauche ?
Pourquoi ?
La question est bien plutôt de se demander pourquoi la question se pose encore aujourd’hui. On est maintenant bien loin de 68 et de ce moment où une partie des aires révolutionnaires s’est enkystée dans une représentation d’elle-même comme contre-pouvoir jusqu’à devenir une gauche qui cherche et mérite le pouvoir. On est loin aussi de la dite « vague rose » de 81 qui a emporté dans cette perspective de conquête (et d’en finir avec la droite) une partie de ceux qui cherchaient dix ans plus tôt la conflictualité et la subversion, certains s’installant bien à l’aise dans cette victoire électorale, derrière Mitterrand qui pour sa part n’avait rien d’un soixante-huitard avec son passé proche de l’extrême droite, et n’a jamais prétendu à aucune conflictualité autre que celle de gagner les élections, quand d’autres se sont retrouvés alors dans une situation schizophrénique, avec un calcul à trop de bandes pour être autre chose qu’un alibi (on participe au pouvoir mais en fait c’est pour le subvertir de l’intérieur, et, en fait, on est du côté de ceux qui voudront renverser le pouvoir qu’on incarne).
Depuis ces époques où, si on ignore tout des débats historiques entre révolutionnaires, on pouvait peut-être encore parler d’ambiguïté, d’illusion, puis de trahison (la fameuse trahison de 83...), la gauche a gouverné, non seulement la France mais aussi l’Europe, elle a mis en place les politiques qui se poursuivent actuellement en terme de politique migratoire (instauration des centres de rétention, chantage à l’intégration qui justifie le tri des migrants parce qu’"on ne peut pas accueillir toute la misère du monde"), et en terme de mise au travail avec le RMI sous conditions, les diverses réformes de l’Unedic, elle a modernisé et agrandi les prisons et créé les QHS, elle a "rétabli l’ordre" colonial en tirant sur les Kanaks en Nouvelle-Calédonie, pour ne citer que quelques exemples frappants. Elle a aussi bien sûr gouverné avec la droite et certainement favorisé la montée de l’extrême droite par calcul électoraliste. On n’a rien sans rien et on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs.
Mieux encore : comme c’est quand même « la gauche », elle a cherché par tous moyens à garder un pied dans les luttes, à travers ses relais divers, sa « gauche de la gauche » toujours prête à devenir Gauche Plurielle, Nupes ou Front populaire, ses syndicats qui se retroussent les manches pour faire cesser les mouvements sociaux au moment opportun, ses relais associatifs qui maintiennent l’ordre et la bonne humeur dans les banlieues, ses grands frères... Elle a impulsé le gigantesque think-tank de l’adaptation aux évolutions du capitalisme, avec les élèves de Foucault qui concoctent le Plan d’Aide au Retour à l’Emploi, avec ses sociologues/criminologues qui affinent la sécurité et la répression pro-active, avec ses politiques de préventions et son contrôle social à grande échelle.
Les politiques mises en place par la gauche suivent leur cours, améliorées par des gouvernements d’experts, ou de droite, peut-être bientôt d’extrême droite, sans rupture. Ça roule. Mais cette gauche s’est objectivement délitée. Le PS, garant de ses capacités à gouverner, est désormais fantomatique. Le PC n’est plus qu’un ramassis de vieux réacs qui font la promotion du pâté Enaff et des contrôles aux frontières. Ses "forces vives", récemment quasi victorieuses aux législatives, sont menées par un ex socialiste qui éructe contre les Tchétchènes, se présente comme un homme providentiel aux accents populistes, diffuse à tout va racisme et antisémitisme.
On aurait pu penser que cette agonie, à laquelle on assiste depuis trop longtemps, laisserait la place libre pour que la conflictualité se délivre des leviers qui l’entravent inlassablement et que cette Autonomie qui s’est construite tant bien que mal hors de la gauche et contre elle depuis les années 70 apporte suffisamment d’entrain pour que, une fois les chaînes rompues, un vent de lutte se lève enfin. Or il n’en est rien, et les aires qui se disent aujourd’hui encore "autonomes" ne se souviennent même plus que cette autonomie, c’est contre la gauche qu’elle voulait se construire. Aujourd’hui plus que jamais, alors qu’il faudrait mettre le dernier coup de pelle à une gauche exsangue, une bonne partie des aires qui se veulent subversives préfèrent activer la réanimation du cadavre, faire vivre les syndicats, voter et surtout faire voter, parce que c’est quand même "moins pire", un gouvernement de gauche, et même de se faire le relais des vieilles rengaines populistes, racistes, intégrationnistes qui ont été le pire de ces aires politiques.
Comment ?
Ce qu’on voudrait se demander d’abord c’est comment on est arrivé à cette situation où la politique du "moins pire" est portée en étendard par les aires à prétention révolutionnaire. De là pourra peut-être enfin s’ouvrir cette question vitale : comment en finir avec la gauche, et avec elle, en finir avec les perspectives de contrôle des luttes et de leur devenir, pour nourrir enfin des perspectives révolutionnaires vivantes. C’est aussi se demander comment lutter sous et contre une gauche qui se retrouve paradoxalement autant aux portes du pouvoir que l’extrême-droite.
A ce "comment ?"-là ne répondra aucune recette miracle ; c’est bien pour cette raison qu’il faut ouvrir la question et en discuter largement. Cette soirée a comme perspective d’y contribuer.