Discussion sur la privatisation de la sécurité
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"name": "Discussion sur la privatisation de la s\u00e9curit\u00e9" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Discussion-sur-la-privatisation-de-la-securite.html \n\nLe monopole de la violence et de la s\u00e9curit\u00e9 est th\u00e9oriquement d\u00e9tenu par l'\u00c9tat ; il le fixe par ses lois, ses flics. Cette question semble toutefois \u00e9voluer ces derni\u00e8res ann\u00e9es, notamment depuis la guerre en Irak o\u00f9 des soci\u00e9t\u00e9s de s\u00e9curit\u00e9 priv\u00e9e sont employ\u00e9es lors de ce conflit par les \u00c9tats-Unis dans une forme de sous-traitance militaire. \n\nDepuis, ces soci\u00e9t\u00e9s de s\u00e9curit\u00e9 priv\u00e9e apparaissent progressivement partout dans le monde, surtout en Russie et aux \u00c9tats-Unis, et voient se renouveler ainsi une forme nouvelle de mercenariat. Ces soci\u00e9t\u00e9s priv\u00e9es, qu'elles soient russes comme le bataillon Wagner ou am\u00e9ricaines comme Academi se d\u00e9veloppent et changent \u00e0 la fois la mani\u00e8re dont les guerres d'aujourd'hui se d\u00e9roulent mais \u00e9galement la mani\u00e8re dont la s\u00e9curit\u00e9 interne des \u00c9tats est pens\u00e9e. En effet, les r\u00e9cents Jeux Olympiques en sont un exemple r\u00e9cent : le business de la s\u00e9curit\u00e9 est en plein boom depuis les ann\u00e9es 90 et le d\u00e9veloppement des techniques de surveillance comme les cam\u00e9ras, les algorithmes utilis\u00e9s pour traiter les donn\u00e9es, y participe grandement. \n\nAinsi, durant ces jeux et les mois qui l'ont pr\u00e9c\u00e9d\u00e9, France Travail a activement cherch\u00e9 \u00e0 recruter dans ce secteur en finan\u00e7ant uniquement des formations li\u00e9es \u00e0 la s\u00e9curit\u00e9, afin de garnir la ville de vigiles. \n\nDu c\u00f4t\u00e9 de la s\u00e9curisation des villes, on a vu aussi certaines mairies, comme celles de Nice, Montpellier ou Toulouse, faire appel \u00e0 des soci\u00e9t\u00e9s priv\u00e9es ou semi-priv\u00e9es et assermenter des agents pour lutter dans certains quartiers contre « l'ins\u00e9curit\u00e9 ». On peut \u00e9galement noter l'apparition des GIPS (Groupes d'intervention pr\u00e9vention protection), une soci\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e financ\u00e9e par la mairie de Paris charg\u00e9e d'effectuer des rondes autour des principaux bailleurs parisiens. Ceci est \u00e0 mettre en lien avec la r\u00e9cente loi Kasbarian dite « anti-squat », largement en faveur des propri\u00e9taires, qui facilite les expulsions locatives et des squats. Ce sont donc en partie des entreprises priv\u00e9es qui se chargent de faire appliquer des mesures et lois gouvernementales. \n\nTous ces changements r\u00e9cents dans la mani\u00e8re dont la s\u00e9curit\u00e9 se pense et se d\u00e9veloppe peuvent s'analyser comme la poursuite d'une politique lib\u00e9rale qui depuis les ann\u00e9es 80 r\u00e9duit le r\u00f4le de l'\u00c9tat dans l'\u00e9conomie pour favoriser le d\u00e9veloppement de la propri\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e, cette derni\u00e8re \u00e9tant un socle plus que fondamental du capitalisme. La privatisation de la s\u00e9curit\u00e9 est donc un moyen pour l'\u00c9tat et le Capital de s'accorder face aux transformations de l'\u00e9conomie qui s'est op\u00e9r\u00e9e ces quarante derni\u00e8res ann\u00e9es. C'est pour cela que l'on retrouve cette privatisation de la s\u00e9curit\u00e9 dans des aspects multiples qu'ils soient militaires ou civils (dans les commerces, les entreprises, les b\u00e2timents et logements). \n\nOn peut mentionner \u00e9galement que cette privatisation de la s\u00e9curit\u00e9 va parfois avec l'encouragement dans le discours politique de formes de s\u00e9curit\u00e9 citoyennes. On pense par exemple \u00e0 l'apologie des milices qui se constituent en d\u00e9fense de la propri\u00e9t\u00e9 priv\u00e9e et de l'ordre existant comme en Nouvelle-Cal\u00e9donie il y a quelques mois ou lors de d\u00e9logements de squats comme \u00e0 Toulouse il y a quelques ann\u00e9es. \n\nBien entendu la perspective n'est pas ici la d\u00e9fense d'une s\u00e9curit\u00e9 publique ; il s'agira durant cette discussion de r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 ce qu'impliquent concr\u00e8tement ces changements dans nos perspectives, \u00e0 savoir la lutte contre le Capital et l'\u00c9tat. Voir aussi Les fleurs arctiques " ,
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Thèmes :
Autre
Surveillance, répression, libertés, technopolice
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Le 24 janvier à 19h30,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
Le monopole de la violence et de la sécurité est théoriquement détenu par l’État ; il le fixe par ses lois, ses flics. Cette question semble toutefois évoluer ces dernières années, notamment depuis la guerre en Irak où des sociétés de sécurité privée sont employées lors de ce conflit par les États-Unis dans une forme de sous-traitance militaire.
Depuis, ces sociétés de sécurité privée apparaissent progressivement partout dans le monde, surtout en Russie et aux États-Unis, et voient se renouveler ainsi une forme nouvelle de mercenariat. Ces sociétés privées, qu’elles soient russes comme le bataillon Wagner ou américaines comme Academi se développent et changent à la fois la manière dont les guerres d’aujourd’hui se déroulent mais également la manière dont la sécurité interne des États est pensée. En effet, les récents Jeux Olympiques en sont un exemple récent : le business de la sécurité est en plein boom depuis les années 90 et le développement des techniques de surveillance comme les caméras, les algorithmes utilisés pour traiter les données, y participe grandement.
Ainsi, durant ces jeux et les mois qui l’ont précédé, France Travail a activement cherché à recruter dans ce secteur en finançant uniquement des formations liées à la sécurité, afin de garnir la ville de vigiles.
Du côté de la sécurisation des villes, on a vu aussi certaines mairies, comme celles de Nice, Montpellier ou Toulouse, faire appel à des sociétés privées ou semi-privées et assermenter des agents pour lutter dans certains quartiers contre « l’insécurité ». On peut également noter l’apparition des GIPS (Groupes d’intervention prévention protection), une société privée financée par la mairie de Paris chargée d’effectuer des rondes autour des principaux bailleurs parisiens. Ceci est à mettre en lien avec la récente loi Kasbarian dite « anti-squat », largement en faveur des propriétaires, qui facilite les expulsions locatives et des squats. Ce sont donc en partie des entreprises privées qui se chargent de faire appliquer des mesures et lois gouvernementales.
Tous ces changements récents dans la manière dont la sécurité se pense et se développe peuvent s’analyser comme la poursuite d’une politique libérale qui depuis les années 80 réduit le rôle de l’État dans l’économie pour favoriser le développement de la propriété privée, cette dernière étant un socle plus que fondamental du capitalisme. La privatisation de la sécurité est donc un moyen pour l’État et le Capital de s’accorder face aux transformations de l’économie qui s’est opérée ces quarante dernières années. C’est pour cela que l’on retrouve cette privatisation de la sécurité dans des aspects multiples qu’ils soient militaires ou civils (dans les commerces, les entreprises, les bâtiments et logements).
On peut mentionner également que cette privatisation de la sécurité va parfois avec l’encouragement dans le discours politique de formes de sécurité citoyennes. On pense par exemple à l’apologie des milices qui se constituent en défense de la propriété privée et de l’ordre existant comme en Nouvelle-Calédonie il y a quelques mois ou lors de délogements de squats comme à Toulouse il y a quelques années.
Bien entendu la perspective n’est pas ici la défense d’une sécurité publique ; il s’agira durant cette discussion de réfléchir à ce qu’impliquent concrètement ces changements dans nos perspectives, à savoir la lutte contre le Capital et l’État.