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Discussion - Illégalisme & crime organisé
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"name": "Ill\u00e9galisme & crime organis\u00e9" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Discussion-Illegalisme-crime-organise.html \n\nOn voit poindre de temps en temps des r\u00e9flexions qui voudraient que les r\u00e9volutionnaires se fassent les pourfendeurs du « crime organis\u00e9 ». C'est une vision tr\u00e8s partag\u00e9e et ancienne qu'on retrouve depuis les relents les plus naus\u00e9abonds du stalinisme jusqu'aux classiques soc-dems travaillistes, et qui voudrait que les pratiques ill\u00e9gales soient le fait d'un « lumpen » toujours pr\u00eat \u00e0 trahir l'unit\u00e9 des travailleurs, cette sacro-sainte unit\u00e9 qui se forme autour du travaillisme, de la m\u00e9diation syndicale et des marches en manif sans remous ni aucun effet sur l'existant. \n\nSe placer du c\u00f4t\u00e9 de l'ill\u00e9galisme est pourtant un minimum fondamental pour toute personne r\u00eavant d'abattre ce monde qui ne fonctionne que parce que la loi existe, et qu'un Etat, avec sa police, ses prisons, et ses cours de justice sont l\u00e0 pour la faire respecter. Qui croirait ici que la destruction de l'existant pourrait un jour s'appuyer sur des pratiques qui ne sortiraient pas radicalement des clous de la l\u00e9galit\u00e9 et de la pacification sociale ? \n\nNous savons aussi les liens que peuvent entretenir les organisations ill\u00e9gales et les entreprises qui nous exploitent \u00e0 tour de bras quotidiennement, et il est int\u00e9ressant que nous r\u00e9fl\u00e9chissions \u00e0 ces diff\u00e9rents liens. Il est certain que l'\u00e9mancipation face au capitalisme, \u00e0 l'exploitation, \u00e0 l'argent n'est pas \u00e0 chercher dans les pratiques des mafias ni dans aucune pratique autoritaire (notre probl\u00e8me \u00e9tant bel et bien l'autorit\u00e9, certainement pas l'ill\u00e9galit\u00e9...). Mais dans quel monde le chemin vers la r\u00e9volution serait de servir d'auxiliaire aux forces de l'ordre et ainsi de faire la chasse au « crime organis\u00e9 » ? \n\nSi ce monde tourne rond, si le capitalisme suit sa marche quotidienne, si l'\u00c9tat conserve sa mainmise et organise sa r\u00e9pression de tout ce qui d\u00e9roge \u00e0 l'ordre social, est-ce en raison des pratiques ill\u00e9gales, ou plut\u00f4t de pratiques tout \u00e0 fait l\u00e9gales et institu\u00e9es telles que le travail, le placement en prison, les tribunaux, l'achat, la vente, l'expropriation, la surveillance, la guerre etc etc ? N'est-il pas toujours plus pertinent d'axer notre critique sur ce qui reconduit et reproduit les logiques capitalistes et l\u00e9galistes, et de r\u00e9fl\u00e9chir, partant de cette base minimale, au « crime organis\u00e9 », \u00e0 ses liens complexes avec la subversion et la conservation de l'existant ? \n\nNous proposons d'en discuter le 30 mai \u00e0 19h30 dans un contexte o\u00f9 la r\u00e9pression en France tente de se doter au niveau l\u00e9gislatif d'un nouvel outillage anti-criminalit\u00e9 par le biais de la loi dite « narcotrafic » adopt\u00e9e pour l'instant par le S\u00e9nat le 4 f\u00e9vrier 2025, et qui n'est pas sans concerner tous les ennemis de l'\u00c9tat dont font partie les r\u00e9volt\u00e9s. Un parquet national anti-criminalit\u00e9 organis\u00e9e (PNACO) serait cr\u00e9\u00e9 sur le mod\u00e8le du parquet national anti terroriste, accompagn\u00e9 de plusieurs mesures de surveillance et de r\u00e9pression qu'il sera important de comprendre et combattre. \n\nComme toujours, en France comme ailleurs, les luttes polici\u00e8res et judiciaires qui ciblent telle frange de l'ill\u00e9galisme (ici le narcotrafic par exemple) concernent en v\u00e9rit\u00e9 toute la population. Le statut de « repenti », largement exploit\u00e9 en Italie de la mafia aux militants anarchistes et autonomes, serait justement repens\u00e9 \u00e9galement en France sur le m\u00eame mod\u00e8le. Ne laissons pas se peaufiner les rouages \u00e9tatiques anti-criminalit\u00e9 ! Voir aussi Les Fleurs arctiques " ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Cet événement est passé
Samedi 5 avril à 17h00,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
On voit poindre de temps en temps des réflexions qui voudraient que les révolutionnaires se fassent les pourfendeurs du « crime organisé ». C’est une vision très partagée et ancienne qu’on retrouve depuis les relents les plus nauséabonds du stalinisme jusqu’aux classiques soc-dems travaillistes, et qui voudrait que les pratiques illégales soient le fait d’un « lumpen » toujours prêt à trahir l’unité des travailleurs, cette sacro-sainte unité qui se forme autour du travaillisme, de la médiation syndicale et des marches en manif sans remous ni aucun effet sur l’existant.
Se placer du côté de l’illégalisme est pourtant un minimum fondamental pour toute personne rêvant d’abattre ce monde qui ne fonctionne que parce que la loi existe, et qu’un Etat, avec sa police, ses prisons, et ses cours de justice sont là pour la faire respecter. Qui croirait ici que la destruction de l’existant pourrait un jour s’appuyer sur des pratiques qui ne sortiraient pas radicalement des clous de la légalité et de la pacification sociale ?
Nous savons aussi les liens que peuvent entretenir les organisations illégales et les entreprises qui nous exploitent à tour de bras quotidiennement, et il est intéressant que nous réfléchissions à ces différents liens. Il est certain que l’émancipation face au capitalisme, à l’exploitation, à l’argent n’est pas à chercher dans les pratiques des mafias ni dans aucune pratique autoritaire (notre problème étant bel et bien l’autorité, certainement pas l’illégalité...). Mais dans quel monde le chemin vers la révolution serait de servir d’auxiliaire aux forces de l’ordre et ainsi de faire la chasse au « crime organisé » ?
Si ce monde tourne rond, si le capitalisme suit sa marche quotidienne, si l’État conserve sa mainmise et organise sa répression de tout ce qui déroge à l’ordre social, est-ce en raison des pratiques illégales, ou plutôt de pratiques tout à fait légales et instituées telles que le travail, le placement en prison, les tribunaux, l’achat, la vente, l’expropriation, la surveillance, la guerre etc etc ? N’est-il pas toujours plus pertinent d’axer notre critique sur ce qui reconduit et reproduit les logiques capitalistes et légalistes, et de réfléchir, partant de cette base minimale, au « crime organisé », à ses liens complexes avec la subversion et la conservation de l’existant ?
Nous proposons d’en discuter le 30 mai à 19h30 dans un contexte où la répression en France tente de se doter au niveau législatif d’un nouvel outillage anti-criminalité par le biais de la loi dite « narcotrafic » adoptée pour l’instant par le Sénat le 4 février 2025, et qui n’est pas sans concerner tous les ennemis de l’État dont font partie les révoltés. Un parquet national anti-criminalité organisée (PNACO) serait créé sur le modèle du parquet national anti terroriste, accompagné de plusieurs mesures de surveillance et de répression qu’il sera important de comprendre et combattre.
Comme toujours, en France comme ailleurs, les luttes policières et judiciaires qui ciblent telle frange de l’illégalisme (ici le narcotrafic par exemple) concernent en vérité toute la population. Le statut de « repenti », largement exploité en Italie de la mafia aux militants anarchistes et autonomes, serait justement repensé également en France sur le même modèle. Ne laissons pas se peaufiner les rouages étatiques anti-criminalité !
