Aider à mourir peut-il être un soin ?
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"name": "Aider \u00e0 mourir peut il \u00eatre un soin ?" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/Aider-a-mourir-peut-il-etre-un-soin.html \n\nEn mai seront examin\u00e9s au parlement deux textes relatifs \u00e0 la fin de vie, dont l'un \u00e0 propos d'une l\u00e9galisation du suicide assist\u00e9 renomm\u00e9 dans ce cadre « aide active \u00e0 mourir » (terminologie qui en elle-m\u00eame invite d\u00e9j\u00e0 \u00e0 \u00eatre d\u00e9battue !). D'apr\u00e8s ce projet de loi, les patients atteints d'une « affection grave et incurable » pourront demander un suicide assist\u00e9, \u00e0 condition d'\u00eatre majeurs, fran\u00e7ais, en mesure « d'exprimer leur volont\u00e9 de fa\u00e7on libre et \u00e9clair\u00e9e », et d'\u00e9prouver des « souffrances physiques et psychologiques r\u00e9fractaires et insupportables ». \n\nComme dans d'autres pays, c'est principalement la gauche qui encourage un telle dynamique de l\u00e9galisation de formes d'euthanasie, y d\u00e9fendant un droit et une libert\u00e9, y voyant un progr\u00e8s, et parfois tra\u00e7ant un parall\u00e8le entre le « mon corps, mon choix » du droit \u00e0 l'avortement et le d\u00e9sir de mettre fin \u00e0 ses jours. La Colombie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et depuis 2021 l'Espagne ont l\u00e9galis\u00e9 l'euthanasie, tandis que neuf \u00e9tats am\u00e9ricains ont l\u00e9galis\u00e9 le suicide assist\u00e9 (la diff\u00e9rence avec l'euthanasie \u00e9tant que la personne s'administre elle-m\u00eame la substance l\u00e9tale). Des pays comme la Suisse et l'Italie tol\u00e8rent \u00e9galement le suicide assist\u00e9, bien qu'aucune loi ne vienne l\u00e9gif\u00e9rer \u00e0 son propos. Enfin, l'arr\u00eat des traitements \u00e0 la demande des patients est l\u00e9galis\u00e9 dans de nombreux pays. \n\nNous proposons de nous pencher sur ces diff\u00e9rents contextes sociaux et politiques afin de discuter \u00e0 la biblioth\u00e8que des implications sociales de ces diff\u00e9rentes l\u00e9gislations, notamment sur les plus pr\u00e9caires, les « ind\u00e9sirables » du capitalisme et les moins productifs, mais pas seulement, et afin de prendre \u00e0 bras le corps la question de savoir si aider quelqu'un \u00e0 mourir peut-il \u00eatre un soin. Cela soul\u00e8ve bien entendu des enjeux existentiels et \u00e9thiques irr\u00e9ductibles \u00e0 la politique, mais les mani\u00e8res de traiter de cette question sans \u00e9mettre aucun lien avec la politique, la critique du capitalisme, du travaillisme et plus largement des rapports sociaux sont d\u00e9plorables (on peut ici penser au dernier film de Pedro Almodovar, La chambre d'\u00e0 c\u00f4t\u00e9, qui met en sc\u00e8ne une d\u00e9fense du suicide assist\u00e9 en d\u00e9politisant et d\u00e9contextualisant compl\u00e8tement le sujet, comme s'il ne s'agissait que d'une pure d\u00e9cision de volont\u00e9 individuelle). \n\nNous chercherons donc \u00e0 articuler avec la perspective r\u00e9volutionnaire anti-autoritaire des r\u00e9flexions autant politiques que plus largement existentielles sur ce sujet, afin de d\u00e9gager, enfin, un espace possible \u00e0 des positionnements qui ne se ram\u00e8nent pas au sch\u00e9ma parlementaire actuel d'une opposition l\u00e9galiste entre progressismes pro-euthanasie et r\u00e9actions anti-euthanasie sous couvert de traditions, de religions et de main-mise sur l'individu. N'oublions jamais la saine m\u00e9fiance \u00e0 l'\u00e9gard de tout ce qui cherche \u00e0 l\u00e9gif\u00e9rer sur la vie comme sur la mort, et tentons de d\u00e9battre avec, on l'esp\u00e8re, plein de fertiles d\u00e9saccords ! Voir aussi article sur les Fleurs arctiques Voir aussi les Fleurs arctiques " ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Le 16 mai à 19h30,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
En mai seront examinés au parlement deux textes relatifs à la fin de vie, dont l’un à propos d’une légalisation du suicide assisté renommé dans ce cadre « aide active à mourir » (terminologie qui en elle-même invite déjà à être débattue !). D’après ce projet de loi, les patients atteints d’une « affection grave et incurable » pourront demander un suicide assisté, à condition d’être majeurs, français, en mesure « d’exprimer leur volonté de façon libre et éclairée », et d’éprouver des « souffrances physiques et psychologiques réfractaires et insupportables ».
Comme dans d’autres pays, c’est principalement la gauche qui encourage un telle dynamique de légalisation de formes d’euthanasie, y défendant un droit et une liberté, y voyant un progrès, et parfois traçant un parallèle entre le « mon corps, mon choix » du droit à l’avortement et le désir de mettre fin à ses jours. La Colombie, les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et depuis 2021 l’Espagne ont légalisé l’euthanasie, tandis que neuf états américains ont légalisé le suicide assisté (la différence avec l’euthanasie étant que la personne s’administre elle-même la substance létale). Des pays comme la Suisse et l’Italie tolèrent également le suicide assisté, bien qu’aucune loi ne vienne légiférer à son propos. Enfin, l’arrêt des traitements à la demande des patients est légalisé dans de nombreux pays.
Nous proposons de nous pencher sur ces différents contextes sociaux et politiques afin de discuter à la bibliothèque des implications sociales de ces différentes législations, notamment sur les plus précaires, les « indésirables » du capitalisme et les moins productifs, mais pas seulement, et afin de prendre à bras le corps la question de savoir si aider quelqu’un à mourir peut-il être un soin. Cela soulève bien entendu des enjeux existentiels et éthiques irréductibles à la politique, mais les manières de traiter de cette question sans émettre aucun lien avec la politique, la critique du capitalisme, du travaillisme et plus largement des rapports sociaux sont déplorables (on peut ici penser au dernier film de Pedro Almodovar, La chambre d’à côté, qui met en scène une défense du suicide assisté en dépolitisant et décontextualisant complètement le sujet, comme s’il ne s’agissait que d’une pure décision de volonté individuelle).
Nous chercherons donc à articuler avec la perspective révolutionnaire anti-autoritaire des réflexions autant politiques que plus largement existentielles sur ce sujet, afin de dégager, enfin, un espace possible à des positionnements qui ne se ramènent pas au schéma parlementaire actuel d’une opposition légaliste entre progressismes pro-euthanasie et réactions anti-euthanasie sous couvert de traditions, de religions et de main-mise sur l’individu. N’oublions jamais la saine méfiance à l’égard de tout ce qui cherche à légiférer sur la vie comme sur la mort, et tentons de débattre avec, on l’espère, plein de fertiles désaccords !