A partir de Valence, discussions sur les mouvements sociaux post-catastrophes naturelles
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"name": "A partir de Valence, discussions sur les mouvements sociaux post-catastrophes naturelles" ,
"description": "https:\/\/www.agendamilitant.org\/A-partir-de-Valence-discussions-sur-les-mouvements-sociaux-post-catastrophes.html \n\nLe 29 octobre 2024, la r\u00e9gion de Valence (Espagne) est touch\u00e9e par des pluies diluviennes. La r\u00e9gion, ass\u00e9ch\u00e9e et b\u00e9tonn\u00e9e, n'absorbe pas l'eau qui continue de tomber et qui fait d\u00e9border de leurs lits les cours d'eau. Des ponts, des trains, des maisons, des voitures, tout est emport\u00e9 par les torrents de boue. A la sortie de la catastrophe, on compte les morts, on cherche les disparus. Plus de 260 morts recens\u00e9s pour l'instant, mais encore de nombreux disparus et des corps qui continuent r\u00e9guli\u00e8rement d'\u00eatre trouv\u00e9s sous les d\u00e9combres ou dans les voitures emport\u00e9es. \n\nFace \u00e0 une catastrophe comme celle-l\u00e0, la r\u00e9action d'un \u00c9tat est souvent de d\u00e9clencher un plan de catastrophe naturelle. Il y a quelques ann\u00e9es, nous avions d\u00e9j\u00e0 organis\u00e9 une discussion pour critiquer ce concept (voir le texte « Il n'y a pas de catastrophes naturelles »). En effet, pour chaque catastrophe dite « naturelle », incendie, inondations, canicules, tsunami, ouragan, pand\u00e9mie, s\u00e9isme, \u00e9ruption, il y a des causes et des cons\u00e9quences humaines et politiques. De fa\u00e7on caricaturale mais aussi tr\u00e8s concr\u00e8te, un m\u00eame typhon ne touchera pas de la m\u00eame fa\u00e7on une personne qui vit dans un bidonville construit en zone inondable et une personne qui vit dans une maison secondaire sur les hauteurs de la ville, construite en dur — et qui a les moyens de partir. Accoler la notion de « naturel » \u00e0 la catastrophe sert juste \u00e0 d\u00e9politiser la question. L'\u00c9tat et le capitalisme n'auraient aucune responsabilit\u00e9 et ce serait seulement un hasard de la Nature. Qui aurait pu pr\u00e9dire la crise climatique ? C'est une fatalit\u00e9 qu'il faut accepter... \n\nCependant, suite \u00e0 de nombreuses catastrophes, ceux qui sont les premiers touch\u00e9s par les destructions font souvent face \u00e0 la violence du pouvoir. L'arm\u00e9e est l\u00e0 pour s'assurer que les magasins ne sont pas pill\u00e9s, que les institutions ne sont pas attaqu\u00e9es. Le quotidien est renvers\u00e9 et des solidarit\u00e9s naissent dans la panique et l'angoisse, et il faut s'assurer que ces liens ne se retournent pas contre le pouvoir, qui ne traite ces catastrophes que d'un point de vue comptable et qui mesure combien il devra d\u00e9bourser pour \u00e9viter un mouvement de col\u00e8re. \n\nDans la r\u00e9gion de Valence, d\u00e8s le lendemain des inondations, de nombreuses manifestations ont eu lieu, certaines comptant des centaines de milliers de personnes dans les rues, alors que beaucoup d'habitants pointaient du doigt le syst\u00e8me d'alerte public d\u00e9faillant, les gens ayant \u00e9t\u00e9 pr\u00e9venus beaucoup trop tard de la dangerosit\u00e9 de la situation. Le gouverneur de la r\u00e9gion, le chef du gouvernement, le roi et la reine d'Espagne se sont fait accueillir avec des jets de boue. Des affrontements avec la police qui prot\u00e8ge l'h\u00f4tel de ville ont \u00e9clat\u00e9. La lutte est sortie de l'apathie pacificatrice du deuil national et de l'unit\u00e9 nationale. \n\nA partir de ce qu'il se passe \u00e0 Valence, mais aussi en r\u00e9fl\u00e9chissant \u00e0 d'autres exemples historiques, nous essaierons de r\u00e9fl\u00e9chir aux mouvements sociaux qui parfois explosent suite \u00e0 une catastrophe dite « naturelle », et qui parfois n'\u00e9mergent pas. Nous essaierons de r\u00e9fl\u00e9chir \u00e0 ce qu'ils sont, ce qu'ils pourraient \u00eatre, ce \u00e0 quoi ils s'affrontent, et ce qui les freine et les \u00e9teint. Voir aussi Les fleurs arctiques " ,
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Thèmes :
Autre
Type d'événement :
Réunion publique
Quand ?
Le 12 décembre à 19h30,
Où ?
Les Fleurs Arctiques
45 Rue du Pré Saint-Gervais 75019 Paris
Le 29 octobre 2024, la région de Valence (Espagne) est touchée par des pluies diluviennes. La région, asséchée et bétonnée, n’absorbe pas l’eau qui continue de tomber et qui fait déborder de leurs lits les cours d’eau. Des ponts, des trains, des maisons, des voitures, tout est emporté par les torrents de boue. A la sortie de la catastrophe, on compte les morts, on cherche les disparus. Plus de 260 morts recensés pour l’instant, mais encore de nombreux disparus et des corps qui continuent régulièrement d’être trouvés sous les décombres ou dans les voitures emportées.
Face à une catastrophe comme celle-là, la réaction d’un État est souvent de déclencher un plan de catastrophe naturelle. Il y a quelques années, nous avions déjà organisé une discussion pour critiquer ce concept (voir le texte « Il n’y a pas de catastrophes naturelles »). En effet, pour chaque catastrophe dite « naturelle », incendie, inondations, canicules, tsunami, ouragan, pandémie, séisme, éruption, il y a des causes et des conséquences humaines et politiques. De façon caricaturale mais aussi très concrète, un même typhon ne touchera pas de la même façon une personne qui vit dans un bidonville construit en zone inondable et une personne qui vit dans une maison secondaire sur les hauteurs de la ville, construite en dur — et qui a les moyens de partir. Accoler la notion de « naturel » à la catastrophe sert juste à dépolitiser la question. L’État et le capitalisme n’auraient aucune responsabilité et ce serait seulement un hasard de la Nature. Qui aurait pu prédire la crise climatique ? C’est une fatalité qu’il faut accepter...
Cependant, suite à de nombreuses catastrophes, ceux qui sont les premiers touchés par les destructions font souvent face à la violence du pouvoir. L’armée est là pour s’assurer que les magasins ne sont pas pillés, que les institutions ne sont pas attaquées. Le quotidien est renversé et des solidarités naissent dans la panique et l’angoisse, et il faut s’assurer que ces liens ne se retournent pas contre le pouvoir, qui ne traite ces catastrophes que d’un point de vue comptable et qui mesure combien il devra débourser pour éviter un mouvement de colère.
Dans la région de Valence, dès le lendemain des inondations, de nombreuses manifestations ont eu lieu, certaines comptant des centaines de milliers de personnes dans les rues, alors que beaucoup d’habitants pointaient du doigt le système d’alerte public défaillant, les gens ayant été prévenus beaucoup trop tard de la dangerosité de la situation. Le gouverneur de la région, le chef du gouvernement, le roi et la reine d’Espagne se sont fait accueillir avec des jets de boue. Des affrontements avec la police qui protège l’hôtel de ville ont éclaté. La lutte est sortie de l’apathie pacificatrice du deuil national et de l’unité nationale.
A partir de ce qu’il se passe à Valence, mais aussi en réfléchissant à d’autres exemples historiques, nous essaierons de réfléchir aux mouvements sociaux qui parfois explosent suite à une catastrophe dite « naturelle », et qui parfois n’émergent pas. Nous essaierons de réfléchir à ce qu’ils sont, ce qu’ils pourraient être, ce à quoi ils s’affrontent, et ce qui les freine et les éteint.